#304 – Noël, c’est la paix?

# 304 – Noël, c'est la paix ?

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Ce soir nous allons échanger sur le thème de la paix en lien avec Noël dans une démarche d’animation en trois volets, suivie d’un cercle de parole où tout le monde pourra intervenir. Nous utiliserons le bâton de parole, ce qui permet des moments de silence et favorise une meilleure écoute. Notre animation utilisera quelques chansons pour se mettre dans l’ambiance. YC

Première chanson : Noël des enfants du monde, Jean Naty-Boyer

« Enfants de Palestine ou enfants d’Israël, d’Amérique ou de Chine, en ce jour de Noël, que ton regard se pose sur la Terre ou le  Ciel. Ne retiens qu’une chose, il faut croire à Noël. » 

« Matin couleur de cendre ou matin d’arc-en-ciel, qu’importe il faut attendre, en ce soir de Noël, que les fusils se taisent et répondent à l’appel de cette parenthèse qui s’appelle Noël. (Bis) » « Un jour viendra peut-être, un jour au goût de miel où l’on verra paraître un oiseau dans le ciel, aux plumes de lumières, un oiseau éternel, colombe pour la Terre, un oiseau de Noël. (Bis) » 

 

Premier volet : Mise en abîme.

Les points de tension dans le monde, préparés par Joanne Laperrière et présentés par Robert Lapointe.

Ce document provient du site de l’Institut for Economic en Peace, (IEP). J’ai aussi consulté le SIPRI, l’Institut international de recherche sur la paix à Stockholm. À chaque année, l’IEP publie un rapport sur la paix dans le monde à partir de certains critères. Il existe un indice de la paix dans le monde qui est réalisé par certains groupes comme la Banque mondiale ou le Secrétariat général des Nations Unies. Une vingtaine de critères y sont reconnus tels que les crimes violents, l’instabilité politique, la terreur politique, l’importation d’armes conventionnelles, l’impact du terrorisme, les décès liés à des conflits organisés, les conflits

internes, les dépenses militaire, le personnel des forces armées, le financement des missions de maintien de la paix, les armes nucléaires et lourdes, l’exportation d’armes conventionnelles, les personnes déplacées, les relations avec les pays voisins, certains conflits externes, les décès par des conflits à l’externe, la perception de la criminalité dans la société, les agents de sécurité et de police, les homicides, les incarcérations, l’accès à des armes légères et de petits calibres.

Évidemment, cet indice n’est pas parfait. On peut aussi se questionner sur les biais que peuvent contenir ces instituts de recherche, l’Indice de la paix dans le monde permet aussi de classer les États en fonction de leur niveau de paix. On découvre par exemple que l’Island est le pays qui arrive en tête de cet indice. Le Canada occupe la sixième place tandis que les États-Unis se retrouvent au 128ème rang et ils continuent de perdre des rangs. La France est au 60ème rang, alors que le Ruanda a gagné 24 rangs dans le sens positif. Le Burkina Faso qui est actuellement très ciblé par des actes terroristes a perdu de nombreux rangs malgré les efforts démocratiques qui ont été réalisés. Il y a le Nicaragua qui a perdu de nombreux rangs, 54 rangs en fait dans ce classement. La République démocratique du Congo a gagné un rang, mais ils sont quand même au 121ème rang et cela va toujours aussi mal qu’avant. Ensuite, nous retrouvons le Mexique qui a gagné des rangs, peut-être en raison de l’élection d’Andrès Manuel Lopez Obrador parce qu’il a entrepris sérieusement de lutter contre la corruption. La liste comprend 163 pays alors qu’il existe environ 195 pays indépendants dans le monde. En fait, les tout petits pays sont absents de cette liste même s’ils sont très menacés par la montée des eaux pour les États insulaires. Deux régions du monde apparaissent épargnées par les conflits violents. Nous parlons de l’Europe et de l’Amérique du Nord. On voit que les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, ont beaucoup de chemin à faire pour la paix. L’Indice produit à chaque année par l’Institut for Economic and Peace est loin d’être parfait et d’autres indices existent, tout aussi imparfaits, comme par exemple l’indice du développement inclusif créé en 2018 qui permet de classer 103 États selon leurs performances économiques, la qualité de vie de la population et la préparation des économies pour le futur. L’indice le plus intéressant est celui de la CSI, Centrale des syndicats internationaux, à laquelle je pense que la CSN appartient. Cet indice évalue aussi le respect des droits fondamentaux par les États et tout particulièrement le respect des droits des travailleurs. En 2018, cet indice montre que l’espace démocratique se réduit car le nombre de pays qui pratiquent des arrestations arbitraires des travailleurs est passé de 44 à 59 en deux ans. La liberté d’expression est limitée dans 54 pays. Vous pouvez aussi chercher sur internet le site du SIPRI à Stockholm qui se consacre à la recherche sur la paix dans le monde. Merci!         

Robert Lapointe

  

À Noël, notre regard se tourne vers la Palestine et Israël qui représentent l’un des points chauds du globe.

 

Chanson de Salvatore Adamo : Inch’Allah

« J’ai vu l’Orient dans son écrin, avec la lune pour bannière et je contais en un quatrain chanter au monde sa lumière.

Mais quand j’ai vu Jérusalem, coquelicot sur un rocher, j’ai entendu un requiem quand sur lui je me suis penché.

Ne vois tu pas, humble chapelle, toi qui murmures paix sur la Terre, que les oiseaux cachent de leurs ailes ces lettres de feu : Danger frontière.

Mais voici qu’après tant de haine, fils d’Ismaël, fils d’Israël, libèrent d’une main sereine une colombe dans le ciel.

Inch’Allah, Inch’Allah.

Et l’olivier retrouve son ombre, sa tendre épouse, son amie, qui reposait sur les décombres, prisonnière en terre ennemie.

Et par-dessus les barbelés, le papillon vole vers la rose. Hier on l’aurait répudié, mais aujourd’hui enfin il ose.

Requiem pour les millions d’âmes, de ces enfants, ces femmes, ces hommes, tombés des deux côtés du drame, assez de sang, salam, shalom.

Inch’Allah, Inch’Allah. »

 

Deuxième volet

À Noël, on sort le livre de contes et vous remarquerez que le thème de ce soir est : « Noël c’est la paix ? » avec un point d’interrogation. Il y a une question qui se pose : Quel lien peut-on faire entre Noël et la Paix ? D’abord, il faut rappeler qu’à l’origine, Noël ce n’est pas la fête du Black Friday, ce n’est pas la fête des centres d’achats, ni la fête du vieux bonhomme avec une barbe blanche qui a transformé un personnage de légende, saint Nicolas, en Père Noël. Ce n’est pas là qu’on trouve le sens de Noël. Cela vient de deux mots latins : diez natalis, jour de naissance, qui a donné par contraction Na’el qui est devenu en français Noël. C’est donc l’anniversaire d’une naissance. Celui qui a raconté cette naissance, un homme qui s’appelait Luc, a senti le besoin de marquer au moment de la naissance de ce personnage dont on ne doit pas parler, qu’apparaissait dans le monde, sous les apparences d’une naissance ordinaire, un porteur de paix. Pour exprimer cela, Luc fait intervenir des personnages extraordinaires qu’on appelle des anges qui vont dire ceci: « Tout à coup, il y eut avec l’ange, l’armée céleste qui chantait les louanges de Dieu et disait : «Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la Terre, paix pour son humanité bien-aimée. » »

Alors, on peut se demander comment cela se fait-il que le conteur associe l’idée de paix à cette humble naissance ? C’est parce que pour lui, s’accomplit là ce qu’un autre conteur avait annoncé huit siècles plus tôt, un nommé Isaïe. Ce dernier parlait de la paix et il disait ceci : « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné, la souveraineté est sur ses épaules, on proclame son nom, merveilleux conseiller, Dieu fort, prêtre à jamais et Prince de la Paix. » Sauf qu’Isaïe attendait comme Prince de la Paix, c’était un nouveau roi pour Israël. Luc dit, quand cet enfant nait dans des conditions modestes, « il est un porteur de paix. »                               

Le même Isaïe, quand il parle de la paix, établit une association avec une valeur qui nous tient à cœur. Pour lui, cette paix qui s’accomplit dans la naissance d’un enfant, réalise le sens de la parole qui parlait de peuples nombreux qui martelant leurs épées, ils en feront des socs de charrues pour labourer le sol pour faire pousser de la nourriture.

Je vous signale qu’il existe aux États-Unis, depuis les années 1980, un mouvement pacifiste qui s’appelle Ploughshares, socs de charrue, en rappel de ce thème. Actuellement, il y a 8 personnes en procès qui risquent 20 ans de prison parce que pour protester contre le militarisme américain, ils ont ouvert la clôture d’une base militaire en Géorgie où il y a des sous-marins armés d’ogives nucléaires. Du simple fait qu’ils sont entrés sur la base, ils ont violé un territoire militaire et ils sont devant les tribunaux. Si vous chercher sur internet ploughshares, vous allez avoir l’information. Donc, il y a des gens qui croient encore que les épées devraient être transformées en soc de charrue.    

Ce fameux Isaïe dit encore une chose importante  pour nous militants et militantes : « La paix sera le fruit de la justice. » En ce sens, Luc a raison d’écrire qu’avec la naissance de Jésus, on célèbre la naissance d’un porteur de paix. Jésus, est celui qui, une fois adulte, a dit deux phrases qu’on nomme aujourd’hui Béatitudes : « Heureux ceux et celles qui font œuvre de paix, ils seront appelés fils et filles de Dieu. Heureux ceux et celles qui sont persécutés pour la justice, le royaume des cieux est à eux. » Oui, Noël, fête de la paix comme fruit de notre engagement pour la justice. Noël est l’anniversaire de naissance d’un artisan de paix comme fruit de la justice. Voilà l’explication du lien entre Noël et la Paix que j’ai trouvée dans mon gros livre d’histoires. Religieux ou non, peu importe, le message est là, Noël, c’est la paix comme fruit de l’engagement pour la justice. C’est ce que je souhaitais vous partager ce soir. Gérald Doré         

 

Troisième volet

Dans le contexte de la présentation de Noël cette année, des gens ont choisi de lutter pour la paix. Je fais circuler l’image d’une Église méthodiste qui a enfermé les personnages de la saint famille dans des cages séparées pour montrer le sort réservé aux migrants qui tentent d’entrer illégalement aux États-Unis. Cela rappelle aussi que la sainte famille a été elle-même réfugiées en Égypte après la naissance du Christ. Les réfugiés politiques à travers le monde s’identifient beaucoup à cette histoire de la fuite en Égypte qui nous est raconté dans le Nouveau testament. Emilie Frémont-Cloutier.

« Tu trouveras le paix dans ton cœur », popularisée par Renée Claude et écrite pas Stéphane Venne en 1970.

« Tu trouveras la paix dans ton cœur, et pas ailleurs, et pas ailleurs.

La seule vraie tranquillité, le grand repos, l’immobilité.

(bis)

Tu peux cesser de la chercher, ce n’est qu’en toi qu’elle peut commencer.

Ils sont au-dedans de toi, les plus merveilleux coucher de soleil.

Ils sont au-dedans de toi, ils attendent que tu les réveilles…

Au plus profond de toi, une plage immense où tu es tout seul,

Au plus profond de toi, dans le plus chaud de toi, loin au-dedans de toi, loin au-dedans de toi, loin au-dedans de toi.

Tu trouveras la paix dans ton cœur, et pas ailleurs, et pas ailleurs.

La seule vraie tranquillité, le grand repos, l’immobilité.

(bis)

Tu peux cesser de la chercher, ce n’est qu’en toi qu’elle peut commencer, ce n’est qu’en toi qu’elle peut commencer, ce n’est qu’en toi qu’elle peut commencer. »


Nous enchaînons avec une chanson de John Lennon : So this is christmas, war is over

So this is Xmas
Ainsi, c'est Noël
And what have you done
Et qu'est-ce que tu as accompli
Another year over
Une autre année se termine
And a new one just begun
Et une nouvelle est sur le point de commencer
And so this is Xmas
Et maintenant c'est Noël,
I hope you have fun
Je te souhaite de la joie
The near and the dear one
A mes proches, aux personnes qui me sont chères
The old and the young
Aux jeunes et aux vieux

A very Merry Xmas
Un très joyeux Noël
And a happy New Year
Et une bonne année
Let's hope it's a good one
Espérons que s'en sera une bonne
Without any fear
Sans aucune peur

And so this is Xmas
Et ainsi c'est Noël
For weak and for strong
Pour les faibles et les forts
For rich and the poor ones
Pour les riches et les pauvres
The world is so wrong
Et le monde est si injuste
And so happy Xmas
Et un si joyeux Noël
For black and for white
Pour les noirs et les blancs
For yellow and red ones
Et les jaunes et les rouges
Let's stop all the fight
Arrêtons tous les combats

A very Merry Xmas
Un très joyeux Noël
And a happy New Year
Et une bonne année
Let's hope it's a good one
Espérons que s'en sera une bonne
Without any fear
Sans aucune peur

And so this is Xmas
Et ainsi c'est Noël
And what have we done
Et qu'avons-nous accompli
Another year over
Une autre année se termine
A new one just begun
Un nouvelle est sur le point de débuter
And so happy Xmas
Et ainsi c'est Noël
We hope you have fun
Je te souhaite de la joie
The near and the dear one
A mes proches, aux personnes qui me sont chères
The old and the young
Aux jeunes et aux vieux

A very Merry Xmas
Un très joyeux Noël
And a happy New Year
Et une bonne année
Let's hope it's a good one
Espérons que s'en sera une bonne
Without any fear
Sans aucune peur
War is over, if you want it
La guerre est finie si tu le veux
War is over now
La guerre est terminée maintenant

Happy Xmas
Joyeux Noël


Alors, cette chanson a été lancée en même temps qu’une campagne pour mettre fin à la guerre du Vietnam en 1971. Il y avait des grandes affiches publicitaires dans les différentes langues des principales capitales occidentales pour annoncer que la guerre était terminée, « War is over if you want it. Happy Christmas from John and Yoko ». Dans une entrevue un journaliste avait demandé à Lennon d’expliquer quel sens avait Noël pour lui et il avait répondu, tout en parlant de la paix intérieure, qu’il ramenait beaucoup cela à la justice. Il s’est fait l’héritier du sens subversif de Noël. Vouloir la paix, cela peut signifier de prendre un engagement ferme pour la paix. Dans la chanson, on entend une chorale qui chante : War is over, et c’est un chœur d’enfants de Harlem à New York. C’est un choix qui fait sens politiquement à cette époque de lutte pour les droits civiques de la communauté noire américaine. J’ai l’impression que Lennon parlait aussi de cette guerre intérieure qui avait lieu aux États-Unis. Emilie Frémont-Cloutier    

 

Partage

Question de départ : Ce que nous voulons partager ce soir, ce sont les expériences de paix que nous avons vécues ou que nous vivons dans les groupes avec lesquels nous sommes engagés. C’est un partage sur nos expériences de paix.   

* Noël correspond également au solstice d’hiver, c’est donc une fête qui est aussi internationale au-delà du monde chrétien. C’est la période la plus sombre de l’année. À partir de Noël, les journées commencent à rallonger de manière notable et la lumière s’accroît. C’est à la fois l’histoire de Jésus, mais aussi une fête préchrétienne.

À chaque année, nous nous efforçons de parler de Noël d’une manière différente. Cette année, nous avons choisi le thème de la paix. Nous avons visité les Noël de la consommation et l’an dernier, c’était les traditions. Cette année, nous avons choisi ce thème parce que la situation internationale est fort inquiétante. Vous pouvez aborder la question comme vous le souhaitez. YC

Récemment, j’écoutais les nouvelles en France et un nommé Bernard Badie disait que depuis le soulèvement populaire en Tunisie en 2011, nous sommes entrés dans la deuxième phase de la mondialisation. C’est une phase de résistance mondiale au néolibéralisme de la part des peuples qui se soulèvent et n’admettent plus ce système de spoliation des nations. En Algérie, au Liban, en Équateur, en Argentine, au Chili, en Irak, ce qui se passe est extrêmement intéressant et on peut faire un rapprochement avec 1848, ce qu’on a appelé le Printemps des peuples. Qu’est-ce qui s’est passé alors, à la suite de la Révolution française ? L’idée d’égalité, liberté fraternité et de démocratie, de gouvernement des peuples s’est répandue à travers toute l’Europe et il y a eu des soulèvement dans de nombreux pays. 1968 apparaît aussi comme une date importante pour le mouvement étudiant à l’échelle internationale. Ce à quoi nous assistons depuis 2011, c’est le deuxième mouvement de résistance à la mondialisation néolibérale. Les peuples se rejoignent et se retrouvent dans cette résistance et ils s’inspirent les uns, les autres. Ce qui se passe est extrêmement intéressant pour l’avenir. Au Soudan, le dictateur a été renversé par des manifestations populaires. En France, là aussi ça bouge. C’est un peuple qui a fait la révolution et qui est capable d’en faire d’autres. Il faut s’inscrire dans ce mouvement. Robert Lapointe                     

J’aimerais faire un lien entre la chanson de Stéphane Venne et un événement de paix. Cette chanson a suscité une discussion entre nous parce que les paroles disent : « Tu trouveras la paix dans ton cœur et pas ailleurs. » Si on s’arrête là dans la chanson, cela fait petit-bourgeois narcissique qui se crée une bulle et qui se met à l’abri de tous les conflits et de toutes les tensions du monde. Heureusement, l’auteur se rachète un peu plus loin en écrivant : « Ce n’est qu’en toi qu’elle peut commencer. » Cela ne signifie pas qu’elle se termine là même s’il y en a qui pensent qu’elle finit là. Je peux vous raconter une expérience où la paix intérieure m’a beaucoup aidée, c’est à l’époque où j’étais pasteur à plein temps pour l’Église Unie, nous avons accueilli un réfugié en sanctuaire. C’est la seule expérience au Canada où la police a violé un sanctuaire. Nous réalisions cette action en solidarité entre des gens de ma paroisse, l’Église catholique et des militants anarchistes. Le réfugié a été arrêté parce qu’il n’avait pas avisé les autorités de son changement de domicile parce qu’il avait comparu devant la cour municipale à Montréal. Au cœur du conflit pour la justice, pour la défense d’un réfugié, il est important d’avoir en soi-même une certaine paix parce que c’est extrêmement stressant de vivre ce genre de situation. J’avais une certaine expérience de militance de confrontation quand j’étais plus jeune, mais des membres qui appartenaient à notre comité de solidarité ont vécu cela comme un gros traumatisme. Parmi les jeunes, il y en avait d’autres qui avaient une certaine expérience. Autrement dit, il faut avoir une certaine paix intérieure pour être capable de garder son calme dans une situation tendue. À mon avis, c’est inutile de générer de la haine envers les agents de police qui accomplissent les basses œuvres des pouvoirs parce qu’ils ne sont que l’un des maillons d’une chaîne qui remontait jusqu’au gouvernement fédéral de l’époque. Alors la paix dans le cœur est primordial pour traverser les conflits inévitables lorsqu’on s’engage pour la justice. Ce n’est pas vrai qu’on a la paix dans l’immobilité, comme dit la chanson. Parfois cela brasse pas mal fort. Gérald Doré           

* Ce que je trouve intéressant avec la paix, c’est que cela laisse plein de place au conflit. Quand c’est la guerre, on ne peut pas se permettre de petits conflits interpersonnelles. Il faut prendre sur soi, être poli, faire attention aux autres pour que cela ne dégénère pas. Alors que lorsque nous sommes en paix, il y a de la place pour le conflit. On peut le vivre, l’exprimer, le crier, l’exagérer, puis on trouve moyen d’aller jusqu’au bout du conflit pour se réconcilier, ça c’est la paix.       

* Quand j’étudiais à Rivière-du-Loup, il y avait une personne dans le groupe avec qui je ne m’entendais pas. Elle riait de moi, elle me ridiculisait et je ne répondais pas et cela la choquait encore plus. Nous avions un stage au Burkina Faso et avant de partir, elle est venue me trouver en s’interrogeant sur ses capacités d’adaptation. Elle sentait que le groupe avait des réticences envers elle. Quand nous sommes arrivés au Burkina, c’était la personne la plus près de moi géographiquement. Quand j’allais à Ouagadougou, c’est elle qui venait me rejoindre, et c’est devenue une amie. Ce que j’ai retenu de cela, c’est que parfois il y a des personnes avec qui on peut avoir des différents, mais si on persévère, cela peut être extraordinaire. Là-bas, c’est elle qui avait le plus besoin de moi. À l’étranger, pour moi, cela devenait une personne significative, une figure connue. Alors j’ai découvert qu’on pouvait arriver à s’entendre, à trouver la paix.  

* Je voudrais faire du chemin sur ce que Jonathan a dit sur la paix, que cela laisse place au conflit. Moi je crois que les conflits proviennent du fait que des gens dominent et que d’autres sont dominés. Il ne faut pas avoir peur des conflits parce que cela remet en question des formes de pouvoir et de domination qui sont inadmissibles. Je ne voudrais pas éviter d’avoir des conflits avec quelqu’un juste pour faire la paix et être tranquille, avoir la paix d’esprit ou des choses comme cela. J’aime mieux être tourmenté et préoccupé tout en sachant que je poursuis la justice. Comme nous parlions tout à l’heure, tant que la justice ne sera pas accomplie, il n’y aura pas de véritable paix. Robert parlait de l’Irak, de l’Iran, du Liban, de l’Algérie, où les peuples se rassemblent, souvent pacifiquement, mais ils sont confrontés à de la violence ou à la guerre que les gouvernants leur font subir pour que rien ne change. Je n’aurais pas peur d’une certaine forme de confrontation avec le pouvoir parce que c’est cela qui fait évoluer le monde. La justice telle que nous aspirons à ce qu’elle se réalise, nous ne connaîtrons pas cela de notre vivant. Il n’y aura pas de tranquillité d’esprit, ni de paix véritable, tant qu’il n’y aura pas de justice. Je ne voudrais pas parler de paix simplement dans l’abstrait comme un objectif à atteindre parce que je pense que le conflit fait parti des réalités de la société où l’on retrouve des pauvres et des riches, des dominants et des dominés, où des hommes et des femmes sont en conflit. Je ne vois pas de paix réalisable à court terme sans une certaine hypocrisie.                            

Il faut savoir lire les conflits internationaux parce que parfois ce n’est pas toujours ce que les grands médias nous disent qui correspond à la vérité. Parfois, ce sont les fascistes qui s’expriment à mots couverts. Cela m’a frappé lorsque je suis retourné au Brésil au Forum social mondial en 2018. Lorsqu’ils ont assassiné Marielle Franco, je lisais les commentaires sur internet et j’étais estomaqué de constater à quel point les discours de haine d’extrême-droite raciste, machiste, homophobe, antisocial, anti-environnemental, anti droits humains, anti-démocratiques, militaristes, étaient répandus. Cela faisait peur à lire. À mes yeux, le fascisme constitue la principale menace dans le monde. Cela peut venir jusqu’ici, c’est déjà rendu de l’autre côté de la frontière. En Europe, on retrouve des partis fascistes assez virulents. Leurs discours est toujours le même: Ils se posent en victimes et ils cherchent un bouc-émissaire. En Bolivie, ceux qui ont fait un coup d’État se disaient victimes du dictateur Evo Morales parce qu’il avait interdit les organismes génétiquement modifiés en agriculture. On manipule le sens des mots, on commet un crime et on accuse l’autre parti d’en être responsable. Dès qu’ils ont pris le pouvoir, ces supposés pacifistes se sont attaqués aux Autochtones et il y aurait plus de 30 morts par balles tirées par l’armée sur les manifestants. Morales a démissionné pour ne pas faire appel à la répression militaire pour demeurer au pouvoir. Les images sur Youtube sont assez troublantes, on peut y voir un hélicoptère militaire ouvrir le feu à la mitraillette lourde sur une foule à El Alto près de La Paz. On ne voit pas cela aux nouvelles de Radio-Canada qui s’interrogent encore s’il y a eu un coup d’État en Bolivie. En passant le gouvernement du Canada, comme ceux de la France et de la Grande-Bretagne, ont reconnu le gouvernement usurpateur qui tire à balles réelles sur des civiles désarmés. Il y a de quoi être fier d’être Canadien. Au Chili, le peuple se soulève contre un néolibéralisme extrême où le gouvernement a même privatisé les sources d’eau qui alimentent les rivières. De nombreuses communes ont dû fermer faute d’eau qui est séquestré en amont par les grands vignobles qui exportent des vins partout dans le monde. Il faut apprendre à lire le monde à l’envers et ne jamais se fier aux apparences. Yves Carrier                   

* Pour moi, parler de la paix, fêter Noël, etc., c’est un problème. Je pense que c’est une question très complexe. Comment pouvons-nous parler de paix alors que dans les pays du sud, il y a toujours des enfants qui meurent à cause de la guerre, de la violence ou de la pauvreté, de la faim, de maladies curables, du manque d’argent, d’hôpitaux, etc. ? Alors c’est difficile de parler de paix. Comme vous savez, en Amérique latine la guerre existe toujours. Même si la Colombie a signé des accords de paix il y a trois ans, cela ne fonctionne pas et la guerre continue. Le crime organisé, contrôlé par l’oligarchie et les militaires de hauts rangs et des instances complices au sein du gouvernement, alors c’est difficile de parler de paix. De plus, on entend les tambours de guerre partout sur la planète. C’est inquiétant. Même si c’est Noël et que nous souhaitons la paix, nous devons réfléchir à cette question et continuer notre implication pour construire une société nouvelle dans laquelle nous pourrons trouver la véritable paix.              

* Moi, je pense qu’il faut trouver la paix intérieure avant de la chercher à l’extérieur de nous. Si nous avons la paix intérieure, nous pouvons faire la paix avec les gens autour de nous et je pense que cela se reflète dans la société, je pense que cela peut amener quelque chose de positif dans la société. Si on regarde cela à l’échelle mondiale, ce n’est pas réjouissant, c’est même très triste. À la veille de Noël, c’est sûr que nous regardons ce qui se passe chez nous, mais quand on regarde ce qui se passe ailleurs, on est obligé de constater que ce n’est pas facile. Il faut être en solidarité avec ces gens. Malgré le fait que nous soyons un pays riche, il y a encore beaucoup de gens au Québec qui ont de la misère à se nourrir, à se loger, à se vêtir, à se déplacer. C’est une forme de guerre économique que nous vivons. Je pense qu’il y a des gens un peu plus fortunés qui doivent faire un plus grand effort pour aider ceux qui sont dans le besoin. C’est peut-être comme cela que nous pouvons réussir à s’entre-aider. Il faut que la société soit plus en cohésion.     

On parle beaucoup de conflits internationaux, mais tout est une question de perspective. Par exemple en Irak, il y a eu beaucoup de manifestations populaires récemment qui dénonçaient l’injustice sociale, la corruption, la mauvaise gouvernance. On peut voir cela de manière négative dans le sens où il y a eu beaucoup de répression et il y a eu des morts, mais si on connaît un peu l’histoire, c’est réjouissant en réalité parce qu’il n’y a pas eu beaucoup de manifestations en Irak au cours des 40 dernières années où ils ont subi le régime de Saddam Hussein pendant 35 ans et une série de guerres atroces. Le simple fait que des gens manifestent en Irak, cela démontre qu’il y a une lueur d’espoir. À mon avis, tu ne manifestes pas si tu n’as pas d’espoir. J’ai l’impression qu’il y a un mouvement d’espoir chez la nouvelle génération irakienne. On peut aussi voir cela comme positif que les gens s’organisent et qu’ils prennent le temps de manifester ensemble pour revendiquer quelque chose dans un pays où il n’y a pas eu de manifestations depuis plusieurs décennies. Nous avons aussi parler de la question du désaccord qui peut être vu comme un conflit, être en désaccord ne veut pas dire que nous ne sommes pas en paix. Il y a comme des nuances à faire et c’est un peu compliqué. On peut être en conflit sans que cela signifie une absence de paix, tout est une question de manière et de respect. Je suis un peu dans un dilemme personnel au sens que j’ai de la famille conservatrice aux États-Unis qui vit dans un atmosphère patriotique malsain, pseudo chrétien born again. Les valeurs que je partage avec mon père qui vit ici et la famille chrétienne conservatrice aux États-Unis sont opposées. Nous avons des désaccords fondamentaux, mais nous sommes capables d’observer une trêve à Noël. Cela ne vaut pas la peine de se mettre à parler de Trump ou de politique, cela va juste gâcher la fête. Ils vivent trop dans un univers univoque et a-critique pour qu’ils acceptent d’être confrontés. Il faut y aller doucement. J’utilise facebook pour essayer de conscientiser mon neveu qui  est fasciné par l’armée américaine. J’essaie de lui montrer une vision du monde un peu différente. Cela me fait vivre un paradoxe en tant que militant.       

* Dans le journalisme international, 2019 a été une bonne année paraît-il parce qu’il n’y a eu que 49 journalistes assassinés dans le monde et 89 emprisonnés. Il y en avait presque le double en 2018. C’est assez navrant de voir que les dirigeants de certains pays se servent de l’intimidation et de la répression pour faire taire les journalistes. Environ la moitié des journalistes assassinés étaient Mexicains, en raison de la guerre avec les narcotrafiquants. Cela joue très dur, alors la paix n’est pas encore en vue. Cette répression amène les journalistes à être plus prudents et à moins traiter des sujets à risque.        

* J’entends parler depuis tantôt de guerres et de conflits. Je me demandais si la paix ne concernait que l’absence de guerres et de conflits ? Je me demandais si dans mon militantisme, le fait de lutter pour aider les personnes qui vivent en situation de pauvreté et d’exclusion sociale et de confronter les élus sur ces questions, si ce n’était pas une certaine forme de pacifisme ? Est-ce que le fait de se rallier entre gens de différentes nationalités, ne serait-ce pas aussi une façon de construire la paix en essayant de rétablir la confiance que nous avons les uns envers les autres ? Par exemple, au Chili, le fait que des femmes ont eu l’audace de sortir chanter et danser dans les rues pour dénoncer les viols et les violences envers les femmes et que cela ce soit reproduit partout dans le monde, est-ce que cela peut être considéré comme une façon de réclamer la paix et la justice ? Est-ce que chez-nous au Québec nous l’avons la paix? Je pense que non à quelque part parce qu’il y a encore des personnes qui sont itinérantes, des personnes en situation de pauvreté, des personnes sans revenu et sans emploi. On reçoit des immigrants pour les aider, mais on n’a pas de ressources pour eux. Nous aussi nous vivons avec des conflits et des manques d’intérêt, des manques de ressources pour répondre à nos besoins. Souvent, nous parlons des autres pays, mais nous oublions les problèmes que nous avons ici même au Québec. Où en sommes-nous ici avec la paix ?

* Moi, quand je pense à la paix, je me dis que parfois elle est difficile à l’international parce que les guerres rapportent beaucoup d’argent. Il y a même des guerres organisées pour faire de l’argent. J’ai vécu deux ans au Ruanda, de 1992 à 1994. Il a été démontré que ce qui est arrivé là-bas a été organisé par des pays d’Europe et les États-Unis. Pour apporter la division entre les deux ethnies en présence, – avant cela ils vivaient ensemble et ils étaient en paix —, des actions ont été planifiées. La guerre est productrice de richesse, pas pour ceux qui la subissent évidemment, mais pour les marchands d’armes. La paix, il faut vraiment la vouloir, il faut que ce soit un objectif de vie pour les individus, les familles, les communautés, les villes, les pays. Quand on a un objectif de pouvoir, alors la paix prend le bord.  

* J’ai envie de relancer Monique qui s’interroge sur la présence ou l’absence de la paix au Québec. Est-ce que nous l’avons si nous considérons qu’il y a encore des gens qui sont victimes de racisme, des gens qu’on ignore, qu’on méprise, que les médias et les enseignants dans les cours d’histoire ignorent volontairement? Je porte un tissus en forme de robe rouge pour signifier ma solidarité avec les filles et les femmes autochtones assassinées ou disparues. Cette situation est venue à la connaissance du public parce qu’il y a des gens qui ont fouillé, mais cela dure depuis des années. Et il n’y a pas qu’elles qu’on ignore, il y a les peuples autochtones en général parce qu’on ne les connaît pas et qu’on ne veut pas les connaître, parce que c’est dans l’intérêt des gouvernements qu’on ne les connaisse pas, tout à coup que nous prenions leur parti. 

Il y a beaucoup d’ignorance, volontaire ou involontaire, de la désinformation et du racisme, des préjugés. Y a t’il là une forme de violence ? Oui, même si cela n’a rien à voir avec certains pays. Le colonialisme  est une forme de guerre silencieuse. Il y a beaucoup de chemin à faire au Canada et au Québec. Pour toutes sortes de raisons, il semble y avoir plus de chemin à faire au Québec qu’au Canada anglais que je n’expliquerai pas parce que l’ignorance volontaire et le racisme systémique sont une forme de guerre. Il y a beaucoup de choses à faire encore ici. Informez-vous de toutes sortes de manières sur les peuples autochtones et vous allez vous rendre compte qu’ils vous ressemblent beaucoup plus que vous ne le pensez.

Autre parenthèse, j’aurais envie de parler du non-amour ou des blessures d’amour qui prennent toutes sortes de formes. Je me suis demandée ce que cela veut dire Noël pour moi, est-ce que j’ai la paix dans mon cœur ? Je vous dirais que non parce que cela fait un peu plus d’un an que j’ai perdu mon mari, après 26 ans de vie commune. Il était Innue et il est décédé subitement. Cela a été un choc brutal et cela le demeure encore. C’est une blessure d’amour si on veut. Je pense que la plupart des humains, à différents degrés, portent tous des blessures de non-amour et on ne peut pas avoir la paix dans le cœur tant qu’on a pas guéri ses blessures de non-amour. Celles qui sont le plus difficiles à guérir sont celles qui font le plus mal. Tant que cela n’est pas réglé en partie, pas en totalité parce que cela prend une vie, on ne peut pas avoir la paix en soi et avec les autres. Ce sont des démarches individuelles que les gens doivent entreprendre. Ce n’est pas étonnant que cela soit difficile d’avoir la paix, d’abord en soi et ensuite pour les autres.

 

Évaluation              

* Merci pour le repas, c’était très bon.

* J’ai apprécié le choix du thème pour nous faire réfléchir, cela a suscité de beaux partages.

* Je suis contente de ma soirée et je vais repartir avec plein de beaux questionnements. Pour moi, la paix c’est important. Je trouve qu’ici au Québec nous avons besoin de faire un bout de chemin encore. Quand je vois qu’ils démolissent des édifices pour construire des condos à la place sans penser aux gens à faible revenu qui ont de la misère à se loger, cela n’aide pas.       

* Je remercie particulièrement mes camarades qui sont venus nombreux ce soir. Le CAPMO est un lieu qui permet la rencontre et la fraternisation. Au fond, nous poursuivons tous les mêmes buts, que l’on soit croyant ou non, spirituel ou athée, femme ou homme, on recherche une société où il y aura vraiment la paix, une paix fondée sur la justice. Il y a un pape qui disait que le rapport entre la foi et la politique passe par la quête de la justice. J’adhère tout à fait à cela. Autrement, le monde idéal n’est pas dans l’autre monde, je n’y crois pas. Mais il y a une phrase de saint Paul qui m’a particulièrement marqué : « La foi, c’est une manière de posséder déjà ce que nous espérons. » Cela veut dire que nous pouvons déjà réaliser le monde auquel on rêve aujourd’hui, dans nos rapports entre nous, entre hommes et femmes, à l’intérieur de nos groupes communautaires où l’on trouve la justice et la paix. On y établit la démocratie à la base et celle-ci va finir par remonter. Actuellement, les peuples s’organisent pour que la démocratie qui se vit à la base remonte dans les instances politiques. Ils sont à l’avant-garde de la lutte. Il faut avoir foi dans le peuple.               

* Moi, j’ai envie de dire Robert parle comme un curé. C’est excellent ce que tu viens de dire.

* Je suis content qu’on ait abordé la paix avec toutes les nuances et qu’on ne l’ait pas retenue comme la tranquillité dans l’ordre des dominants. Nous l’avons liée à la question de la justice. Évidemment, il y a des choix stratégiques. Il n’est pas toujours adéquat d’aller jusqu’au bout du conflit. Celui-ci peut être utilisé lorsqu’il risque d’être créatif pour la paix, mais quand il risque d’être destructeur, il vaut mieux temporiser. J’ai toujours un peu de difficulté avec ça dans ma vie, mais il faut savoir temporiser pour attendre le moment opportun. C’est ce qu’on appelle avoir le sens politique. D’autres on le sens idéologique, ils sont capables de définir les valeurs, le modèle abstrait de société dans lequel on devrait être. Je me souviens de ce que disait mon philosophe préféré, Paulo Freire : « Les conflits sont les sages-femmes de la conscience. »  

* J’ai vraiment aimé notre échange sur la paix, c’est comme si cela devenait de plus en plus riche. Quand quelqu’un parlait, je pensais à quelque chose, et une autre personne le disait encore mieux que je ne l’aurais fait. C’était vraiment enrichissant. En relisant le contenu de ce que nous avons exprimé, je vais sans doute faire de nouveaux liens.              

* Le CAPMO, c’est stimulant et ressourçant. Cela fait du bien et cela ranime ma petite flamme. Même si cela fait longtemps que je ne suis pas venue, je reste toujours en contact grâce à la lecture des comptes-rendus. À chaque fois que je viens, je retourne chez-moi avec l’impression d’avoir rajeuni. Je vous aime et je vous trouve beaux et belles.

* Je trouve que le CAPMO est un groupe de paix parce qu’il y a de la place pour la spiritualité, pour exprimer ses valeurs et réfléchir ensemble. Je trouve que les échanges ont lieu dans le respect.   

* C’est aussi un groupe d’entre aide.  

* Étant seul, sans famille et sans enfant, c’est ma soirée de Noël et je suis bien content de la passer avec vous. J’ai hâte à la prochaine soirée mensuelle où nous parlerons de justice et de société. 

* Pour moi la paix c’est la justice, mais celle-ci sans l’amour, sans affection, c’est froid. Je sens qu’il y a de l’affection entre les membres de ce groupe. Cela me touche que tu sois seul à Noël. Je vais penser à toi ce soir-là. Je vais être dans ma famille, mais je vais me sentir seule parce que je ne participe pas aux échanges de cadeaux et au côté matériel de la fête. Ce n’est pas grave parce que je vais essayer d’y amener un peu de paix que je viens nourrir auprès de vous. Mais je la trouve ailleurs aussi, dans ma quête spirituelle entre autre.  

*  Joyeux Noël!

 

Propos rapportés par Yves Carrier

 

                            

 

        

 

 

 

 

 

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