Pour les personnes qui vivent en situation de pauvreté, les conséquences sont lourdes. Les tarifs élevés le manque de services de transport dans des secteurs défavorisés de la ville font en sorte que plusieurs doivent limiter ou cesser leurs déplacements. Ainsi, des manques de service et d’accessibilité financière au transport en commun résulterait plus d’exclusion sociale.
Un autre problème occasionné par la cherté du transport en commun est l’obligation de choisir entre des besoins essentiels. Par exemple, devoir choisir entre aller chez le médecin ou faire son épicerie, parce qu’on n’a pas les moyens de se déplacer aux deux endroits. D’autres se privent d’aller à la soupe populaire, de participer à une activité qui les intéresse dans un organisme communautaire ou encore, d’avoir accès à un loisir. Aussi, le remboursement des frais de déplacement pour les bénévoles, au-delà de la reconnaissance de la contribution à l’organisme, est désormais nécessaire pour garantir l’implication. Enfin, cette limitation empêche plusieurs personnes d’avoir accès à des emplois potentiels.
Le bassin de la population affectée dans sa mobilité par la tarification élevée du transport en commun est vaste. La situation d’exclusion serait particulièrement grave chez les personnes assistées sociales, quand on sait que le coût d’une passe mensuelle correspond à 13% du chèque pour les personnes classées sans contrainte sévère à l’emploi et pour les personnes classées avec contrainte sévère, à 9%. Mais l’étendue des personnes concernées ne s’arrête pas là. Les chômeurs, les travailleurs à temps partiel (de plus en plus nombreux dans la conjoncture actuelle) et ceux au salaire minimum, éprouvent de la difficulté à assumer le coût de la passe mensuelle de transport en commun ou même l’achat de quelques billets d’autobus. Les personnes en situation de pauvreté sont plus présentes dans certaines communautés d’appartenance de la société : femmes, familles monoparentales, groupes de locataires, personnes immigrantes, personnes vivant avec un problème de santé mentale, personnes en situation d’itinérance. Nous pensons donc pouvoir rejoindre une bonne partie des participants à l’enquête dans des organismes dont la mission est orientée vers ces groupes. N’oublions pas non plus les personnes handicapées, souvent à faible revenu, qui paient le transport adapté au même coût que la passe mensuelle. Bien entendu, parmi les étudiantEs et les ainéEs, il y a des personnes en situations de pauvreté, mais celles-ci bénéficient déjà de rabais substantiels. C’est pourquoi notre enquête ne visera pas à rejoindre particulièrement des «groupes de la population». En fait, notre particularité est de faire une enquête à partir des revenus des personnes et non pas à partir de groupe d’âge, parce que nous pensons que la variable du revenu permettra de cibler les personnes qui ont le plus besoins d’une tarification sociale dans la population.