Mot du coordonnateur
Au cours des deux dernières années, l’interculturalité a été l’un des axes majeurs des soirées mensuelles du CAPMO. Naître différent, membre d’une minorité oblige à un regard critique sur l’esprit qui gouverne le monde et suppose une capacité implicite à se percevoir solidaire des autres minorités exclues ou ignorées. Dans un monde où les territoires sont volés aux générations futures pour satisfaire une économie d’exportation polluante qui nourrit des populations lointaines en détruisant les modes de vie paysan, où les injonctions à produire et à consommer localement afin de diminuer notre empreinte environnementale sont contraires à l’esprit des accords de libre-échange, où la frénésie de consommation des produits électroniques est sans commune mesure avec les ressources disponibles sur la planète, le CAPMO se veut un espace de réflexion, de partage, de ressourcement et de participation. Suivant un ancien slogan du groupe – « Ça nous touche, on bouge! » -, la prise de conscience appelle à l’action tout en permettant de développer une identité commune et un sentiment d’appartenance. Demeurant en situation de vigie permanente en ce qui concerne l’environnement, la démocratie et la paix, nous croyons que les valeurs universelles se vivent d’abord localement par des gestes concrets de solidarité. Ainsi, combattre l’exclusion, le racisme et les structures qui engendrent la pauvreté, exige une vision empathique globale, historique, culturelle et géopolitique, afin de faire tomber nos préjugés et voir d’autres mondes possibles au-delà de l’immonde imposé par l’idéologie dominante. Dans une quête permanente d’authenticité pour entendre ce qu’a à nous dire la réalité, se mettre en marche et aller à la rencontre de l’autre, le CAPMO se veut une proposition de sens qui s’élabore ensemble. L’idéal est le moteur de l’espoir nécessaire à la lutte.
Le coordonnateur du CAPMO,
Yves Carrier