Quel est/sera notre plan vers un mieux vivre partagé?
Le CAPMO est animé par des valeurs de justice sociale, de droits humains, de solidarité internationale, d’environnement, de lutte à la pauvreté et d’égalité des genres. Ce soir nous recevons Vivian Labrie qui est à l’origine de la loi sur l’élimination de la pauvreté, une initiative citoyenne qui a fait consensus autour de l’an 2000. Elle est aussi fondatrice du Collectif pour un Québec sans pauvreté, mais avant cela elle était coordonnatrice du CAPMO de 1988 à 1998.
Ce printemps, nous étions en attente du 4ème plan de lutte à la pauvreté du gouvernement du Québec, mais finalement, la ministre a déposé un plan extrêmement maigre un vendredi à 16 h avant le départ pour les vacances estivales. De toute évidence, la ministre manque d’idées et elle a besoin de notre support pour rédiger un plan de lutte plus substantiel. Alors je laisse la parole à Vivian et je vous souhaite une bonne soirée. YC
Bonsoir, quand Yves m’a demandé si j’avais quelque chose à apporter sur les enjeux de pauvreté, j’ai eu envie de prendre cela à l’envers. On arrive à un moment où un projet de loi a été déposé pour réformer le programme d’aide sociale. On voyait bien que dans les prochains mois, il n’y avait pas de grandes nouveautés à l’horizon. Pourtant, il y a un plan d’action qui a été déposé. Ici, au CAPMO, cela fait longtemps qu’il y a un engagement sur les questions de lutte à la pauvreté. Comme cela fait deux ans que nous attendions ce plan de lutte qui n’apporte rien de nouveau, on se demande comment bouger. Le projet de loi qui vient d’être déposé prétend moderniser la loi sur l’aide sociale à coût nul. C’est-à-dire qu’aucun nouvel argent ne sera investi dans le système, et ce malgré les hausses du coût de la vie. Vivian
Il y a des gens qui ont des contraintes temporaires à l’emploi, ils n’auront plus droit à un supplément de revenu après un certain temps, comme les mères monoparentales, aussi les gens qui ont plus de 58 ans. Le gouvernement a décidé de changer toutes les catégories, mais je ne suis pas la personne la plus informée des changements.
* Juste pour préciser que ceux et celles qui ont droit à ces montants actuellement ne les perdront pas. Les changements s’adressent aux nouveaux prestataires.
Oui, les gens qui ont déjà droit à ces aides ne les perdront pas, mais à condition qu’elles demeurent à l’aide sociale. Le coût nul considère qu’il va y avoir moins de personnes qui vont avoir droit à ces montants d’aide, puisqu’elles vieillissent et que de nouvelles personnes n’y auront pas droit. Ils introduisent aussi l’idée d’accompagner vers l’emploi. Il faudra voir ce que cela signifie. Mais, ce soir, je ne suis pas venue pour parler de la réforme de l’aide sociale parce qu’en ce moment, je n’ai pas la compétence pour le faire. Je pense que nos groupes comme l’ADDS et l’Engrenage font le travail. Probablement qu’il sera très difficile de changer ce que le gouvernement a en tête.
Nous sommes près de l’Action de grâce qui marque le temps de l’abondance des récoltes. Cela m’a ramenée au mémoire que l’IRIS (Institut de recherche et d’information socioéconomique) a fait en juin 2023 pour répondre à l’appel de propositions du gouvernement du Québec pour rédiger son plan de lutte à la pauvreté: https://iris-recherche.qc.ca/publications/memoire_lutte_pauvrete/ L’IRIS produit toutes sortes de recherches pour démontrer comment les choses pourraient être faites autrement. C’est l’IRIS qui produit le revenu viable. Personnellement, je suis impliquée à l’IRIS comme chercheure associée. L’IRIS est actif pour réfléchir à une vision de société qui serait différente.
Le sujet que j’amène ce soir va être expérimenté pour la première fois. Repartons du thème de la soirée : De quoi sommes-nous riches et sans pauvreté ensemble ? Comment est-ce que, malgré toutes les décisions gouvernementales qui sont parfois décourageantes ou compliquées, peut-on mettre en action ce genre de bonheur dans notre société, dans notre ville, dans notre entourage? Je crois qu’il faut retourner là pour reprendre du pouvoir et être capables de se dire que nous ne sommes pas juste des démunis qui demandons des concessions à un gouvernement. À quelque part, il faut gagner des choses et il faut faire toutes ses luttes. En même temps, pourquoi est-ce qu’on se priverait de bien vivre (el buen vivir) dans nos milieux, en misant sur nos richesses collectives. C’est une toute autre manière d’aborder la question. Je vais aller un peu plus loin en ce sens. Est-ce que je veux vous remonter le moral, peut-être? Vous savez, on a souvent dit au CAPMO : Têtes et cœurs ensemble. (Proverbe haïtien) Souvent quand on parle de la lutte contre la pauvreté, on réfléchit ensemble, mais on oublie le senti, ce qu’on ressent, notre cœur est où dans cette lutte? Quand on réfléchit à nos questions à partir du cœur, qu’est-ce qu’on aperçoit ?
Je me suis dit que c’était peut-être le moment de faire cet exercice avec vous ce soir. J’ai conçu un genre de jeu et je vous ai préparé une série de questions auxquelles on pourrait répondre peu à peu dans la première heure de notre rencontre. VL
Des questions qui vont nous amener à réfléchir à des choses auxquelles on ne pense peut-être pas pour faire ressortir le bien vivre dans nos vies ensemble. Cela permet de voir où sont nos forces et de ne pas s’empêcher d’être bien parce que nous n’obtenons pas les résultats politiques que nous voulons.
Avant de faire le jeu, je voudrais vous rapporter mon voyage en France que je viens d’effectuer. Il n’y a pas que des échecs dans ce que nous faisons. Nos travaux sur la Loi pour l’élimination de la pauvreté, une initiative citoyenne, en ont inspiré d’autres à travers le monde. C’est long avancer vers une société sans pauvreté, mais il y a de bonnes nouvelles à travers cela. Alors, j’ai envi de vous raconter une bonne nouvelle. Ensuite, je voudrais vous rappeler quels étaient les ingrédients que l’IRIS avait trouvés qu’il faudrait cultiver pour se diriger vers une société sans pauvreté. Une fois que nous aurons dit cela, on débutera le jeu. L’idée étant d’explorer des choses ensemble et de voir notre pouvoir. C’est pour cela que la deuxième question du thème de la soirée est : Quel est/sera notre plan d’action? Pour ce faire, je vous propose de retourner voir ce que nous faisons dans nos actions et dans notre vie quotidienne qui apporte du bien vivre. Aller voir où nous faisons l’expérience d’un bien vivre ? Juste prendre acte que cela existe. Comme citoyen, citoyenne, nous pouvons, et comme personne nous avons le droit de rendre compte quand il y a du bien vivre.
Alors la bonne nouvelle. Si je dis Pierre Issalys est-ce que cela vous dit quelque chose ? Il est professeur de droit à l’Université Laval. En 1999, je me suis présentée avec mon projet de loi citoyenne pour éliminer la pauvreté à l’Université Laval pour donner une conférence. Je parlais de ce que nous faisions et à la fin de la rencontre, Pierre est venu me donner sa carte en disant qu’il enseignait le droit de l’administration publique et qu’il était prêt à nous aider à rédiger la loi sous une forme juridique. Quelle heureuse rencontre providentielle qui a accéléré le cour des choses. Avec les 50 ans du CAPMO dans lesquels nous entrons, c’est un morceau de notre histoire la rédaction de ce projet de loi citoyenne. C’est Pierre qui nous a appris comme on écrit des articles de loi. Tout récemment, il a été honoré à l’université parce qu’il va prendre sa retraite. Il m’avait invitée à venir parler de l’expérience du juriste dans la cité, en se demandant si on ne pouvait pas demander à d’autres juristes de devenir actifs dans la cité. Alors c’était 25 ans plus tard qu’avait lieu mon intervention à cette table ronde où j’ai appris plein de choses au cours des échanges. Entre autres, une professeure de droit à l’Université Laval qui avait enseigné, pendant des années, la proposition de loi citoyenne que nous avions rédigée avec Pierre. J’ai aussi vu beaucoup de sourires dans l’assemblée. Cela pourrait être intéressant de refaire ces liens. Cette présentation m’a décidée à aller à Aix en Provence où j’ai été invitée pour un colloque, une université d’automne sur le droit au bonheur et le droit au développement durable. Sauf que quand on parle du bien-être social, cela ne correspond pas à l’idée que nous avons du bonheur. Ils m’ont demandée de faire une présentation. Alors, comme c’était en plus des juristes, je leur ai raconté l’histoire de la Loi et comment nous avions commencé à la rédiger. J’avais apporté avec moi la trousse d’animation avec laquelle nous avions travaillée en 1998-1999. 25 ans plus tard, nous avons toujours des problèmes avec les plans de lutte, mais nous avons quand même travaillé pour avoir une loi. Cette trousse contient un document qui expliquait le travail et invitait les gens à signer une pétition, un outil et des conseils pour l’animation.
Dans un projet de loi visant à lutter contre la pauvreté, qu’est-ce que vous mettriez dans la loi ? C’était la grande question qui était posée dans la trousse d’animation. Il y avait aussi un texte de présentation et des déclencheurs.
Proposition pour une loi sur l’élimination de la pauvreté – Description complète – Collectif pour un Québec sans pauvreté (site du Collectif pour un Québec sans pauvreté)
La personne qui m’avait invitée à Aix en Provence, en voyant cet outil là s’est dite qu’elle pourrait s’en servir, en l’adaptant, avec ses étudiants. Alors un outil que nous avions écrit à Québec, il y a 25 ans, est repris par une professeure de droit en France. Cela l’inspirait pour penser comment rédiger une loi citoyenne sur une transition énergétique juste. Comment passer d’une société injuste, polluante et hyper-consommatrice, à une société plus sobre et solidaire qui fait attention à son monde et à la planète. Je ne sais pas si l’intention de la professeure va se réaliser, mais je trouve que c’est une belle nouvelle à partager avec vous autres. Parfois, on ne sait pas jusqu’où peuvent aller nos idées et qui est-ce que cela inspire?
25 ans plus tard, s’il y avait trois choses à dire au gouvernement pour un plan de lutte qui a du bon sens pour aller vers une société sans pauvreté (Voir mémoire de l’IRIS). L’IRIS met de l’avant ce qui suit:
1) Prioriser l’amélioration des revenus du cinquième le plus pauvre de la population plutôt que l’amélioration du cinquième le plus riche.
Autrement dit instaurer ce que nous avions dit dans la loi citoyenne, c’est l’une des raisons pour lesquelles nous n’avançons pas. Nous avons réalisé à plusieurs reprises que comme société, nous avons raté des occasions. Par exemple, baisser les impôts de 2 milliards par année, cela favorise les mieux nantis, comparativement à investir cet argent dans un crédit pour la solidarité amélioré pour les travailleurs à faible revenu et les personnes à l’aide sociale, dans des vraies mesures d’accompagnement ou dans toutes sortes de choses qui nous rendent la vie plus facile, l’accès à des services, etc. Pourquoi on ne fait pas cela plutôt ? Cette baisse d’impôt n’a pas amélioré le niveau de vie des gens en haut dans l’échelle qui couvrent déjà très bien leurs besoins. Cela produit en fait de la surconsommation. Bref, l’amélioration des revenus du cinquième le plus pauvre est un morceau de notre proposition de loi citoyenne qui demeure actuel et l’avenir de notre société c’est de s’en aller dans cette direction. Il faut trouver comment on peut faire pour bien vivre ensemble d’une façon plus modérée avec moins de monde dans le trou et moins de monde qui exagère.
2) Réduire les écarts de niveaux de vie vers de plus justes milieux où le bien-vivre est mieux partagé
À quoi cela pourrait-il ressembler ? C’est ce que nous allons aller explorer. Cela n’empêche pas que nous devons mener la lutte politique et continuer d’avancer. Pour donner le goût aux gens d’avoir une vie différente, cela prend des gens qui montrent qu’on peut être bien autrement. C’est un rôle que nous pouvons avoir. C’est là où j’aimerais vous conduire pour la suite de la soirée avec l’idée suivante: Comment montrer à la population que cela vaut la peine d’investir davantage dans du commun pour bien vivre ensemble ? VL
La croissance économique c’est mieux qu’elle aille en bas qu’en haut. Sauf que depuis vingt ans, depuis que nous avons une loi sur l’élimination de la pauvreté, la croissance économique est toujours allée en haut. Alors comment faire pour montrer aux gens que cela vaudrait la peine d’investir plus dans du commun, dans de la bonne vie ensemble. (Ce serait un critère intéressant comme point d’analyse sur ce que nous devrions subventionner ou pas comme société. YC) Ce qui est bien, c’est que le milieu local peut faire des choses là-dessus.
3) Reconsidérer notre rapport à la richesse
Qu’est-ce qui nous rend riche ? Parce qu’on peut avoir beaucoup d’argent et ne pas être très heureux. Qu’est-ce qui nous donne du bonheur ? Qu’est-ce qui nous permet d’avoir un équilibre qui dure et un développement qui est durable ? Au Québec, on peut imaginer qu’il faut faire l’expérience d’une vie différente pour en avoir le goût. Par exemple, ce soir le souper nous est offert. On a mangé ensemble et on a partagé un bon moment. On se prend du temps pour réfléchir ensemble. Quelque part, il faut le vivre pour y croire. Où est-ce qu’il y a des forces vives dans notre société qui nous permettent de nous rendre là ? C’est pas mal cela mon introduction. Est-ce que cela fait du sens ce que je vous amène ? Cette démarche exploratoire pourrait se dérouler en atelier ou en un seul groupe, par écrit ou oralement si quelqu’un compile les réponses pour pouvoir ensuite partager les réponses. L’outil d’atelier comporte plusieurs questions qui sont sur une feuille pliée en quatre et je vous demande de ne pas lire toutes les questions avant de commencer, mais de la lire au fur et à mesure que nous aurons répondu aux questions. C’est pour que vous preniez le temps de réfléchir à votre réponse. Je ne sais pas où cela nous mène, mais je suis persuadée que nous allons apprendre quelque chose. En même temps, cela va nous permettre de partager ce que nous aimons dans notre ville.
Atelier
La photo sur l’affiche de la soirée a été prise à l’intérieur de la Bibliothèque Gabrielle-Roy. Les rénovations sont magnifiques. Il y a un nouvel auditorium et même une terrasse sur le toit qui est accessible l’été pour lire un livre. C’est un des seuls endroits où on peut se rassembler gratuitement sans avoir rien à acheter. C’est un bien commun
* À l’Assemblée nationale, la maison du peuple, si on est admis, on n’a ni le droit de parler ni de réagir, sinon on est expulsé.
* La Bibliothèque demeure un endroit de silence, mais moins qu’avant.
* Il y a des endroits créatifs où il y a des tables avec plein de choses.
* C’est plus vivant qu’avant. Il y a même une cuisine pour se faire à manger.
J’y suis allée quelque fois et tout à coup, je me suis sentie riche. Je réalisais que cela donnais le droit à un salon pour ceux et celles qui n’en n’ont pas. VL
* Moi, je n’ai pas de télévision, alors parfois j’allais écouter des films à la Bibliothèque.
Ça vaut la peine de remarquer que nous avons cela. VL
Un endroit/une circonstance où je fais l’expérience d’un bien-vivre partagé, sans pauvreté, ici à Québec
Cela va nous amener à découvrir des trésors locaux.
* Au CAPMO, c’est un endroit de bien vivre partagé.
On pourrait développer un logo : Libre de pauvreté. VL
* Moi, ce sont les parcs de la ville de Québec. Dernièrement, j’ai visité le dernier secteur de la Promenade Samuel-de-Champlain qui est relié désormais à la Plage Jacques-Cartier. Il y a un petit bout de plage qui est peu fréquenté, c’est magnifique. La vue et le coucher de soleil y sont extraordinaires.
* Moi, ce sont les Plaines d’Abraham parce que souvent on va lire là. Il y a des gens qui courent. On s’y promène été comme hiver.
Ce sont des lieux où l’on se sent choyé. VL
* Moi, j’aime pique-niquer dans les parcs.
* Le premier dimanche de chaque mois, les musées sont gratuits. Je trouve cela génial parce que cela permet à des personnes en situation de pauvreté d’aller voir les œuvres qui y sont exposés. C’est une avancée importante que je trouve gratifiante.
* Si vous avez votre carte de membre à la bibliothèque, vous pouvez toujours demander des entrées gratuites pour aller au musée. Tu peux emprunter les passes, plusieurs à la fois même.
* Quand j’ai l’occasion d’aller faire un témoignage devant des étudiants universitaires pour parler de pauvreté, je ne sens pas de jugement de leur part.
* Mon endroit préféré, ce sont les parcs à chien, parce que j’ai un chien. C’est gratuit, il n’y rien à acheter, et tu peux même y aller si tu n’as pas de chien. C’est un bon endroit pour socialiser.
* Les centres communautaires et les centres de loisir.
* Pour moi, c’est le phare de Saint-André de Kamouraska parce que ce sont mes racines familiales. C’est près du fleuve et il y a une vue. Le phare n’est plus actif, c’est un lieu de mémoire.
* Pour moi, c’est aller dans une église parce que je trouve cela calme et enrichissant. Malheureusement, c’est souvent barré et je ne peux pas y aller aussi souvent que j’aimerais le faire.
* La seigneurie de Saint-Roch-des-Aulnaies, le parc du Moulin. Il est encore en fonction.
* Moi, je me sens bien lorsque je fais la sécurité lors des manifestations.
* C’est vrai, les manifestations sont gratuites.
* Les piscines et les spectacles gratuits.
* Québec est une belle ville.
* La terrasse sur le toit du Centre Frédéric-Back, il y a une vue imprenable sur Québec. C’est un lieu de rencontre sur l’heure du midi, partager un espace commun et jardiner ensemble. Il y a plein de visiteurs qui viennent voir les plantes. C’est gratuit. Je le fais bénévolement, mais je me rends compte que cela apporte beaucoup de bonheur aux gens.
On peut retenir deux choses : faut-il ou pas payer ? Et les lieux gratuits c’est précieux. VL
* Je trouve difficile de répondre à la question, je pense à beaucoup d’endroits où j’éprouve de la joie même si la pauvreté est présente. J’essaie de penser de façon plus circonscrite. Quand nous faisons la cabane à sucre sur le parvis de l’église Saint-Roch, c’est un événement annuel qui est gratuit où se mêlent toutes sortes de gens. Si bien qu’on oublie qui est là à chaque jour et qui est un travailleur du quartier. C’est un beau moment où l’on oublie d’où on vient et quel est notre statu social, et c’est gratuit.
* Ce serait bien de développer un système d’aide pour que les non-voyants puissent participer à une activité comme celle-là. Il faudrait avoir des bénévoles dédiés à cela.
Je ne sais pas si vous voyez, mais dans le petit exercice que nous faisons ce soir, cela ouvre des pistes pour des choses qui pourraient exister. Par exemple, faire une rencontre sur le toit du Centre Frédéric-Back. Autrement dit, comment est-ce qu’on peut en profiter en tenant compte de ce que vous amenez.
Un endroit/une circonstance où j’aimerais faire l’expérience d’un bien-vivre mieux partagé, sans pauvreté, ici à Québec
Ce serait quoi des endroits inaccessibles à tout le monde ?
* Des endroits difficiles d’accès parce que cela coûte cher.
* Les voyages c’est inaccessible pour beaucoup de monde.
* Le transport n’est pas gratuit pour visiter d’autres régions. Ce n’est pas gratuit.
* Aller à Montréal en autobus, c’est 200$ aller-retour.
* Tous les beaux restaurants à Québec sont hors de notre portée. Pour certains, le Festival d’été n’est pas abordable.
Nous sommes dans les dépenses de luxe. VL
* Certains restaurants commencent à baiser leurs prix pour retrouver l’achalandage d’avant la pandémie.
Nous pourrions imaginer un sigle qui indiquerait les endroits accessibles et gratuits, sans pauvreté, pour tous et toutes. Alors que le prix fait en sorte que ce sont des accès réservés. VL
* Il y a des endroits où l’on offre de payer le café au suivant. À Sherpa, ils font cela. Il y a quelques restaurants, comme Soupe et compagnie, qui offre le même service.
* L’endroit où j’aimerais faire l’expérience d’un bien-vivre, c’est à l’hôpital. Il y a des expériences peu heureuses à l’hôpital.
* S’offrir des plaisir comme aller dans les centres de détente, c’est inabordable. Ce serait bien qu’il y ait une tarification sociale pour ces endroits où les gens pourraient payer selon leurs moyens. Cela pourrait être pour voir un chiropraticien, un ostéopathe ou encore pour aller au cinéma.
* Je suis d’accord, pourquoi les lieux de détente comme les Spa sont réservés aux gens qui en ont les moyens ?
* Il vaut mieux être riche et en santé que pauvre et malade.
Cela nous fait voir que tout cela cohabite dans la ville. Je ne savais pas où nous conduirait la question et elle nous a amenés dans ce qui manque. VL
* Aller pêcher sur le bord d’une rivière avec des amis. C’est quelque chose de plaisant et cela ne coûte rien.
On se rend compte qu’il y a des obstacles à l’accès associés aux coûts de fréquentation de certains endroits. VL
* Au Centre de l’environnement, il y a le théâtre Premier Acte, qui offre une tarification sociale pour assister aux spectacles. Je vais rarement au théâtre, alors j’ai appris que les prix variaient de 15 $ à 40 $ selon vos revenus.
* Le Carrefour international de théâtre fait aussi cela.
* Où tu vas quand tu dors en marchant ? C’est un spectacle que j’adore parce que c’est gratuit.
* Moi, je constate que nous les non-voyants, nous sommes oubliés par la société parce qu’il y a certaines choses qui sont moins accessibles que d’autres.
* Le Revenu de base fait en sorte pour certains que nous avons un peu plus d’argent disponible pour s’offrir des activités, mais quand on a un handicap et qu’on a besoin de sortir de la ville, les transports sont très dispendieux. Parfois, même si tu as l’argent, il n’y a pas de transport pour aller là où l’on veut aller. Alors, dans certains cas, l’accessibilité n’est pas seulement une question de revenu disponible.
Nous sommes en train d’exprimer des choses qui sont bonnes et dures à vivre en même temps. Où est-ce que ça peut conduire ? C’est une question à se poser. J’entend qu’à chaque fois qu’on enlève l’obstacle du coût, d’une façon ou d’une autre, on libère quelque chose. Est-ce que je me trompe ? On dirait que l’argent est plus un obstacle au bon partage du bien vivre que le contraire. Il y a quelque chose à regarder par rapport à l’argent. Ce qu’on entend depuis tout à l’heure, c’est qu’il y a des groupes, des organisations, qui portent attention à ce phénomène d’exclusion pour des motifs économiques. Ce qui se faisait moins avant. Est-ce que je trompe ? Il y a peut-être quelque chose là qui bouge bien. VL
* La tarification sociale que le Collectif TRAAQ a obtenu en abaissant les prix de 50% pour les laisser-passés mensuels et les billets d’autobus pour les personnes à faible revenu avec le programme ÉquiMobilité.
Ses questions peuvent nous accompagner pour les semaines à venir, pas juste ce soir. Peut-être qu’en se promenant dans la ville, il y a d’autres choses qui vont nous venir à l’esprit. J’aperçois cela dans la façon que nous sommes en train de travailler. Poser ces questions, nous amène à y porter attention par la suite. VL
Un lieu que je trouve beau, inspirant, ici à Québec
* Le Musée des Augustines est un lieu inspirant.
* L’Engrenage St-Roch est pour moi un lieu inspirant. Je suis contente que cela existe dans notre société et dans la ville de Québec.
* La Promenade Samuel-de-Champlain.
* Le parc linéaire de la rivière Saint-Charles
* Les chutes Montmorency pour entendre et respirer l’air qui nous entoure.
* L’air salin du Bas-du-fleuve
On revient beaucoup à la nature ce soir quand on veut du bien vivre. C’est sensoriel cette affaire là. À quelque part, le bonheur fait partie de ce qui nous inspire. Ce serait intéressant un jour de faire une promenade guidée par des non-voyants. Autrement dit, qu’en se bandant les yeux, nous faisions l’expérience que vous avez dans votre vie quotidienne. Est-ce que c’est arrivé au CAPMO, ces dernières années, de profiter de ces richesses de la nature lors d’une activité ? VL
* Nous avons fait des visites guidées du Vieux Québec, nous sommes allés à Wendake visiter le site traditionnel.
* Le Comité des femmes immigrantes solidaires ont fait plein de sorties en plein air.
* Pour le 50ème du CAPMO, on fait 50 km dans n’importe quelle direction.
Il est dans notre pouvoir d’expérimenter des choses différentes. VL
* Parler des lieux qui nous inspirent, cela nous amène à s’inspirer pour se mettre en action.
* Chanter c’est gratuit.
Aller à la question suivante. VL
Une pratique que je trouve inspirante et qui contribue au bien-vivre ici à Québec
* Chanter contribue au mieux-vivre.
* Jeudi soir à l’espace Desjardins Duberger-Les-Saules, il y a du karaoké.
* Le piano sur le parvis de l’église
* Cuisiner pour les autres, c’est inspirant.
* Il y a les soupes partage.
De mon côté, il y a une pratique dans ma vie que j’essaie d’instaurer. J’aime cela tricoter et je le fais une fois par semaine dans des endroits publics comme le parvis de l’église St-Roch. À chaque fois que je passe du temps là, je me dis, mon dieu qu’il pourrait y avoir de la vie ici. On dirait que le fait de m’assoir en ce lieu pour tricoter, cela fait partie des choses que j’aime faire dans ma ville. Cela me donne l’impression de poser un geste subversif. VL
* Participer à des soirées mensuelles du CAPMO, il y a des habitués, mais aussi toujours des gens nouveaux qui viennent nous visiter. Le partage que nous avons ensemble, ce sont des richesses, des petits trésors. C’est inspirant, on discute, on jase, on apprend des choses nouvelles. Cela nous donne envie de poursuivre nos implications et de sortir dans la rue pour dénoncer les injustices que les gens vivent.
* Moi, ce que je trouve inspirant, ce sont mes implications sociales sur des conseils d’administration et des comités de recherche. J’apprends des choses nouvelles, cela donne des idées, cela me permet aussi de faire de nouveaux contacts.
* Aller se promener avec un chien-guide, je trouvais cela inspirant. C’est vivant et cela donne beaucoup de plaisir.
* La prochaine fois j’amènerai mon chien à la soirée mensuelle.
* Moi j’aime ça prier avec d’autres, cela m’inspire. J’aime ça aussi me bercer sur une balançoire.
* Ce qui m’inspire, c’est d’entendre des gens qui nous partage leur histoire et leur vécu. Je suis habitué de parler en public devant des groupes à l’université, mais nous sommes tous et toutes des personnes différentes, avec des richesses différentes de par notre vécu. Écouter et parler, faire les deux. Il faut être capable de bien comprendre les histoires des personnes parce que nous n’avons pas le même vécu.
* Être un livre vivant.
Alors, être capable de s’enrichir du vécu des autres et de toutes leurs expériences. Riche de tout son monde comme on disait dans la loi sur l’élimination de la pauvreté. VL
* Il y a des personnes inspirantes qui nous ont amenés où nous sommes présentement et qui nous ont aidé à devenir qui nous sommes. On ne se fait pas tout seul. Qui nous a accompagnés pour devenir qui nous sommes aujourd’hui ? On parle d’accompagnement au gouvernement, à quelque part, je suis pour cela parce que si je n’avais pas eu d’accompagnement il y a 20 ans, je ne serais pas ici ce soir.
* Moi, j’ai eu l’aide du Centre d’orientation qui m’a beaucoup aidé à progresser dans ma vie.
On vient d’entrer dans les relations humaines. VL
* Chanter dans la chorale de Sherpa, c’est gratuit et c’est ouvert à tout le monde.
* À Saint-Sauveur à chaque année, il y a le Festi Touk, c’est une fin de semaine de spectacles gratuits avec contributions volontaires. Il y a aussi les clubs de marche et de course qui sont gratuits. C’est inspirant parce qu’on socialise, on voit du monde et cela ne coûte rien.
* Il y a quelqu’un qui sème des champignons aux quatre coins de la ville pour que les gens puissent se servir gratuitement et les manger. Il va en semer derrière le Centre Frédéric-Back. Plusieurs fois j’ai fait des cueillettes et je les ai distribués aux gens qui fréquentent le centre. Cela permet de rencontrer les gens et d’apprendre à les connaître. Il y a aussi des vignes gratuites dans la ville, où l’on peut cueillir des raisins gratuitement.
La ville nourricière existe quand même, mais cela prend des gens pour aider à découvrir cette production. Il m’est arrivée une fois, lorsque j’étais dans l’autobus, d’apercevoir Jean er René ensemble qui se soutenaient mutuellement et je vous ai trouvés inspirants. C’était un moment de grâce. Il y a aussi tous les gestes de civisme auxquels on assiste dans l’autobus, cela fait du bien de voir que des gens pensent à laisser leur place à des gens plus âgés qu’eux. Voir quelqu’un prendre soin de quelqu’un, cela fait du bien. VL
* Une affaire, c’est quand je travaille au marché solidaire de St-Roch pendant l’été avec Sophie. Elle me fait confiance et elle me dit que je suis capable. Jamais elle ne critique, ni ne donne d’ordre, elle me laisse aller librement. Elle ne me surveille pas. Cela me fait du bien de voir que mon aide est apprécié. Je suis tout fier de partir avec le chariot et d’aller le porter au marché.
C’est comme s’il y avait des tâches qui sont faites bénévolement dans un certain bonheur, tandis qu’elles sont rebutantes lorsqu’elles sont rémunérées à cause du rapport avec les travailleurs. VL
* Pouvoir faire des choses par soi-même, c’est non seulement inspirant, mais cela donne aussi espoir.
Ce que je montrerais avec fierté de ma société à des visiteurs étrangers, ici à Québec
* Les centres femmes
* La paix qui règne dans notre société
* Les lieux de rassemblement que nous avons, les espaces publics qui permettent la diversité.
* Les lieux où l’on peut vivre la mixité sociale.
* L’inclusion dans les manifestation grâce aux vélos cargo.
J’ai amené une amie chanté à l’Arquemuse, un atelier de chant ouvert à tous les jeudis de 9 h à midi et les dimanches de 10 h à 13 h. On chante des chants à plusieurs voix traditionnels de d’autres pays: sud-africains, corses, etc. C’est fascinant. Il faut s’inscrire. On demande une contribution volontaire.
* Wendake
* La traverse Lévis-Québec, ce n’est pas dispendieux. Ils ont refait le quai Paquet et cela vaut la peine d’aller le visiter l’été. Il y a des bancs et des jets d’eau pour les enfants.
Entrée de l’École Arquemuse 151-A, rue St-François Est Québec, QC, G1K 2Y6 info@arquemuse.com +1-418-525-6873 |
The Revolutionary love projet
C’est une tournée qui a lieu présentement aux États-Unis pour inciter les gens à aller voter aux élections présidentielles. Rick Hanson fait partie d’un chouette réseau de chercheur·e·s américains engagés dans une approche de psychologie attentive au bien commun et aux enjeux sociaux, le Greater Good Science Center, https://ggsc.berkeley.edu/ . Le texte dont est extrait cette citation est lié à un article relié au présent contexte électoral américain. Beaucoup de gens se mobilisent en ce moment pour faire leur part vu les enjeux pour la démocratie.
« Vu les nouvelles récentes dans l’actualité, il est naturel de se sentir paralysé·e et sans pouvoir. Et d’être submergé·e par l’outrage ou la tristesse. Cela étant, même au milieu de tout ça, on peut rester en conscience : alertes, et présent·e·s, et pas complètement emporté·e·s. Puis à un moment donné, on prend une respiration, on regarde autour et on se demande quoi faire. Une chose qu’on peut faire est de voter. On vote de toutes sortes de façons. En plus de voter dans la boîte de scrutin, nous offrons aussi un vote, soit un choix avec des conséquences, quand nous signons une pétition, quand nous contribuons au financement d’une cause ou d’un·e candidat·e. D’une façon large, nous votons quand nous prenons la parole pour quiconque est maltraité·e. Dans notre esprit, nous enregistrons une sorte de vote quand nous prenons position. La racine du mot vote est « vœu » : prendre un engagement, revendiquer le pouvoir dont on dispose et l’utiliser. » Rick Hanson, Vote, 10 septembre 2024 (Apporté par VL)
https://rickhanson.com/vote-revised
Un aspect qui a besoin d’amour dans ma société, ici à Québec
* L’itinérance à Québec et au Québec, cela fait peine à voir. Ça nous démontre une société qui ne prend pas soin de son monde.
* Les gens qui sont sans logement.
Cela va ensemble et c’est quelque chose qui est très en souffrance en ce moment. VL
* Je trouve cela indigne d’une société riche comme la nôtre.
* La société en général a besoin d’amour et de respect.
On ne pourra pas épuiser le sujet ce soir. La dernière question est la suivante :
À quelle sorte de richesse et d’abondance le CAPMO a-t-il contribué depuis cinquante ans ?
* Il nous a permis de connaître des gens extraordinaires.
* Il a permis la création d’une chaîne d’entraide.
Au fond le CAPMO a rendu le Québec plus riche. VL
* Mystérieusement, très mystérieusement, parce que c’est un tout petit groupe qui a produit autant de fruits, c’est incompréhensible.
* Le CAPMO a semé des petites graines qui ont fleuri. Il a semé le Collectif pour un Québec sans pauvreté, il a fait des Carrefours de savoir qui ont abouti à la loi 112 pour combattre la pauvreté et l’exclusion sociale, de cette loi est né le Comité consultatif de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale, il a semé le Collectif TRAAQ à partir des soirées mensuelles qui a obtenu ÉquiMobilité. C’est toutes des petites graines qu’on a semées et qui ont poussé.
* La CDEC, l’Engrenage St-Roch, le REPAC 0312.
* La syndicalisation dans l’hôtellerie à Québec avec les fondateurs du CAPMO, des prêtres ouvriers comme Benoit Fortin et Jean-Paul Asselin. On rappelle qu’au Hilton, il y avait un syndicat américain pro-patronale. Ils ont non seulement dû se battre contre le syndicat de boutique, mais lutter pour être reconnus par la CSN qui ne syndiquait pas les travailleurs et les travailleuses de ce secteur. Leur lutte a fait jurisprudence jusqu’en cours suprême du Canada et aujourd’hui la majorité des hôtels au Québec sont affiliés à la CSN. Ce sont des géants qui ont fondé le CAPMO.
Je trouve intéressant le très mystérieusement que tu amènes. VL
* Je trouve qu’il y a beaucoup de choses mystérieuses qui se produisent au CAPMO et dans cette salle en particulier. Je ne comprends pas toujours ce qui arrive.
* Je trouve qu’il y a quelque chose dans le climat de la soirée et la parole que les gens s’autorisent à avoir pour échanger, parfois débattre, mais avec ouverture et chaleur humaine.
* Aussi, il y a des bons repas.
Donc, on peut dire qu’il y a une expérience de bien vivre au CAPMO qui a fait quelques petits. VL
* Quand Vivian a travaillé au CAPMO, c’était une richesse.
* J’ai entendu quelque chose à la radio de Radio Canada cet été où on interviewait un psychologue. En gros cela se résume ainsi : Le bonheur est tributaire de trois choses : le besoin d’appartenance, le besoin de reconnaissance et le besoin de compétence. C’est ce que j’ai entendu ce soir. Quand Ghislain, Éric ou Monique, vont faire des présentations devant des étudiants à l’université, que Claude est reconnu pour ce qu’il fait et qu’il en retire de la fierté, ou Isabelle qui veut apprendre et qu’on l’encourage. Juste se faire dire qu’on est capable de faire des choses, c’est gratifiant. C’est ainsi qu’ils se sentent appartenir à un groupe, cela allège bien des soucis. Cela n’empêche pas qu’ils vivent leurs enjeux et leurs difficultés, mais ils savent qu’ils ne sont pas seuls.
* On vit quand même dans une société individualiste. Même si nous recevons de l’aide financière de l’État, cela ne veut pas dire que tu vas avoir quelqu’un pour t’aider physiquement. Je ne parle pas juste du milieu communautaire, c’est dans notre vie personnelle qui devient plus difficile lorsqu’on vieillit. J’ai l’impression qu’il y a moins d’entraide qu’il y a 30 ou 40 ans.
* Je pense que l’aide est organisée différemment. Les villes et les villages étaient plus petits autrefois. Il y a encore beaucoup d’entraide quand même.
Évaluation
* C’est le rassemblement, la mise en commun de nos idées et de nos capacités, qui fait la richesse du CAPMO.
* Ce que j’aime, c’est que les thèmes des soirée mensuelles sont très variés.
* C’est parce que les oppressions sont innombrables.
Malgré le fait que nous n’obtenons pas toujours les résultats que nous souhaitons dans nos revendications sociales, il y a tout de même du bien-vivre dans notre société et c’était l’occasion d’en prendre conscience. Il y a une autre question que je n’ai pas inscrite dans l’atelier. Cela vient de la campagne Revolutionary Love Projet : « Quand un acte d’amour a-t-il tout changé ? ». Ils font du beau boulot en ce moment aux États-Unis, il y a du monde très courageux qui veut que cela bouge dans un sens plus humain.
Il nous reste deux choses à se demander: C’est quoi les semences de la soirée ? J’avais écrit dans mes notes : Vers un bien vivre ensemble sans pauvreté et mieux partagé. Nous avons travaillé ensemble deux ingrédients qu’on pourrait résumer ainsi : 1) Quand on ne peut pas tous être inclus, il y a un problème qu’il faut corriger. 2) Comment ces choses pourraient être prises localement par le CAPMO ou autrement pour continuer de créer cet atmosphère qu’on aime bien et qu’on aimerait pouvoir vivre avec d’autres ? Un geste d’amour qui est à notre portée ici à Québec, vers une richesse collective mieux partagé. Aimeriez-vous mentionner des choses maintenant ? L’autre question, est-ce que vous avez trouvé cette animation utile ? VL
* Cela m’a fait du bien en tous cas.
* C’est encourageant. Cela propose des alternatives au monde encore imparfait dans lequel on se trouve. Cela propose des idées à mettre en pratique suite à l’expérience et à la réflexion.
* Je suis content parce que je pensais que nous allions être dans une formation très complexe. Parfois, je ne sais plus ce que cela va donner. Il y a d’autres choses dans la vie, je suis content d’avoir vécu un truc en-dehors de ce qu’on pense sur le plan politique.
* Je pensais qu’on allait avoir une formation sur l’économie et la politique, mais je suis très content de la soirée. C’est un plan de lutte avec beaucoup de fruits, de légumes et de fleurs dedans.
Cela fait du bien de temps en temps de prendre un congé de l’analyse dans un groupe très engagé. VL
* J’ai aimé les thèmes de la soirée qui nous ont permis d’apprécier les belles richesses que nous avons, que nous pourrions utiliser pour faire une belle salade comme Ghislain a dit. Ce serait des choses à mettre de l’avant pour sensibiliser la population et faire de l’éducation populaire pour aider d’autres personnes qui ne savent pas ou ne voient pas ce qui se passe dans la société.
Une façon de lire le compte-rendu, ce serait de souligner les endroits où quelque chose pourrait être fait par rapport à ce qui est dit. Il y a des choses qui ne sont pas à notre portée, alors que d’autres fois cela pourrait l’être avec un peu d’imagination. En fait, il faudrait essayer de voir ce qui pourrait pousser là-dedans. VL
* Ici, ensemble ce soir, nous avons de la richesse. On a de beaux bagages et de beaux vécus, ce sont des choses que nous pouvons utiliser et que nous pouvons nous servir pour refuser la misère qui grandit autour de nous. On est tanné de voir qu’il y a des gens qui sont obligés de dormir dans la rue parce que les loyers sont trop cher et qu’ils n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins. Soit il n’y a pas de ressources ou bien elles ne sont pas adaptées à leurs besoins.
* En fait, notre société produit la pauvreté. Le système de l’emploi entre autre est soit discriminatoire, soit tellement compétitif qu’il broie les personnes qui y sont. La compétition et la performance provoquent de nombreux burn out ou des dépressions. Certains ont des assurances ou une famille pour les supporter, sinon c’est la chute. C’est la même chose pour la consommation, la grosse machine nous avale et anéantit notre identité. Pourquoi les gens compensent comme cela dans la consommation de drogues, de boissons ou d’objets matériels ? Notre société est malade et elle engendre de nombreux dysfonctionnements. Au fond, ceux et celles qui sont en situation de pauvreté, ce sont les canaris dans la mine qui nous préviennent que quelque chose ne tourne pas rond. Cette société secrète la mort, elle est mortifère. Au fond, nous créons des espaces de vie parce que la société créé la mort.
Mais il y a des colibris, qui goutte après goute, s’efforcent d’éteindre l’incendie de forêt en sachant que cela ne suffira pas, mais en se disant qu’eux, au moins, font leur part. VL
* On sait que cela ne va pas bien, mais il faut garder cette flamme en nous pour pouvoir continuer et nourrir le monde autour de nous. Partager ensemble, cela fait vraiment du bien. Il faut remettre les gens en contact avec la vie, parce quand on est dans le creux, on ne voit plus rien et on pense qu’il n’y a plus rien.
* Parfois, il est difficile d’apercevoir la lumière au bout du tunnel.
* On ne l’a pas perdu, c’est juste qu’on ne la voit plus.
Je vous invite à poursuivre vos observations au cours du mois qui vient et de les noter sur la feuille que je vous ai remise. VL
Nous te remercions Vivian pour cette belle soirée. YC
Atelier du CAPMO animé par Vivian Labrie
Il faudrait organiser un sommet québécois sur le mieux vivre ensemble sans pauvreté.
« Faites-le et ça se fera ! »
Propos recueillis par Yves Carrier