Mot du coordonnateur
L’année 2019-2020 a démarré sur des chapeaux de roues avec la Grève mondiale pour le climat le 27 septembre où le Québec a été l’épicentre avec 10% du nombre total de manifestants à l’échelle mondiale. Les élections fédérales ont occupé les réflexions du groupe lors des rencontres mensuelles des mois de septembre et d’octobre.
Le lendemain du 17 octobre 2019, Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, un soulèvement populaire éclatait au Chili contre la vie chère et l’augmentation des tarifs de transport en commun. Solidaires depuis toujours avec ce qui se passe là-bas, la mobilisation de la communauté chilienne et ses allié-e-s a été très vive. Ensuite, avec la visite d’Isabel Zuleta du mouvement Rios vivos de Colombie, nous avons partagé la douleur de toute une communauté présente parmi nous.
Depuis quelques années, l’approche d’interculturalité et d’engagement social privilégiée par le CAPMO passe par la connaissance mutuelle des drames nationaux et des espoirs qui nous habitent de part et d’autre, afin de construire ensemble un monde meilleur et plus juste. Dans cet esprit, nous collaborons avec la Table de concertation du Mois de l’histoire des Noir-e-s à Québec et nous organisons la Journée internationale du droit à la vérité pour les familles des victimes de violence étatique le 24 mars (remise cette année pour cause de pandémie). Tout au long de l’année, le coordonnateur avec l’aide de ses collaborateurs et collaboratrices a rédigé le rapport synthèse du carrefour de savoir Interculturalité et engagement social.
La hausse de financement du SACAIS nous a permis d’améliorer les conditions de travail des salariés et d’augmenter le nombre d’heures travaillées. Le Collectif TRAAQ a pu ainsi déployer ses ailes en organisant deux assemblées générales, l’une à l’automne et l’autre au printemps. La seconde a cependant été annulée pour les raisons que vous connaissez. Depuis ce printemps, le TRAAQ a un site Internet bien à lui (www.traaq.org), et ses progrès constants démontrent que la tarification sociale du transport en commun demeure d’actualité.
Malgré le confinement dû au coronavirus, nous sommes parvenus à maintenir le rythme de nos rencontres mensuelles grâce à l’application Zoom et à augmenter le nombre de nos participant-e-s par rapport à l’an dernier. Cela nous a même permis d’élargir notre audience et nos collaborations avec la Maison d’Haïti à Montréal lors d’une présentation de l’Histoire des communautés noires au Canada au mois d’avril, puis avec des correspondants en direct de Caracas lors de la soirée du mois de mai sur la pandémie dans quatre pays d’Amérique latine : Brésil, Chili, Colombie et Venezuela.
Je ne sais pas de quoi demain sera fait, mais l’histoire est porteuse de leçons que nous ferions bien d’entendre. Demeurons vigilants et unis afin de ne pas sombrer dans la fausse croyance que nos engagements sont inutiles ou qu’une théorie peut à elle seule embrasser toute la complexité du réel. Développons un regard critique, mais jamais cynique, qui transcende les problèmes immédiats pour nous projeter dans un avenir à construire ensemble. Ainsi, puisque qu’il faut choisir nos combats, choisissons bien, conscients que d’autres luttent avec nous sur d’autres fronts dans la poursuite du bien commun et d’un projet de société digne de nos meilleures aspirations. Alors si nous ne combattons pas avec la certitude de l’emporter, nous savons que la dignité humaine se réalise dans la reconnaissance des besoins fondamentaux de tous et de toutes, ce qui se concrétise pour nous dans nos engagements solidaires.
Bon engagement social et militant.
Le coordonnateur du CAPMO,
Yves Carrier