#348 – Paix sur Terre

Compte-rendu du CAPMO, décembre 2023

Bonjour, je m’appelle Yves Carrier et je suis le coordonnateur du CAPMO. Il n’y a pas grand monde ici qui est heureux d’observer ce qui se passe dans le monde. Personne ne se réjouit de la guerre. À l’occasion de Noël, nous avons l’habitude d’aborder le sujet sous différents angles. Cette année le thème de la paix s’impose à nous comme une évidence et une aspiration profonde. Ce qui se passe actuellement en Ukraine et à Gaza crée un profond malaise. C’est perturbant et désespérant à la fois.

Après un tour de présentation où chacun est invité à se nommer, nous avons trois animateurs qui interviendront tour à tour: Emilie Frémont-Cloutier, animatrice du Collectif TRAAQ au CAPMO, nous présentera un texte sur la Grande Paix de Montréal de 1701, écrit par des femmes en 2001; Mario Gil nous présentera un court texte sur la paix en Palestine et Gérald Doré, nous parlera de la signification de la nativité en ce qui se rapporte à la paix sur la Terre.

Par la suite, nous aurons des échanges sur le thème de la paix et nous vous demanderons de prendre le bâton de parole pour vous exprimer. Celui-ci est une colombe de la paix en bois que j’ai ramenée de mon année au El Salvador en 1993-1994 lorsque j’ai vécu une expérience terrain suite aux accords de paix qui mettaient fin à 12 ans de guerre civile. Ma colombe perd sa peinture et je me suis dit au début que cela n’allait pas, avant de me raviser en constatant que cela correspondait à la situation actuelle, la paix est en mauvais état. C’est triste, mais nous ne pouvons pas dire autrement.

Bonjour, je m’appelle Yves Carrier et je suis le coordonnateur du CAPMO. Il n’y a pas grand monde ici qui est heureux d’observer ce qui se passe dans le monde. Personne ne se réjouit de la guerre. À l’occasion de Noël, nous avons l’habitude d’aborder le sujet sous différents angles. Cette année le thème de la paix s’impose à nous comme une évidence et une aspiration profonde. Ce qui se passe actuellement en Ukraine et à Gaza crée un profond malaise. C’est perturbant et désespérant à la fois.

Après un tour de présentation où chacun est invité à se nommer, nous avons trois animateurs qui interviendront tour à tour: Emilie Frémont-Cloutier, animatrice du Collectif TRAAQ au CAPMO, nous présentera un texte sur la Grande Paix de Montréal de 1701, écrit par des femmes en 2001; Mario Gil nous présentera un court texte sur la paix en Palestine et Gérald Doré, nous parlera de la signification de la nativité en ce qui se rapporte à la paix sur la Terre.

Par la suite, nous aurons des échanges sur le thème de la paix et nous vous demanderons de prendre le bâton de parole pour vous exprimer. Celui-ci est une colombe de la paix en bois que j’ai ramenée de mon année au El Salvador en 1993-1994 lorsque j’ai vécu une expérience terrain suite aux accords de paix qui mettaient fin à 12 ans de guerre civile. Ma colombe perd sa peinture et je me suis dit au début que cela n’allait pas, avant de me raviser en constatant que cela correspondait à la situation actuelle, la paix est en mauvais état. C’est triste, mais nous ne pouvons pas dire autrement.

Sur notre terre, il y a aussi les peuples d’écorce et de bois, les peuples des forêts, les peuples de l’eau et les peuples du ciel qui cohabitent avec nous. Leur survie est indissociable de notre propre survie. Ces peuples parlent la langue silencieuse de la vie, cette langue que nous avons perdue mais que nous devrions connaître par cœur, aussi bien que notre langue maternelle.

Mais l’or soyeux des castors a coulé, l’or rugueux des arbres est dilapidé, l’or liquide de l’eau est convoité, alors que nous avons le devoir d’en prendre soin et de raisonner quiconque voudrait se les approprier pour ses seuls intérêts. C’est sur le commerce sans conscience et sans limites qu’il faut ériger des barrages, pas sur les rivières. Aurons-nous bientôt la sagesse de signer un traité de Paix avec la Terre ?

Ma Terre-Mère, tu nages en moi en d’éclatantes coulées verbales  que j’accueille par brassées folles, essoufflées. On t’imagine éventrée sous des caresses de soc, écumeuse de noire fécondité. Belle, on t’assassine, et les parois de ton ventre vibrent comme un déploiement  d’ailes qui chancellent. Pour toi, nous, les femmes, avons l’impérieux désir d’un éclair bleu faisant mouche au cœur des foreuses qui entonnent leurs sillons comme un chant fou au retour de l’asile.

Notre Terre-Mère est un ventre bleu qui roule dans l’espace, un ventre qui nous porte et nous éblouit par sa générosité et sa beauté, un ventre qui nous donne à boire et à manger. Notre Terre, nous l’aimons jusqu’à la profondeur du feu qui alimente les volcans, comme si c’était nous qui l’avions inventée à force d’en avoir besoin.

Notre Terre-Mère se meurt de ses enfants. Notre maison commune est menacée, et avec elle, notre espèce. Nous sommes sur le même bateau. Nous avons la complicité des naufragés. La Paix n’est plus une question de choix, c’est une question de survie.

La Paix est de toutes les couleurs. Comment pouvons-nous être des ennemis ? Un lait du même blanc coule de nos seins. Un sang du même rouge coule dans nos veines. Mon sang peut sauver la vie de celle ou de celui qui ne pense pas comme moi. Nos gènes sont si semblables que je peux être la jumelle de celui ou de celle qui ne partage pas la même culture que moi. La Paix est la reconnaissance de notre ressemblance.

La Paix est une révolution. Les femmes n’ont jamais eu peur de la Paix. Nous la négocions à tout instant dans nos vies quotidiennes. Quand nous faisons une révolution, c’est avec la puissance de notre sève et de nos racines.

Nous avons l’intelligence de ne pas verser une seule goutte de sang. Pourtant, nous changeons le monde en profondeur. Nous ne laissons rien d’intact derrière nous et tout est ouvert devant nous. Après notre passage, tout est transformé et le meilleur devient possible.

Nous avons le courage de la Paix. Nous savons que la Paix commence dans notre corps, dans notre cœur, dans notre cour. Nous savons aussi que la Paix n’est jamais signée une fois pour toutes. La Paix est un rituel de renaissance qui se signe à chaque jour.

La Paix n’est pas un arrêt du temps et de l’Histoire, ni un long fleuve tranquille, ni un illusoire retour au Paradis terrestre. La Paix est une évolution exigeante qui ne cherche le repos que dans la marche constante et obstinée vers l’égalité de tous les êtres vivants.

Le véritable progrès ne peut s’accomplir que dans la Paix et le respect des vivants et de leur environnement terrestre et spirituel. La Paix est une réponse à toutes les blessures infligées à notre dignité, jour après jour. La Paix est la condition de notre guérison.

Nous, femmes du Québec et d’Amérique, femmes rouges, noires et blanches, femmes du monde, du présent et du futur, femmes du XXIe siècle, nous voulons avoir la conscience en Paix. Nous ne mettons pas au monde des races, des prédateurs et de la chair à missiles. Nous donnons au monde des enfants de sang, de chair, de lait et d’amour.

Nous ne savons pas ériger de frontières. Nous portons la Paix dans notre corps. Nous voulons la Paix dans nos couples, dans nos familles, dans nos quartiers, dans nos villes, dans nos territoires, dans nos pays, sur notre continent, sur notre planète. Nous sommes debout face à la nuit. Les siècles traversent notre lumière.

La Terre est notre corps, le feu est notre esprit. Nous sommes fortes, nous savons transmettre, nous ne mourrons jamais. La Terre est vivante, nous ne faisons qu’une avec elle, sous le soleil et sous la lune. La Paix soit avec nous.

Rêvons d’une aube tranquille. Rêvons d’un peuple des femmes qui marche avec ses rêves au son de son cœur tambour. Nous voulons, avec la tendresse des outardes, nous prendre aux pièges des douceurs boréales, avec des gestes de peau tannée, raclée, séchée, mâchée, peinte en couleur terre d’ombre brûlée, à mains nues.

Rêvons d’arracher les ronces en terre de Caïn pour y planter un jardin d’enfants. Nous voulons entendre les rires de nos enfants, comme les éclats colorés de leur plaisir. Les enfants de demain seront à notre image, ils répéteront nos gestes et nos mots. Ils seront fidèles à nos blessures et à nos bonheurs possibles.

Virginia Pésémapéo-Bordeleau

Hélène Pedneault

Juillet 2001

  1. 94 – RELAIS DE RÉSISTANCE

 

JOIE

À Bethléem, la lumière brille, miracle de Noël. Que la paix fleurisse en Palestine,

des enfants souriants, un espoir divin.

En terre sainte, où Jésus est né, nous voulons voir des sourires. Que l’unité de la famille

soit la force, nous protégeant toujours avec amour et tendresse.

Dans le monde, la paix comme mélodie, que l’harmonie guide notre vie quotidienne.

Que la haine disparaisse, que l’amour soit le soleil, que la lumière brille dans tous les coins.

L’Énergie universelle vient dans nos cœurs, dissipant les ombres, brisant les malédictions. Viens, illumine nos âmes.

Amour universel, éclaire nos âmes, que ton amour nous enveloppe d’un doux calme.

Que la clarté de l’eau et la force de la Mère-Terre, guident l’humanité pour toujours.

L’unité de la famille, bouclier dans la tempête, nous protège avec amour et loyauté.

Les enfants rient comme des rayons de soleil, que Noël vous apporte une nouvelle lumière.

Que la terre de Jésus soit une terre d’amour, qu’elle mène à la paix, comme un chant dans la fleur.

Que la paix soit un cadeau céleste, que dans chaque cœur s’épanouisse vraiment.

Viens Jésus, viens pour racheter, éradiquer les maux, construire un avenir.

Mère-Terre, Jésus des pauvres, Allah, Dieux, Quetzalcóatl, Buddha, venez sans tarder pour que l’espoir ne cesse jamais de briller.

Que Noël soit une lumière dans chaque coin, dans nos cœurs, ton amour illumine.

Viens, paix dans le monde, viens amour universel, viens fraternité entre les peuples, après qui nous soupirons, viens dans nos âmes, viens, ne tarde pas !

Traduction libre par Mario Gil d’un texte en espagnol


 

Aujourd’hui, nous sommes réunis pour la paix. En Colombie, nous avons une tradition, nous faisons une neuvaine avant Noël. Cela consiste à faire une procession à chaque soir, pendant neuf jours, en allant de maison en maison accompagné des figurines de la crèche, sans le petit Jésus. C’est une métaphore qui se réfère au trajet de Marie et de Joseph qui cherchent un endroit pour les accueillir lorsqu’ils sont dans le besoin. Chaque demeure nous accueille avec des bonbons et du café. Cela représente que l’enfant Dieu a besoin de notre aide, que nous devons l’accueillir parmi nous pour qu’il puisse s’incarner. Après sa naissance, la fuite en Égypte évoque la situation des réfugiés et des déplacés forcés comme c’est actuellement le cas en Palestine. Il y a même des bombes qui tombent sur les camps de réfugiés. C’est pire que pire. Aussi, socialement, Jésus était le fils d’un ouvrier, un charpentier, un travailleur manuel. Il a organisé les gens pour qu’ils puissent opposer une morale nouvelle à l’empire romain qui adorait les rois, la puissance et la richesse. Il a conscientisé son peuple pour qu’il change sa vision de la vie et de la réalité, l’élevant à un degré supérieur. Les apôtres étaient un groupe révolutionnaire de l’époque et on peut voir Jésus comme le plus grand révolutionnaire de l’histoire humaine. Donc, il a beaucoup de métaphores qu’on peut faire à partir du récit de la nativité. En Amérique latine, avec la Théologie de la libération, on parle beaucoup de reconstruire le sens de notre vivre ensemble. Mario Gil

Maintenant, nous allons entendre la présentation de Gérald sur sa vision de la Nativité en lien avec la paix dans le monde. YC

La question que Yves m’a demandé de résoudre c’est : « Quel est le lien entre la paix et la fête de Noël ? » Au commencement de l’Église, on a décidé de faire coïncider la naissance de Jésus, compris comme la venue de la lumière dans le monde, avec le solstice d’hiver, fêté depuis des temps immémoriaux, pour souligner le retour de la lumière après l’obscurité de l’automne dans l’hémisphère nord. Une parole de l’Évangile dit ceci : « Heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils et filles de Dieu. » Autrement dit : Les artisans de paix sont des personnes sacrées dans nos sociétés (des médiateurs). Quand le récit de la nativité a été rédigé, les auteurs ont voulu réaffirmer cette idée de paix dans la manière dont on décrit la naissance. D’abord, c’est une naissance très modeste, comme des milliers d’autres, qui ne sont extraordinaires que pour les parents qui le vivent, mais qui passe inaperçu chez les autres. Alors, il y avait des gens du peuple, des marginaux, des bergers, qui ont assistés à cette naissance.  Luc, l’évangéliste, pour souligner le caractère extraordinaire de cette naissance, fait intervenir des anges et c’est à ce moment que le thème de la paix est annoncé. Le texte en grec dit : « Gloire à Dieu dans les cieux et sur la Terre, paix aux humains de bienveillance. »

Alors, les humains bienveillants sont ceux et celles qui seront artisans et artisanes de paix comme Jésus le dira des années plus tard. Artisan peut être traduit par faiseur ou fabriquant, autrement dit, la paix n’est jamais acquise, c’est une construction permanente. L’artisan façonne sans relâche l’objet qui est significatif pour lui. Alors que l’on soit croyant ou incroyant, nous sommes conviés par ce texte à vivre Noël comme une fête de la paix et de la réconciliation. Une paix que nous appelons et que nous fabriquons par nos gestes et nos paroles, une paix qui est toujours à faire et à refaire dans la condition humaine. Maintenant discutons et échangeons sur le thème de la paix à partir de nos expériences où nous avons été artisans ou artisanes de paix dans des situations tendues ou conflictuelles, ou bien des événements où vous avez vu des artisans de paix à l’œuvre. Je vous demande d’utiliser le bâton de parole en vous exprimant brièvement. Si l’ambiance devient lourde, n’importe qui peut demander un temps d’arrêt pour chanter un chant de Noël. Ces chants nous donnent l’énergie pour être des artisans et des artisanes de paix. Gérald Doré

Je pense que nous sommes dans une époque trouble et confuse, et la haine peut s’emparer des cœurs facilement si nous n’y prenons garde. La guerre est à nos portes, dans nos propres maisons, dans nos propres cœurs, chaque fois que nous oublions le bien commun. Nous sommes un peu comme dans un champ de broussailles sèches où cela ne prend qu’une étincelle pour déclencher une conflagration. C’est peut-être en partie parce que nous avons perdu cette sagesse autochtone, cette sagesse ancestrale, qui consiste à se mettre à la place de l’autre et d’être bienveillants les uns envers les autres pour embrasser la réalité dans un regard large qui n’est pas centré sur soi. Vouloir avoir sans cesse le dernier mot et couper les cheveux en quatre, avoir toujours son intérêt qui prévaut sur celui des autres en faisant des procès à gauche et à droite, ce n’est pas vraiment ce qu’on appelle la concorde. Je trouve la réalité actuelle fort angoissante et nous semblons habiter une maison de fous qui peut s’embraser n’importe où, n’importe quand pour n’importe quoi. Les porteurs de sagesse qui pourraient nous aider à surmonter ce monde en crise, à le réconcilier avec lui-même, ne sont pas entendus ou pris en compte. Pour nous, c’est comme une catharsis qui se passe en Palestine parce que c’est quelque chose qui dépasse l’entendement.

Dans la Bhagavad-Gita, le livre sacré des Hindous, leur compréhension du temps est différente de celle des occidentaux. Pour nous le temps est linéaire, nous avançons dans le progrès technologique et cela se termine dans un apocalypse qui correspond à un moment X, à une heure déterminée. Pour les Hindous, le temps est cyclique, nous avons parcouru ce processus à plusieurs reprises et la fin est déjà arrivée plusieurs fois dans l’histoire de l’humanité. Pour eux, l’effondrement de la civilisation s’est produite à plusieurs reprises à travers leurs milliers d’années d’histoire. Alors leur sagesse nous transmet un savoir accumulé qui observe qu’une civilisation s’écroule lorsque plus rien n’est sacré. Je pense que nous avons franchi les limites en assistant à une tuerie sans fin qui ne respecte ni femmes, ni enfants, au nom d’une idéologie douteuse. Une croyance pervertie devient alors une idolâtrie qui réclame des sacrifices humains pour se maintenir en place. YC

* Je veux dire merci au CAPMO parce que c’est un endroit où je peux être en paix. J’ai beaucoup de gratitude et de reconnaissance. Je n’ai pas vu beaucoup de place où on a pas besoin d’appartenir à une catégorie pour pouvoir participer aux activités. J’espère porter cette ouverture dans les endroits que je fréquente par ailleurs. Joyeux Noël!

J’ai l’impression qu’il serait utile de répéter la question de la soirée. Est-ce qu’il vous vient à l’esprit des gens qui ont été des artisans de paix qui vous ont inspirés? Dans les textes qui ont été partagés vous pouvez revenir sur des passages qui vous ont interpelés. Emilie Frémont-Cloutier

* Moi, je pense que la paix, cela commence à l’intérieur de soi. Pour cela, il faut vouloir se sentir en paix. Ce n’est pas l’espace autour de nous, c’est à l’intérieur de nous. C’est une position existentielle, une attitude, cela transcende l’espace. C’est ma façon de penser. En Colombie, nous étions des artisans de paix. Je pense que c’est à cause de notre façon de voir le monde, de l’envisager et de le ressentir. On ne veut pas simplement aider une personne âgée à traverser la rue, nous voulons changer le monde pour que les gens soient plus cohérents dans leurs actions. Il ne suffit pas de le dire, il faut le faire. Nous voulons être dans une même voie pour avoir un monde meilleur qui va nous apporter une paix relative selon la pensée de chacun, mais elle va permettre de mettre fin à des situations comme le génocide à Gaza ou les guerres dans d’autres pays, ou encore la pauvreté et le manque d’éducation. Le simple fait d’accepter les différences de couleur, de religion, d’idéologie, de classe sociale ou de niveau d’éducation, fait en sorte que nous tous et toutes ici, nous travaillons pour parvenir à cette paix relative. Je suis fière d’appartenir à la famille du CAPMO et de vous connaître, d’appartenir à cette gagne de créateurs enthousiastes de la paix. Je vous remercie.

* Comme plusieurs d’entre nous, j’ai connu les Noëls du temps où c’était vraiment une fête où l’on souhaitait la paix. L’important c’était la famille unie et non pas les cadeaux puisque nous n’étions pas fortunés. La plupart des cadeaux que j’ai reçu pendant mon enfance, ce sont des choses dont j’avais besoin pour passer l’hiver, souvent fabriquées à la main à la maison. Noël, ce n’était pas la fête des grands magasins. Aujourd’hui, je m’aperçois qu’à l’époque nous n’avions pas les informations en continue, alors nous n’en entendions pas autant parler que maintenant. Ce que j’observe en ce moment, c’est l’inverse de la paix qui se propage comme un cancer. Il y a une telle promotion de la haine qui se fait et qui s’infiltre dans nos vies à chaque jour. Je vois des gens qui ont vécu dans leur pays les souffrances des guerres civiles. Même ici, on retrouve ces divisions, il y a des gens pro Ukraine, d’autres pro Russie, pro Israël ou pro Palestine. Tout le monde se grimpe l’un contre l’autre, plutôt que de chercher à s’unir et à chercher une paix entre tous. Ici, j’observe des gens qui partagent un même point de vue dans ce désir de paix dans le monde. On va espérer que la vapeur va changer de bord bientôt.

* Gérald a parlé des artisans de paix, la parole qui suit c’est d’avoir faim et soif de justice. Je pense que le lien entre la justice et la paix est très important. Il suffit de regarder deux enfants qui se chicanent, il y en a toujours l’un des deux qui dit: « C’est pas juste. » Au niveau social, cela fonctionne comme cela aussi. Nous avons juste à observer ce qui se passe présentement au Québec avec les grèves. Il y a toujours l’un des deux qui dit : « C’est pas juste. » Tant que ça va être comme cela, la paix ne reviendra pas. Cela prend des gens pour œuvrer à la justice pour que la paix advienne à tous les niveaux.

Le point que Richard vient de soulever, c’est celui que j’avais en tête. J’ajouterais ceci : La recherche de la justice implique le conflit parce que ceux qui détiennent les privilèges, les richesses et le pouvoir, ceux qui tirent profit de la destruction de l’environnement, ils tiennent leurs positions et ils croient qu’ils vont pouvoir se sauver dans un pays lointain à bord de leur avion privé si cela devient invivable à l’endroit où ils vivent. Alors, c’est toujours un équilibre délicat à construire, se battre pour la justice tout en travaillant à la paix. Il y a comme un seuil qui, s’il est franchi, cela se met à dégénérer en violence. Jésus a dit : « Heureux les artisans de paix », mais il a aussi dit qu’il fallait vendre sa tunique pour s’acheter une épée. Parmi ses disciples, il y avait Simon ou Judas Iscariote, un zélote, qui appartenait à un mouvement de lutte armée pour chasser les romains d’Israël. C’est certain que si Jésus a béni les artisans de paix, c’est à la suite d’une démarche personnelle souffrante qui l’a amenée au moment d’être livré à refuser la violence armée. Il a alors dit : « Serrez vos épées, laissez faire, par mon sacrifice je vais proposer autre chose. » C’est en ce sens qu’après coup, l’auteur de l’Évangile de Luc faire dire aux anges à la Nativité : « Paix aux hommes de bonne volonté. » Donc, il ne faut pas tomber dans une espèce de pacifisme naïf. C’est à travers ce que nous sommes comme humains que la paix se construit. C’est pourquoi je vous invitait à parler des expériences que vous avez pu vivre ou observer d’une pacification qui a été mise en œuvre. Gérald

J’aimerais vous parler d’une expérience de paix que nous avons vécue en Colombie. Il y a un village qui se nomme San José de Apartado, une communauté qui vit dans le nord de la Colombie, près de la mer des Caraïbes, dans un endroit où il y avait beaucoup de narcotrafiquants et où sont nés les paramilitaires qui étaient les alliés des premiers contre les Forces armées révolutionnaires de Colombie, les FARC. Cette communauté réclamait une neutralité sur son territoire et refusait la présence de combattants armés, mais ils ont été persécutés, il y a eu des attentats et des morts, puis ils ont été déplacés. Alors la communauté a décidé de résister pacifiquement et ils ont déclaré qu’elle était un territoire humanitaire pour la paix. Ils ont décidé cela au milieu d’un conflit terrible qui avait lieu sur leur territoire. Cela leur a coûté très cher. Pendant dix ans ils ont subi des massacres, mais ils n’ont jamais lâché la paix. L’espace de leur village a été réduit progressivement par les belligérants jusqu’à ce que les habitants soient obligés de partir s’installer ailleurs sur la propriété, une ferme, d’un de leurs membres.

C’est une position qui a coûté la vie à plusieurs membres de cette communauté. Mais au fur et à mesure, ils ont pris en main leur propre éducation pour la construction de leur indépendance, pour la paix et la justice sociale, ils ont développé une économie solidaire qui inclut toute la communauté. Ils sont partis parce que tout le village a été occupé par les paramilitaires. Dans cette ferme, ils ont construit la communauté avec les survivants des massacres. Il y a même uns sculpture qui rend hommage aux victimes de la communauté. Aujourd’hui, ils continuent à résister dans leur territoire, ils produisent de façon collective dans une économie solidaire, ils ont leur propre système d’éducation, il y a des leaders historiques, et ils font appel aux tribunaux internationaux pour obtenir réparation pour les personnes assassinées. Les droits de la personnes sont les seuls outils que possèdent ces communautés pour se défendre. Partout en Amérique latine, on retrouve des expérience similaires de communautés qui ont résisté aux conflits armés. Le peuple kurde qui se trouve entre l’Iran, l’Irak, la Syrie et la Turquie, construit ses propres communautés selon leur culture, leur vision et leurs valeurs. C’est une expérience de construction de la paix. Mario Gil

* J’aimerais rendre hommage à Robert Turcotte, un grand militant pacifiste québécois. Il a aussi beaucoup milité pour les droits des personnes handicapées. Il est décédé il y a environ 5 ans. Robert a été un mentor pour moi. Quand j’ai commencé  à militer pour la paix, je suis tombé sur lui. Il animait des prises de parole en amenant un micro et un amplificateur sur la place publique pour permettre aux gens de s’exprimer sur différents sujets. Après avoir fondé plusieurs entreprises d’économie sociale à Québec et avoir fait le tour du monde, Robert a accompagné le retour des populations réfugiés au Mexique lors de leur réinstallation au Guatemala après la fin du conflit armé. Étant sur place et voyant qu’un mouvement de solidarité internationale en provenance de plusieurs pays dont le Canada anglais s’organisait autour de l’accompagnement de ces populations mayas déplacées, il décida de s’y investir entièrement en fondant la branche québécoise qui deviendra le Projet Accompagnement Québec Guatemala. Pour se faire, il donna plusieurs centaines de conférences et la section québécoise est ainsi devenue la plus importante au Canada. Plus tard, lors de la seconde guerre d’Irak, il a décidé de se rendre à Bagdad pour témoigner des conséquences des bombardements américains sur les populations civiles et si possible, les éviter par sa présence. Il disait que si plusieurs centaines d’accompagnateurs occidentaux étaient sur place, les États-Unis ne bombarderaient pas Bagdad. Il était interviewé sur les ondes de Radio-Canada et il nous décrivait les bombes qui tombaient sur la capitale irakienne. Robert était animé d’un immense courage et il n’avait peur de rien. Je l’imagine facilement ici parmi nous. C’était quelqu’un de très humble, de très terre à terre.

* C’est lui qui a fondé le STAC, Système de transport adapté pour les personnes handicapées à Québec au début des années 1980. Au début, cela se faisait de façon entièrement bénévole.

* Je pense que l’humanité est une seule et même chose et des liens invisibles nous unissent. La preuve, nous avons évolué au même rythme, aux quatre coins du monde, sans avoir de contacts directs pendant des milliers d’années. Nous avons eu la COVID qui a touché l’ensemble de l’humanité et même si on essaie d’ignorer la guerre en Palestine, je sais que cela nous affecte tous et toutes comme membre de l’humanité. Je pense que la paix c’est être bien à l’intérieur comme à l’extérieur en ayant la justice sociale pour tous.

* La phrase que tu viens de prononcer me rappelle celle de Thich Nhat Hanh, un moine bouddhiste qui pendant la guerre du Vietnam a refusé de prendre parti pour l’un ou l’autre camp. On le connait par la tradition du village des pruniers. Il a choisi le camp de la paix entre des belligérants. Je ne sais pas à quoi cela pourrait ressembler à Gaza en ce moment. Cela m’a frappé parce que je me suis dit : Comment on fait ? La question de Gérald est puissante: Comment on fait pour être un artisan de paix quand c’est dur de part et d’autres ? Quand on est dans de l’injustice et lorsque celle-ci d’un côté accumule l’injustice de l’autre côté. Depuis tout à l’heure, je pense au fait que souvent la violence est née d’avoir vécu la violence dans nos vies et dans nos familles. Il y a des peuples et des familles qui font cette expérience, et cela s’empile à travers les siècles et on a toujours une bonne raison d’aller du côté de l’oppression. Comment on fait pour défaire ça dans l’histoire humaine ? Je n’ai pas de réponse, c’est mon questionnement de la soirée. Thich Nhat Hanh a une phrase qui dit : « Paix en toi, paix dans le monde. » Il y a un travail à faire sur soi pour être disponible à ce qui se passe et être des médiateurs de paix autour de soi n’est pas toujours évident. C’est plus facile d’avoir des ennemis. Qu’est-ce qu’on fait avec l’amour des ennemis qui sont des êtres humains comme nous ? Parfois, nous sommes les ennemis des autres. Ce soir, je porte un peu cela et je sens que nous sommes dans un monde en souffrance. Comment est-ce qu’on construit des communautés paisibles, souriantes et dans la joie, capables de donner le goût de cela à d’autres ? On ne peut pas imposer la paix, il faut la vivre au-dedans de soi. Avant de venir ici, avec ma fille et des amis, nous chantions des chansons de Noël dans la rue. Quelqu’un a demandé si nous ramassions de l’argent et l’une de nous a répondu : On ramasse des « sourires ». Comment on peut semer ça en semant la justice ? Il ne s’agit pas d’être tolérant envers l’injustice. J’ai comme envie de prier en dedans de moi en pensant aux conflits qui déchirent le monde, pour ceux et celles qui sont les artisans de la paix à venir sur la terre de Palestine sans exclusion, en trouvant comment on peut construire ensemble. C’est compliqué cette histoire. Il y a des histoires de violences accumulées les unes sur les autres. Quel est le camp de la paix au milieu de la guerre ?  C’est ce qui me vient.

* Un film qui m’a beaucoup touché, c’est le récit des moines assassinés en Algérie: « Des dieux et des hommes. » Une expérience comme celle-ci m’inspire puisque conscients du danger, ils sont demeurés sur place par solidarité avec la population locale. À un moment, il y en a un qui dit :  « On pourrait s’en aller, mais on reste. Moi, je l’ai déjà donnée ma vie.» Avoir un tel détachement, c’est quelque chose. Ce sont des phrases que je n’oublierai jamais. Des gens qui sont engagés pour la paix, pour le respect de la dignité humaine, coûte que coûte. Les moines soignaient des gens qui étaient des deux côtés du conflit. Ils ne faisaient pas de différence. Une autre personne qui m’inspire beaucoup, c’est Etty Hellisum, une juive hollandaise qui était dans les camps de concentration nazis et qui arrivait à dire des choses comme : « Il faut d’abord se libérer de l’ennemie en soi pour vivre en paix. » Chez elle, malgré la situation qu’elle vivait et la vue de la mort de ses coreligionnaires, il n’y avait pas de haine envers les Allemands. Elle y est morte d’ailleurs. Ce sont des grandeurs d’âme qui m’inspirent beaucoup, mais je trouve la marche haute un peu.

* La proposition forte, c’est que la paix est difficile à obtenir. Sans vouloir être pessimiste, je ne dirai pas qu’elle n’adviendra jamais, mais elle sera toujours à construire. La raison est simple, c’est que l’humanité est composée de gens très divers. Chacun, chacune, a des valeurs et une morale, un idéal, quelque chose à construire, et personne ne se reconnait comme un salaud ou un sadique.  On est toujours méchant dans le regard d’un autre. Ce qui est difficile pour la paix et la justice, ce sont des concepts qui dépendent de la personne et de la perception de chacun, chacune. Parfois, même si nous voulons tous les deux la paix, nos perceptions sont en conflit. La paix, c’est un peu comme marcher sur un fil où l’on risque de tomber d’un côté ou de l’autre. La paix, consiste aussi à supporter des choses qui ne nous conviennent pas forcément. Ce n’est pas facile, c’est pourquoi c’est toujours à refaire. C’est pareil pour le droit des femmes, en particulier le droit à l’avortement qui est sérieusement menacé aux États-Unis. Le droit à la libre expression et la liberté de la presse sont actuellement menacés. C’est toujours à refaire. Il y a des gens qui se font tuer, avec la bonne conscience des tueurs, pour des fautes qu’on prétend qu’ils ont commises. Je suis mal-à-l’aise de constater cela et j’essaie de faire la paix autour de moi.

* Je souhaiterais revenir sur l’attentat à la Mosquée de Québec. À Ste-Foy, on a longtemps cheminé sur ce que nous pouvions faire après un tel événement ? Le projet est devenu un potager que nous faisons ensemble: des écolos de la fabrique catholique, le centre culturel islamique et le Cercle citoyen de Ste-Foy qui est non confessionnel. Cela fait quelques années que nous cultivons ensemble et cela fait des samedis midis très intéressants et des pics-niques très courus, même par ceux et celles qui ne sont jamais venus au jardin, c’est une façon que nous avons de les accueillir par un repas partagé. On apprend ensemble à cultiver des oignions turcs à Québec, quand on est Algériens ou Québécois, c’est quelque chose et à déguster de nouveaux fruits et légumes. Le potager est un moyen très concret de construire la paix. Les mains dans la terre, les gens ne se chicanent pas.

Chant : « Noël c’est l’amour! »

* Je vais partager une expérience d’artisan de paix et une réflexion personnelle. Cela fait une dizaine d’années que je suis impliquée dans un organisme qui accompagne des personnes nouvellement arrivées. Au départ, il s’agit d’immigrantes qui souhaitaient aider les nouveaux arrivants à s’intégrer à la réalité québécoise. Ensemble, elles ont fondé un organisme à Beauport qui s’appelle Kifkif, familles mobilisées en action. Ce que je trouve extraordinaire, c’est que nous avons des expressions qui émergent dans notre réflexion. Actuellement, on parle de l’art de vivre ensemble. Dans le texte que nous avons lu, il est écrit que la paix est une révolution des gestes au quotidien. J’observe cela chez les intervenantes de terrain depuis plusieurs années. Dans la communauté de Beauport, il y a parfois des tensions entre voisins qui proviennent des différences culturelles de chacun, chacune. Actuellement, cela ne va pas en s’améliorant puisqu’on assiste à une certaine polarisation des idées dans la société. L’organisme organise des fêtes de quartier dans des salles communautaires de HLM ou de coopératives d’habitation et travaille au rapprochement interculturel. Ce sont des activités toutes simples pour renforcer le vivre ensemble. C’est vraiment une expérience concrète de construction de la paix au quotidien.  C’est parfois dans des choses invisibles,  mais cela fait une différence. Ensuite, une réflexion un peu plus théorique, mais importante, pourquoi Jésus est né en Palestine, il a choisi le pire endroit au monde. Sauf que moi, la réflexion qui monte dans mon cœur, c’est de me dire: Bien justement. Dans les textes bibliques, on dit que Jéricho est l’endroit le plus creux. Pour moi, la signification de l’incarnation c’est qu’il choisit l’un des pires endroits sur Terre. Cela signifie que Dieu n’oublie personne et qu’il se soucie des plus mal-pris. Historiquement, c’est au carrefour de l’Asie, de l’Afrique et de l’Europe, donc depuis des millénaires, il y a des luttes de pouvoir pour posséder cet endroit. C’est une réflexion qui m’habite.

* Il y a une phrase de Victor Jarra qui dit : « Le droit de vivre en paix. » En principe, les peuples vivent en paix. Les pays du sud vivaient en paix, mais le problème, c’est que le Nord vient toujours déranger la paix. Moi, je serais moins dans l’idée que c’est difficile de prendre position pour la paix. Non,  c’est clair, qui est-ce qui produit les injustices. Les peuples présents avant l’arrivée des impérialistes  venus s’emparer des terres et des ressources naturelles, vivaient en paix. Il est clair que certains suivent les injustices par leur cupidité. Alors, la neutralité n’existe pas. Autre chose, les peuples africains amenés de force en Amérique latine pour servir d’esclaves, comme nous en avons en Colombie, ont conservé leur propre façon de vivre, mais personne ne veut les laisser vivre en paix. Nous n’acceptons pas que des gens vivent d’une manière différente de la nôtre. Ils ne veulent pas consommer, porter des noms chrétiens ou avoir une famille nucléaire, ils refusent de faire de la monoculture industrielle sur leurs terres. Ces communautés noires ou autochtones ne vivent pas de cette façon, alors on leur fait la guerre pour s’accaparer leurs terres et leurs ressources. C’est comme si on ne leur laissait pas le droit de vivre en paix.

* Je pense à un film qui traitent d’un événement réel qui s’est produit lors de la Première guerre mondiale : « Joyeux Noël! ». La nuit de Noël de 1914, les Allemands, les Français et les Écossais, ont cessé les combats lorsqu’un baryton allemand a eu le courage de monter hors de la tranchée en entonnant un chant de Noël. Cela a déclenché une trêve spontanée et tout le monde est sorti des tranchées pour se souhaiter Joyeux Noël. Ils ont profité de cette trêve pour ramasser les cadavres des soldats dans le no man land entre les deux camps. Cela fait penser que s’il y avait assez de monde qui demanderait un miracle, que pour 24 heures la planète au complet fasse une trêve. Ceux qui gèrent les guerres actuellement, ce sont des extrémistes avides de pouvoir. C’est une toute petite minorité, mais peut-être que si la majorité du genre humain se lève en même temps, ces gens perdraient leur pouvoir.  Je vous remercie de m’avoir écouté.

* Ce soir, quand j’ai entendu parler de la paix, la première chose qui m’est venue en tête c’est une chanson de Nicole Martin qui parle de la paix. Elle dit : « La paix sur Terre, c’est ma prière, moins de violence, d’indifférence, plus de je t’aime et moins de haine, moins de promesses, plus de tendresse. D’une seule voix, chante avec moi, il faut faire la paix sur Terre. » Cette chanson m’inspire beaucoup et je me disais qu’elle devrait être chantée à travers le monde entier, avec tout ce qui se passe en Israël et en Ukraine, où il y a de la haine, de la guerre et de la colère. Ici, nous vivons la violence du système économique sous la forme de nécessité ou de besoin. Nous avons besoin qu’une lumière s’allume en haut et qu’elle éclaire l’ensemble de la Terre. Chaque soir avant de me coucher, je demande que la paix soit sur la Terre, au nord, au sud, à l’est et à l’ouest, peu importe la nationalité ou la religion. Je pense que nous avons besoin de cela en ce moment. Je le porte beaucoup dans mon cœur. C’est ce que je voulais  vous dire.

Un chant : « Noël blanc »

Un chant : « Noël blanc »


 

Évaluation

* Je ne savais pas à quoi m’attendre, mais je suis content d’être venu.

* J’ai beaucoup apprécié. Il y a eu de beaux partages. Joyeux Noël et bonne année.

* La soirée m’a rappelé des trucs que j’avais oubliés. Merci.

* Très belle soirée et très bon repas. En souhaitant que 2024 soit meilleure que 2023.

* Je suis très content d’être venu et d’avoir entendu les ainés qui ont plus d’expérience de vie. J’ai été touché par vos témoignages.

* Chaque fois que je viens ici, je trouve cela enrichissant. À Noël on pense à l’amour, j’espère que l’année prochaine sera meilleure.

* Souvent je m’endors en me disant que je vais essayer de faire la paix avec ceux et celles que je vais rencontrer. Sourire aux autres, c’est répandre la paix autour de soi.

* À chaque jour, il faudrait dire bonjour à au moins trois personnes différentes.

* J’ai été touché de voir plein de gens de plein d’horizon qui sont venus partager le repas de Noël du CAPMO. Nous avons ainsi fait communauté. Les gens arrivaient à leur rythme et on les accueillait. Ce que nous avons réalisé ce soir, ça m’a touchée. L’esprit du CAPMO était présent tout au long de la rencontre.

* Merci pour la soirée et on emporte avec soi le mystère de la paix. Il faut être artisan de paix dans la recherche de la justice.

* La prière est pour moi un réconfort lorsque la guerre de Gaza me réveille la nuit. C’est tout ce que je sais faire pour me rendormir, mais elle me revient cette paix, pas à l’instant même, mais dans les 24 heures suivantes. Elle est effective cette paix là, alors se pourrait-il qu’elle rejoigne d’autres gens dans le monde ? Je ne sais pas si la prière est efficace pour les autres, mais elle me procure une paix intérieure.

* Le CAPMO, c’est comme les paroles de Hotel California : « You’re always welcome, but you can’t never leave. » (Vous êtes toujours les bienvenus, mais vous ne pourrez jamais nous quitter.)

* Cela fait 20 ans que j’habite à Québec et je sens pour la première fois, ici au CAPMO, que c’est un endroit où l’on peut vraiment travailler à la construction d’une communauté, malgré toutes les difficultés à semer la conscience et la sensibilité, sortir de l’isolement, sortir du confort du foyer, parce que même les immigrants finissent pas être confortables et oublier les autres. Au milieu de l’indifférence, le CAPMO est un endroit où l’on cherche à construire la collectivité. Je suis content d’être avec vous aujourd’hui.

 

En terminant, on se souhaite joyeux Noël et la paix en 2024.

 

Propos recueillis par Yves Carrier

 

 

 

 

 

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