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Partageons nos forces, nos expériences et nos espoirs
Animation : Gérald Doré et Robert Roussel
Le thème fait référence à l’unité du groupe réalisée à partir du partage de nos forces, de nos expériences et de nos espoirs. Nous essaierons de faire le lien entre la fête de la Lumière qu’est Noël et le thème de la soirée en prenant pour mots-clés « la lumière présente dans nos engagements ». Noël c’est aussi la fête de la Nativité, de Natalis en latin. 100 ans environ après la naissance du Christ apparaissent les premiers textes qui relatent les hauts faits de sa vie et de son engagement concret en faveur des démunis. Jean écrit au commencement de son évangile : « La Lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisie. » (On peut se demander s’il s’agit de saisir au sens d’entendement, de compréhension, ou bien d’attraper, de la mettre sous son joug ?)
Le lien avec le thème de ce soir, c’est que les engagements sociaux, la lutte à contre-courant des exploitations et des dominations ou des manipulations idéologiques, ce n’est pas une lutte de tout repos. Il y a des moments, et vous en avez déjà fait l’expérience, qui sont plutôt ténébreux. Il faut se conditionner graduellement dans ses engagements pour passer à travers ces temps de ténèbres, mais, même dans ces périodes difficiles, souvent, la lumière luit. Parfois, longtemps après les événements, c’est nous-mêmes qui pouvons dire après coup : « Tiens, à ce moment-là, la lumière a lui dans les ténèbres. » Cela va être notre thématique. Quelles sont nos forces, nos expériences, nos espoirs ? Nous l’exprimerons de manière symbolique par cette bougie sur ce bougeoir que nous allons prendre lorsque nous désirerons prendre la parole. Dans le texte que nous avons lu, il est question d’un autre Jean, pas celui qui a écrit le texte, c’est Jean-Baptiste qui était là pour rendre témoignage à la lumière. Ce à quoi nous sommes conviés ce soir, c’est de porter témoignage à la lumière qui est apparue souvent dans les ténèbres de nos engagements sociaux. Toutefois comme Noël est une fête de la joie, nous mettrons l’accent non pas sur les ténèbres de nos engagements, mais sur les éclaircis de lumière dans les engagements que nous avons vécus.
Comme il se peut que nous partagions des choses qui sont chargées en émotion parce que nous y avons mis tout notre cœurs et nos entrailles, pour alléger cela, nous allons chanter des chants de Noël à certains moments de la veillée. Si vous voulez prendre la parole, vous allez chercher le bougeoir situé au centre du cercle que nous formons. Vous l’amenez à votre place, le tenez devant vous et vous nous dites ce que vous avez à nous dire. Quand vous avez terminé, vous le ramenez au centre de la pièce. À ce moment-là, si quelqu’un pense qu’il est temps d’entonner un chant de Noël, vous dites quel chant vous avez choisi dans le recueil et nous le chanterons ensemble. Alors, commençons. Cela peut être par rapport à toutes sortes de situations et d’enjeux.
Gérald Doré
Témoignages |
Une crèche pour Noël |
La lumière au bout du tunnel |
Le pardon et ne pas avoir peur |
– Je désire parler de quelque chose d’horrible que nous sommes en train de guérir et qui s’est passé au Canada et au Québec qui se nomme le génocide amérindien. Pendant plus d’un siècle, 195 000 enfants ont été enlevés à leurs parents, des gens qui vivaient sans faire d’histoire, humblement, ils étaient fiers. C’est quelque chose que nous avons détruit. On les traitait de sauvages, mais je pense que c’est nous qui l’étions et que nous le réalisons maintenant. Moi, j’ai jamais fait ça, j’ai jamais pensé à ça. Les Indiens, je n’en voyais presque jamais parce qu’ils passaient inaperçus. J’en voyais dans les westerns à la télévision et enfants nous jouions aux cow-boys et aux indiens. Ce que nous avons fait comme société, c’est très grave. Je m’accuse moi-même parce que c’est mon héritage. C’est l’héritage du Québécois et du Canadien qui doit réparer ça d’une façon honnête et éclairée parce que si ce n’est pas réparé, cela va continuer. Il y a encore du monde qui continue à leur faire du mal par leur actions et leurs préjugés.
– Où se trouve la lumière pour toi dans ces ténèbres-là?
– Ce qui arrive, c’est qu’on dirait que depuis quelques semaines, on se réveille d’un horrible cauchemar que nous vivions inconsciemment. Il doit certainement avoir eu une lumière quelque part qui s’est allumée malgré le fait que c’était dénoncé depuis des années. Il y a eu des rapports qui ont été écrits et cela ne donnait rien. L’ancien gouvernement fédéral refusait d’agir. Il faisait de l’ombre sur les solutions proposées pour remédier aux problèmes que vivent les communautés autochtones, mais la lumière de l’espoir ne s’est jamais éteinte. Regardez ce qui est arrivé avec le peuple juif, ils sont revenus plus fort encore qu’ils l’étaient avant cette grande persécution qu’ils ont vécu avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Je crois que les Amérindiens, toutes les tribus, tous ces gens-là, vont en sortir plus fort qu’ils étaient au commencement de la colonisation. Champlain avait une vision d’une grande alliance avec les peuples amérindiens où les Français mêleraient leur sang à celui des Premières Nations, mais lorsque l’envahisseur britannique est arrivé, nous sommes entrés dans une ère de ségrégation. Malgré cela, il y a toujours eu la présence de la lumière grâce à la sagesse de certains chefs qui se sont tenus debout et ont tenu des discours harmonieux et constructifs tout au long de notre histoire. Regardez maintenant l’émergence des artistes autochtones qui enrichissent notre culture dans la pluralité de leurs expressions. Ça a toujours été une force et cela va le devenir de plus en plus avec l’éducation et leur prise en main. Je pense qu’aussi petite soit-elle, la lumière fait son chemin et elle va rétablir les faits même si cela prend deux ou trois générations avant que les plaies soient cicatrisées.
– Je vais continuer dans cet esprit-là. Moi, j’aperçois le retour de la lumière dans ce qui nous est permis d’espérer avec l’ouverture du nouveau gouvernement à Ottawa. En fait, le retour de la lumière avant que les saints que nous avons nommés tantôt décident de réécrire l’histoire, la fête traditionnelle du retour de la lumière avec le solstice d’hiver existait depuis des millénaires. Il me semble que nous pouvons faire une certaine analogie avec la reprise de la considération envers ceux et celles que les autorités voulaient éliminer. Il me semble que nous pourrions aller plus loin comme société en déconfessionalisant la fête de Noël en la vivant comme un retour au sens traditionnel de la lumière et surtout pas avec une vérité qui l’écraserait.
– J’aimerais parler de CAPMO. J’ai vu la lumière dans les ténèbres quand nous avons fait le Jeûne à relais du refus de la misère (octobre 1996), le Parlement de la rue (1999), le travail qui a été fait pour le projet de loi pour l’élimination de la pauvreté et fondé le Collectif pour un Québec sans pauvreté qui a apporté beaucoup d’espoir. Aussi plein de choses que nous avons vécues au CAPMO. J’énumère seulement celles-ci parce que nous les avons vécues et je pense que nous pourrions nous y arrêter pour réfléchir sur le sens de tout ce qui a été fait au CAPMO. À un moment donné, on dirait qu’on oublie des choses et quand on est un peu en retrait et qu’on vient moins, cela fait du bien de l’entendre dire et de le revivre. Moi, ce soir, je vis plein de choses. Il y a plein de souvenirs qui me reviennent à l’esprit. Nous avons tous une petite lumière intérieure qui peut devenir une flamme qui nous pousse à aller de l’avant. Cela demande du courage, mais je pense que l’espoir est plus grand que le courage. Il y a une force qui nous stimule et nous pousse en avant. Vive la lumière et vive CAPMO.
– La lumière, pour moi cela signifie la naissance et je suis grand-maman depuis quatre mois. De célébrer une petite vie nouvelle, l’innocence de l’enfance, la joie que cela apporte dans une famille, c’est merveilleux. C’est la même joie que j’éprouve lorsque je vois des nouvelles personnes qui se joignent au CAPMO. Ce sont de petites naissances qui mettent de la lumière et qui compensent pour toutes les pertes que nous subissons inévitablement dans la vie. Cela donne espoir tout simplement.
– Je voulais faire du pouce sur ce que Marie-France a dit à propos de la naissance. Ce qui me donne beaucoup d’espoir et la force de continuer à lutter, vous l’avez vu ce soir, c’est ma filleule. Quand j’ai appris que j’allais être sa marraine, ça a été une grande joie pour moi. Sa mère et moi, nous avons milité ensemble et participé à quelques manifestations, comme plusieurs d’entre vous. Cela donne un sens de se dire pour qui est-ce que nous continuons notre engagement pour une plus grande justice sociale et une meilleure qualité de vie. Quand tu regardes un enfant, cela prend un sens beaucoup plus profond et cela nous décentre de nous-mêmes. C’est quelque chose que je souhaitais partager plus individuellement. Dans un sens plus large sur ce qui m’apporte la lumière, je voulais parler d’une photo de réfugiés syriens qui avec nos références chrétiennes nous fait penser à une crèche, mais ce n’est pas le cas. Quand je regarde cette photo, j’aperçois toute la misère dans laquelle ces gens sont plongés, l’injustice et l’oppression, mais je vois aussi la beauté de l’être humain qui ne s’éteint pas malgré tout ce qui arrive. Et c’est quelque chose qui n’arrêtera jamais de me toucher, puis j’ai réalisé à quel point c’est important mon engagement social même si je le savais déjà.
– (suite) J’ai vu récemment le film du photographe Sebastiao Salgado intitulé : « Le sel de la Terre». Salgado a photographié l’être humain dans plusieurs contextes difficiles comme la famine en Éthiopie, la guerre ou après le génocide au Rwanda, la pauvreté au Brésil et ailleurs dans le monde. Il a produit entre autre un recueil de photos qui s’appelle «Exodus » où il a photographié des réfugiés sur les routes. Même à travers la souffrance qui nous est révélée dans ces photos, on aperçoit toujours cette beauté incroyable de l’être humain. Tant qu’il va y avoir cette beauté-là dans les yeux des gens qui expriment une profonde humanité, ce ne sont pas des robots indifférents au sort du monde, tant qu’on aperçoit cette humanité qui rayonne, il y a toujours un espoir qui reste.
– Je vais commencer à l’envers en parlant des ténèbres. Pour moi, les ténèbres c’est le ressentiment, c’est la guerre. C’est ce que les Français ont vécu il y a quelques semaines. C’est ce qu’on a fait vivre à certains pays pendant des années. Et la lumière pour moi, c’est le pardon. Il ne peut pas y avoir de lumière s’il n’y a pas de pardon. Il va falloir que les gens apprennent à se rencontrer et à se pardonner. Il va falloir que les Amérindiens pardonnent ce qu’on leur a fait, il va falloir qu’en tant que peuple, on se pardonne pour ce que nous leur avons fait pour aller vers une ouverture, une amitié, aller vers des rencontres comme nous vivons ce soir. Je pense que nous vivons une rencontre d’amour qui est l’envers des ténèbres parce qu’on parle à cœur ouvert sans juger personne. À quelque part, cela m’aide à me pardonner pour les choses que je peux dire ou faire à d’autres personnes sans nécessairement le vouloir. Alors, pour moi la lumière, c’est le pardon. Merci de votre écoute.
– Pour moi, les ténèbres ça a été quand je suis arrivée au tout début à Québec parce que je ne connaissais personne. Je venais d’un petit village où il y avait de l’entraide, mais c’était différent. Comme je ne connaissais personne, je me demandais vers où devais-je m’en aller ? Ce qui m’a sorti un peu de la noirceur, c’est le fait de rencontrer des personnes qui vivaient la même situation que moi et de voir qu’il était possible d’aller dans un endroit où l’on pouvait échanger, où l’on pouvait dialoguer ou essayer de trouver des moyens, des solutions, qui ne sont pas toutes réglées encore, mais c’étaient des endroits où l’on pouvait parler de nos besoins aussi. Dans le militantisme, c’est comme une petite flamme que chacun apporte à son organisme parce que cette flamme a besoin d’être promenée et partagée. Je pense que ce que nous faisons lorsque nous rencontrons les ministres avec le Comité consultatif à l’aide sociale, quand nous allons déposer des mémoires en commission parlementaire, quand nous crions dans la rue pour dénoncer les injustices. Moi, je trouve qu’il y a beaucoup d’injustices et qu’il y en a partout. Il y a beaucoup de pauvreté, puis les réfugiés qui arrivent cela représente encore plus de pauvreté et cela m’inquiète beaucoup. Je me demande comment est-ce qu’on va faire pour aider tout ce monde si nous ne sommes même pas capable d’éliminer la pauvreté que nous avons déjà ? Comment apporter son aide et son cœur pour soulager cette misère ? Et la petite lumière de ce soir me fait penser : Allons-nous être capable d’apporter de l’espoir à ces gens qui arrivent dans un pays qu’ils ne connaissent pas ? Je trouve que des soirées comme ce soir, c’est important pour discuter de ce que nous vivons, de ce qu’on pense ou de ce qui nous tracasse. Le temps des fêtes, c’est aussi une période où beaucoup de gens sont seuls parce que leur famille demeure loin. Une soirée comme celle-ci, cela m’apporte cette petite lumière dont j’ai besoin. C’est ce que je voulais partager.
– Noël, ça a été pendant très longtemps un moment de ténèbres dans ma vie. Ce n’était pas un moment joyeux. C’était synonyme de cadeaux et de centres d’achats et de grandes réunions de famille où il y avait toutes sortes de questions identitaires que nous ne savions pas bien gérer. Avec le temps, j’ai pris mes distances de ce phénomène-là. Dans le temps des fêtes je suis souvent seul, mais c’est un choix. Là où il y a eu de la lumière dans ma vie, c’est lorsque j’ai compris que je n’avais pas besoin de ce lien familial pour vivre des beaux moments pendant la période des fêtes. Là où il y a des ténèbres dans ma vie, c’est lorsque je me rends compte que ces mêmes questions identitaires qu’il y avaient dans ma famille, je les croise à tous les jours dans la rue à Québec. Quand j’aperçois deux petits gars qui sont sur le point de se battre pour une question identitaire. Là où la lumière resurgit et que je suis content d’appartenir à cette société-là, c’est quand une tierce personne s’interpose pour susciter un questionnement et une ouverture d’esprit. Et voir ces deux jeunes garçons faire : « Ah oui ! Ce n’est pas moi, c’est juste un questionnement. » Parce que cela leur permet de trouver une nouvelle façon de se positionner face au conflit. De voir ces moments-là, comme on les cultive souvent au CAPMO, cela met de la lumière dans ma vie.
– Moi, je vis en situation de pauvreté et je n’ai pas peur de le dire. J’ai l’espoir que les gens arrête d’avoir peur de ce que je représente parce que je vis dans la pauvreté. Après tant d’années dans cette situation, je me considère comme un expert de la pauvreté et j’aimerais prononcer des conférences sur ce que c’est vraiment de vivre en situation de pauvreté. Je me suis dit que cela me prendrais un coach pour m’aider à prononcer une conférence. Dernièrement, je suis entré en contact avec Michel Lebœuf qui a accueilli positivement ma demande et qui m’a encouragé à m’accrocher à mon idée. « Tu dois croire à ta chance pour avoir l’espoir d’avancer, » m’a-t-il dit. Il faut être à la fois tenace et patient dans la vie. Cela ne me gênerait pas non plus d’aller à « Tout le monde en parle » pour parler de la pauvreté et des personnes qui vivent cela de différentes façons. J’aurais pas peur de le dire que je ne me pogne pas le cul. Cela fait cinq ans que je m’implique à l’ADDS. Avant cela, j’avais de la misère à m’exprimer devant un groupe. J’en ai appris beaucoup grâce à Monique que je remercie énormément. On finit par apercevoir la lumière au bout du tunnel même si cela semble loin, mais il y a encore de l’espoir. Mon but, c’est de faire comprendre au monde que même si nous vivons dans la pauvreté, nous n’avons pas à subir les préjugés de ceux ou celles qui sont en meilleure position dans la vie. Je demande aux gens de nous accepter comme nous sommes.
– Pour faire une histoire courte, je suis à l’Arche, je vis avec des personnes avec des déficiences intellectuelles. C’est plus qu’un travail, c’est un milieu de vie. Je prends soin de ces personnes en leur donnant des soins d’hygiène, je fais à manger. En tout, nous sommes trois assistants qui les aidons dans leur vie au quotidien. Nous vivons dans une maison avec eux et nous nous occupons de six personnes avec une déficience intellectuelle. Cela fait six mois que je fais ça. Cet automne ça a été dur parce qu’en vivant avec elles, j’ai touché beaucoup à mes limites. Depuis deux ou trois ans, j’ai pris conscience que je vivais avec un déficit d’attention. Parfois lorsque je suis trop fatiguée, j’oublie des choses. Cet automne, j’ai aussi appris à rire de mes erreurs avec les personnes en déficience intellectuelle. Elles m’acceptent comme je suis et quand j’oublie quelque chose, elles rigolent avec moi. Cela me fait du bien de ne pas trop me prendre au sérieux et d’apprendre à rire de mes travers. L’acceptation réciproque représente une grande lumière dans ma vie, même si ce n’est pas facile et qu’il y a des journées où il y a beaucoup de travail. Il y a une semaine cet automne où j’étais particulièrement fatiguée et j’ai pris une pause de quelques jours. Lorsque je suis revenue à la maison, j’ai été accueillie par des cris de joie et cela m’a vraiment encouragé à continuer parce que je n’étais plus motivée. C’est une belle lumière.
Le pardon et ne pas avoir peur
Moi je travaille à PECH et je viens de démarrer un bulletin interne pour permettre aux personnes d’écrire pour se présenter aux autres ou pour exprimer leurs opinions. Cela va commencer à la mi-janvier. PECH est un organisme qui offre du logement à des familles monoparentales. Il y a un volet accompagnement en santé mentale et un autre qui vise à promouvoir les artistes. Comme vous voyez, c’est assez vaste. Par ce projet, j’ai l’intention de permettre aux gens d’écrire. Par exemple, quelqu’un a pris sa retraite récemment, c’était bien qu’il puisse dire au revoir à tout le monde. C’est important que les nouveaux se présente aussi pour faciliter leur insertion dans le milieu et qu’ils soient les bienvenus dans la communauté de PECH. C’est une belle lumière pour moi de pouvoir contribuer à l’organisation de ce petit journal. Au départ, certains avaient de la difficulté à s’exprimer par écrit. Cela prend un minimum d’habiletés. Les gens nous envoyaient leur texte par texto et nous devions traduire cela en Word. C’est beau de voir l’implication des gens. Il y avait une femme qui était itinérante et une secrétaire bénévole écrit pour elle en recueillant ses idées pour qu’elle puisse s’exprimer elle aussi à travers ce journal. Je trouve cela vraiment beau. (Capacité de s’émerveiller.)
Le pardon et le fait de ne pas avoir peur sont ressortis ce soir. Je pense à la lecture d’un roman que je viens de terminer, cela finissait par ces mots : « Alors, je n’ai aucune raison d’avoir peur. » Après, j’ai commencé à lire un autre livre et cela commençait par le pardon et l’importance de ne pas avoir peur. Je trouve que cela fait sens avec ce qui se passe présentement. L’importance de ne pas avoir peur des Syriens ou de l’austérité. Au contraire, il faut parler pour contrer l’ignorance, d’où l’importance de la parole et d’avoir des lieux d’expression. Cela fait du bien aux gens et cela tue l’ignorance et cela aide à briser les tabous. La santé mentale est un tabou très présent dans notre société. À PECH, nous faisons des cercles de paroles et je vois que cela aide les monoparentales et les artistes à s’exprimer. C’est mon milieu et je peux en parler, mais je trouve que ces groupes de partage font une belle lumière. C’est en train d’émerger comme façon d’aider les gens.
Une autre lumière que je vois, c’est quand les personnes sont en crise. Auparavant, les policiers étaient brusques avec elles et cela n’aidait personne. Les ambulanciers ne savent pas non plus comment réagir avec les gens en situation de crise. Aujourd’hui, cela s’est amélioré beaucoup. À PECH,. il y a un intervenant formé en santé mentale que la police appelle pour pouvoir parler aux gens et les aider. Je trouve cela super important ce qui se passe en ce moment parce que cela évite des traumatismes. Ce sont de belles avancés qui ont lieu présentement. Vive la lumière qui se fait en ce moment pour ces gens-là.
– Depuis quelques mois, une source de lumière dans ma vie provient du fait que je m’implique au CAPMO. D’une manière générale, cette implication est très différente de ce qui a rempli l’essentiel de ma vie adulte et de ma carrière professionnelle. Ça a été des années somme toute assez solitaires et assez arides. J’ai expérimenté le non-sens jusqu’à passer assez proche de disparaître. C’est tranquillement pas vite, au fil des années et par toutes sortes de cheminements dont spirituellement que je suis arrivé à m’en sortir. Progressivement, l’absence de sens s’est mis à faire moins problème et l’étape où j’en suis présentement, c’est de courir après le sens en me mettant à sa suite, du sens qui existe en filigrane, en petite lumière dans chaque personne, mais aussi comme petites lumières rassemblées dans une sorte de grande lumière, par une sorte de sagesse des communautés, sagesse des groupes, sagesse des peuples. Alors mon implication au CAPMO me donne une petite lumière dans ma propre vie en termes de sens par rapport à ma quête personnelle en lien avec les lumières présentes dans les groupes.
– Le CAPMO représente pour moi une lumière fondamentale dans ma vie. C’est un lieu de rencontre, d’écoute, de discernement. Pour moi, c’est aussi une grande famille où les gens passent, mais où plusieurs semblent être devenus membres à vie. Lorsque je regarde les dons qui arrivent en cette période de l’année, il y a des gens que je n’ai pas vu depuis dix ans, d’autres que je n’ai jamais vus, et ils envoient de l’argent à chaque année. Il y a une grande générosité. D’autres qu’on a pas vu depuis longtemps et à chaque rencontre il y a ce sentiment d’appartenance au CAPMO qui nous unit. C’est très étrange ce mélange d’engagement social, de spiritualité, d’internationalisme et intergénérationnelle, qui nous relie à des réseaux jusqu’en Amérique latine. Je réalise que le CAPMO est vraiment une communauté même si ce n’est pas tout le monde qui connait tout le monde, il y a un axe d’appartenance qui se crée. C’est aussi une genèse permanente parce qu’il y a toujours de nouvelles personnes qui se joignent à nous. Je pense que c’est uniquement comme cela que l’on peut construire l’histoire et l’espoir en fin de compte, en apprenant à se connaître pour sortir de l’anonymat. Nous ne sommes plus des inconnus parce que nous appartenons à une espèce de famille spirituelle. C’est la lumière que j’y vois.
– Je suis très heureux d’appartenir au CAPMO depuis 2002 parce que c’est un lieu d’ouverture. J’ai des idées assez particulières et je me prends pour le Karl Marx du XXIème siècle, mais c’est dure à assumer. Si j’ai critiqué la fonction du pouvoir dans mes recherches, je m’aperçois qu’on ne peut pas faire la révolution sans d’abord se changer soi-même en commençant pas changer ses valeurs. Depuis une trentaine d’années, je travaille à construire une théorie de la société qui s’appuie sur la spiritualité et sur les valeurs. Parce qu’autrement on n’y arrivera pas. Il y en a un qui l’a dit : « Mon royaume n’est pas de ce monde. » Tout ce qu’on peut faire en attendant que ce royaume arrive, c’est ce que nous avons à faire pour aujourd’hui et dans l’instant présent, vivre selon des valeurs, vivre en ayant la foi et celui qui vous parle est agnostique. Je ne sais pas si Dieu existe, mais je sais que j’en ai besoin. Parfois je ne me comprends pas, je parle plus de la Bible que de religion, alors que je ne me considère pas comme un chrétien. Je suis politiquement chrétien, mais pas religieusement. C’est différent. Selon moi, Jésus est venu accomplir un travail essentiel sur la Terre. Il a à la fois échoué et réussi. On appelle cela un échec réussi. Il a besoin de nous pour continuer le travail et Il nous a laissé l’Esprit Saint pour continuer à travailler. On peut changer le monde si la spiritualité est là. À chaque année nous célébrons la mémoire de Mgr Romero et maintenant l’ONU a décidé de célébrer sa mémoire. Alors nous continuons ce travail de longue haleine même si nous n’en verrons pas les résultats. L’utopie, il ne faut surtout pas qu’elle se réalise selon nos désirs car nous risquons alors de manquer le bateau. Il faut admettre qu’il y a des forces que l’humain ne contrôle pas et laisser une place à l’inattendue qui survient par intermittence dans l’histoire lorsque les gens de bonne volonté s’y mettent. Seule une démocratie authentique et véritable peut changer les choses. Cette démocratie fondée sur des valeurs et sur l’amour que nous avons les uns pour les autres, même si nous ne sommes pas toujours d’accord sur tout, c’est important. Lorsque se produisent des conflits entre nous, il faut être capables de pouvoir se parler, de pouvoir réfléchir aussi au fait que l’autre n’est pas responsable à 100% et que je suis pas innocent à 100% non plus. Je suis bien innocent si je crois que je suis innocent. Il faut que l’on progresse et c’est ensemble que nous allons le faire. En chacun de nous, il y a quelque chose qui nous permet d’avancer et cela s’appelle l’espoir. C’est ce qui nous donne de la force, mais il faut aussi oser faire des expériences et se tromper. Il faut avoir l’espoir parce que c’est tout ce que nous avons dans un monde comme le nôtre où c’est très difficile à vivre.
– Vous connaître m’apporte de la lumière. Tout au long de ma vie, la lumière a été présente à mes côtés. C’est ce que je sens dans mon cœur et dans ma tête. J’ai un fils au Salvador que j’aimerais faire venir ici pour que nous soyons réunis. J’ai confiance que cela va arriver un jour. C’est un rêve que je vais réaliser. C’est mon espoir.
– Ma lumière pour moi, c’est que j’ai trouvé ici à Québec des personnes qui connaissent et aiment Mgr Romero. Je viens du Salvador et ma famille était catholique. Alors j’ai connu et aimé Mgr Romero et lorsque j’ai du partir pour le Canada, je me demandais est-ce qu’il y aura des gens là-bas qui connaissent à Mgr Romero ? Merci à la vie.
– Je reviendrais sur le thème des réfugiés. Il y a des éteignoirs dans les médias qui lorsque le gouvernement a annoncé son intention d’accueillir 25 000 réfugiés, ont commencé à dire que cela ferait encore plus d’assistés sociaux et qu’il pouvait y avoir des terroristes parmi les réfugiés. Vous avez sans doute vu à la télévision Kim Thuy qui est elle-même une réfugiées du Vietnam, une personne qui est arrivée ici vers l’âge de douze ans avec sa famille. Elle a appris le français, elle est devenue avocate puis elle a écrit un roman qui a été traduit dans une dizaine de langues et qui est un gros succès d’édition. Alors si nous n’accueillons pas ces gens-là, nous risquons de passer à côté de personnes exceptionnelles comme Kim Thuy. Cette personnes est une véritable lumière et cela m’émeut d’en parler.
– Moi, à propos des 25 000 réfugiés pour l’ensemble du Canada, je trouve que nous sommes frileux alors que nous avons un territoire incommensurable. L’Allemagne, la Turquie, la Jordanie, le Liban, et plusieurs pays d’Afrique accueillent des centaines de milliers de réfugiés, plus d’un million pour certains, alors je trouve que nous ne sommes pas à la hauteur de nos moyens que nous avons comme pays riche devant autant d’appels de détresse.
– Nous sommes tous et toutes porteurs d’une lumière et ce que j’apprends des échanges de ce soir c’est que ma lumière personnelle grandit au contact de celle des autres, avec tous les partages de ce qui a été dit ici. Peu importe le moment ou les épreuves, nous avons tous besoin de la lumière des autres. C’est cette lumière qui fait que nous avons toujours envie de vivre, d’être présent et de nous aider les uns les autres pour que la petite lumière que nous avons aide à allumer la lumière chez d’autres personnes que nous croisons sur notre chemin, pour leur donner espoir qu’il y a toujours un moment, un endroit ou un lieu où l’on peut venir partager, discuter, échanger sur ce qui nous tourmente intérieurement. Moi, c’est ce que j’aime des soirées mensuelles au CAPMO, c’est un lieu de lumière, c’est un lieu familial et convivial, c’est simple comme si on se connaissait depuis toujours.
– Moi, j’ai besoin des autres pour vivre parce qu’il y a des limites à ce qu’on peut vivre seul et l’espoir pour grandir a besoin d’être partagé. Je me réjouis de voir de nouvelles personnes se joindre à nous même si cette présence n’est qu’occasionnelle. Chacun ajoute au groupe par sa présence. En lien avec ce qui a été dit sur les réfugiés et ce que j’ai présenté, le fait de voir chaque personne comme une lumière me fait penser au pouvoir de la société civile. Dans certains médias, on diffusait la peur par rapport aux réfugiés syriens, mais il y a des gens qui se sont complètement foutu de ce discours fondé sur la peur de l’autre. Il y a un mouvement dans la société civile qui a réagi en disant que nous devions tricoter 25 000 tuques pour accueillir et souhaiter la bienvenue à ces réfugiés. Imaginez l’effet que cela peut faire à un réfugié qui, en arrivant, reçoit une tuque faite à la main avec des petits messages d’amour inscrits dedans. Je trouve ça beau et c’est ça la réponse à la haine. C’est l’idée d’une simple citoyenne qui a un effet boule de neige. Aujourd’hui, j’ai vu qu’il y avait des macarons sur Facebook qui disaient : « Bienvenue aux réfugiés » en français en anglais et en arabe. Leur but est de réaliser une campagne pour que le plus de gens possibles portent ce message. Lors du conflit en Bosnie, nous avons accueilli des milliers de personnes qui étaient musulmanes et nous n’avons pas fait de différences. À cette époque, nous étions capables de reconnaître la détresse chez ces gens qui devaient fuir une guerre. Aujourd’hui, il semble que nous ne soyons plus capables de faire la différence entre les deux. Je trouve qu’il n’y a rien de meilleur que l’amour exprimé envers ceux et celles que nous accueillons pour neutraliser toutes traces d’agressivité. Je trouve que vous êtes des lumières pour qu’il y ait moins de gens isolés dans la société qui se sentent incompris et seuls.
– J’ai du quitter un pays que j’aimais et revenir ici après 20 ans à l’étranger. Je n’avais pas les mêmes contacts ici que là-bas. Alors découvrir la lumière m’était un peu difficile dans le sens que je cherchais, j’essayais de voir, mais ce que j’apercevais le plus c’est ce que nous voyons quotidiennement dans l’actualité: meurtres, guerres, conflits, etc. Et dans le pays où je revenais, je m’apercevais que quelque chose était en train de changer et cela se mêlait avec tout ce fouillis de violences, mépris, injustices, etc. En même temps, les valeurs traditionnelles se perdaient, il y avait comme une flamme qui commençait à s’éteindre. J’en suis encore avec cette impression : Où est-ce qu’on va trouver la lumière ? On en parle, mais la lumière c’est quoi ? Est-ce que c’est la chandelle, la lumière électrique ? Qu’est-ce qui donne cette image-là ? Une poussée pour que les gens s’unissent et se lèvent. Je vous remercie d’avoir pu participer avec vous à la démarche de ce soir. Cela m’amène à comprendre que la lumière est en moi, mais elle est aussi présente chez les autres. Si ne la vois pas, cela m’empêche de la voir en moi parce que je suis trop occupé à regarder ce que les autres font pour guider ma vie. Dans ce sens, je crois qu’il faut chercher la lumière en soi-même et qu’au bout de la ligne ce qui m’apparait, c’est que la lumière est un feu que nous pouvons comparer à l’amour. C’est ce que nous avons en nous que nous ne voyons pas et que nous allons chercher chez les autres. Il faut la voir en soi d’abord et ensuite chez les autres. Mais pourquoi ai-je cette flamme là en moi ? D’où vient-elle ? Il y a quelque chose qui m’a fait comme cela. Alors je suis obligé de rallumer la lumière en moi, par une adhésion à cette réalité qui m’anime et que je cherche le plus souvent en dehors de la réalité qui m’a créé, chez Celui qui nous a fait comme cela avec cette petite flamme à l’intérieur de nous pour enflammer le monde et même au-delà. Mais je ne pense pas assez à cette présence en moi qui a été donnée à tous mes frères et sœurs. Alors c’est ensemble que nous pouvons nous entraider à augmenter cette flamme entre-nous. Je suis admiratif devant cette démarche que nous effectuons ce soir avec beaucoup de simplicité comme un rappel à l’importance de cette recherche intérieure chez soi et chez les autres en faisant de la place à la révélation de cette lumière. Mais la source de cette lumière, ce n’est pas moi. Elle m’est donnée et offerte comme une force et une responsabilité.
– Je ne suis pas habitué de parler devant un groupe. Nous sommes réunis ce soir pour mettre nos vécus en commun. Pour moi ce soir, nous célébrons la naissance de Jésus et nous fêtons l’amour en même temps parce que Jésus est un être d’amour. Mais cela a aussi rapport avec la lumière parce que cette flamme va brûler en nous, ce n’est pas Lui qui va l’éteindre. Une chose que Jésus a dit et que nous pouvons personnaliser pour chacun de nous : « Je suis la lumière du monde et celui qui marche dans ma lumière ne marchera pas dans la noirceur. » On peut le personnaliser pour chacun de nous en disant : « Je suis ta lumière, si tu marches avec moi, tu ne seras jamais dans la noirceur. » Moi, ce qui me donne espoir, à chaque année, Noël représente pour moi la lumière. À chaque matin, lorsqu’à notre réveil nous ouvrons les yeux et que nous sommes encore en vie, c’est un miracle. Avec toute la complexité du corps humain, avons-nous conscience de la machine extraordinaire qu’est notre corps ? Je n’ai pas besoin de dire à mon cœur de battre ou à mes poumons de respirer, tout se fait sans que j’ai à y penser. Je suis bien content d’être ici ce soir et d’avoir pu partager avec vous.
– C’est beaucoup dans le regard des gens, dans l’accueil que je ressens la lumière. Laurette Lepage, Juliette, sœur Élisabeth aussi qui m’a fait connaitre la Fraternité de l’Épi, ce sont des gens qui sont allumés et qui ont le cœur chaud, qui prennent le temps d’être à l’écoute et d’être présents. C’est ce que j’essaie de faire de plus en plus dans ma vie, de ralentir pour pouvoir voir la lumière de l’autre parce que chaque personne vaut plus que tout l’or du monde. Mais pour ça, il faut prendre le temps. Je ne peux pas voir la valeur, la lumière de l’autre si je ne m’arrête pas pour la regarder. Parfois, je reviens du travail en autobus et je suis trop fatigué pour voir la lumière chez les autres, mais les gens ne cherchent pas souvent à établir un contact. Ce soir, c’est un cadeau qu’on se fait de prendre le temps d’accueillir chaque personne avec ses richesses et ses souffrances intérieures. Parfois, il n’y a pas de mots pour ça. Pour moi, la réconciliation c’est aussi une grande lumière. C’est toujours mieux lorsque nous parvenons à construire des ponts plutôt que des murs. Au CAPMO, ce n’est pas toujours ce que nous parvenons à faire, mais c’est ce que nous visons.
– Pour faire un retour sur ce qui s’est dit, j’ai appris en animant des groupes l’importance du malaise. Le malaise est fondamental si l’on vise le changement. Avec l’espoir, c’est ce qui nous permet de nous améliorer. Ce soir, j’ai trouvé qu’ensemble et individuellement, nous avons bien travaillé avec le malaise en osant sortir de notre petite zone de confort. C’est ce qui nous a permis d’aller plus loin. J’ai vu des gens osé aborder des sujets très personnelles ou difficiles pour eux. Franchement cela m’a beaucoup étonné. Je me trouve privilégié de faire parti de ce groupe et de pouvoir témoigner de la lumière avec vous. Je trouve qu’il y a de belles démonstrations de courage qui ont lieu ici et je voudrais vous féliciter.
– Les souffrances qui ne sont pas exprimées verbalement vont souvent se manifester par des maladies que les gens vont avoir. Alors, c’est super important de s’exprimer et aussi d’avoir le contexte et le milieu permettant de le faire, de savoir regarder l’autre et l’accueillir là-dedans, de savoir écouter et évacuer le mauvais, de se vider le cœur de temps en temps.
– J’ai réalisé il y a peu comment les nouveaux nés possèdent un grand pouvoir d’aimer. Je vivais quelque chose de difficile et j’ai pris un bébé dans mes bras. En le collant sur ma poitrine, j’ai senti comment ce sont des êtres d’amour. En le rendant à sa mère, j’ai senti que j’avais été lavé de ma peine. Nous avons besoin de parler et d’être écoutés. Ce que je trouve agréable au CAPMO, c’est qu’ici, peu importe ton degré d’études ou ton statut social, chacunE a sa place et se sent accueilli et respecté. J’espère que chacunE va ramener avec lui un peu de cette lumière que nous avons partagée ce soir pour réchauffer le cœur de ceux et celles qui en auraient besoin. Joyeux Noël !
Propos recueillis par Yves Carrier