#277 – Quel type de communauté nourrit mon engagement social ?

#277 – Quel type de communauté nourrit et soutient mon engagement social?

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Le carrefour est un lieu de pasage où l’on vient pour apprendre, échanger des idées et partager ses expériences, c’est un espace éphémère qui dure pourtant depuis plus de quarante ans. Dans la dynamique du sens, nous espérons pouvoir susciter encore de nombreux fruits de transformation sociale. Têtes, cœurs et mains ensemble, peuvent toujours inspirer nos aspirations d’un monde plus juste et solidaire, libéré de l’égoïsme, de l’esprit de compétition et de l’arrogance du discours unique, colonisateur de nos rêves.

L’importance de connaitre son histoire et suivre les traces de ceux et celles qui nous ont précédés, c’est se réapproprier un sentier semé de valeurs et de principes ainsi qu’une vision interprétative différente de la réalité imposée par les puissants. C’est ce qui confèrent une identité à chaque groupe et notre histoire est très riche en ce sens. Si le passé a la capacité de nous informer, il a aussi celle de nous relancer sur les chemins de la solidarité quand les pas de l’injustice et du mensonge grondent autour de nous. Faire mémoire des ancêtres de la tribu est une bonne manière de se donner du souffle en communiant aux idéaux des fondateurs et de ceux et celles qui leur ont succédé. C’est se réapproprier leurs rêves d’émancipation et boire à la fontaine de la jeunesse éternelle, belle et insoumise comme en 2012.

La principale force des communautés réside dans leur capacité à se mettre ensemble pour faire face à l’adversité, mais c’est aussi un vivre-ensemble fondé sur le respect et la convivialité, sur l’écoute de l’autre comme source de vérité. Chaque communauté est une association libre de gens fondée sur un sentiment d’appartenance permettant de ressentir l’humiliation de l’autre comme si c’était la sienne propre. C’est un lieu d’humanisation où l’on prend soin les unEs des autres, une société civile à échelle humaine qui devrait posséder l’autonomie suffisante pour croître et se réaliser en interdépendance avec les autres communautés présentes sur un même territoire. Les communautés animées d’une passion commune s’alimente de la joie de se retrouver et de faire route ensemble. Par contre, si les émotions sont source de motivation, elles peuvent aussi être manipulées pour démotiver, diviser et disperser, l’intention bienveillante de construire un monde meilleur et inclusif. C’est pourquoi, à chaque communauté correspond une mission et une vision sociale, des valeurs partagées et une façon d’être ensemble, une convivialité célébrée dans chaque rencontre. L’esprit du groupe donne naissance à une culture et à des traditions, à des histoires et à une trame narrative interprétative des luttes et des efforts partagés. Le charisme du CAPMO s’étend sur plusieurs générations d’irréductibles militantEs prêtEs à tout donner pour que la dignité humaine soit respectée et que la vie s’épanouisse autour de nous. Je crois à la pérennité de l’amour, de la sagesse et de la force de ceux et celles qui ne sont plus parmi nous, mais qui ont démontré assez de courage pour inspirer les braves d’aujourd’hui. Cette communion des saints et des prophètes insoumis a donné naissance à une lignée qui se poursuit à travers nous. Gérard, Laurette, Benoit, Pierre-André, Donald, demeurent mystérieusement présents avec nous.

Yves Carrier

 


 

 

Table des matières :

C’est quoi le CAPMO ?
Étymologie et sens
Communautés
Caractéristiques
Quel type de communauté ?
Évaluation

 



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C’est quoi le CAPMO ?

C’est un organisme qui a une quarantaine d’années, fondé par des prêtres ouvriers. Pour fonder un syndicat au Hilton, ils ont agi en sous-marins en se faisant les plus discrets possible, presque invisibles. Ils ont tricoté un syndicat, aujourd’hui affilié à la CSN, en convainquant les gens un par un. Comme ils avaient besoin d’un lieu à l’extérieur de leur milieu de travail pour se réunir et se concerter, le 435 rue du roi était un bon endroit. Grâce à ses fondateurs, Benoit Fortin et Jean-Paul Asselin, ce syndicat est devenu la référence dans l’hôtellerie au Québec, allant même jusqu’en Cour suprême pour faire valoir ses droits.

C’était un peu cela le CAPMO au départ, des prêtres et des religieuses engagés dans leur milieu, dans des hôtels, des usines ou en paroisse. Rapidement, une place a été faite aux agents de pastorale puis aux laïcs qui venaient partager l’analyse de l’actualité qui s’y faisait. D’abord, nous n’avons jamais été financé par le diocèse de Québec, ensuite, avec le processus de sécularisation de la société, nous avons choisi de changer de nom autour de 2006-2007. De Carrefour de Pastoral en Monde Ouvrier, nous sommes devenus un Carrefour d’Animation et de Participation pour un Monde Ouvert. Aujourd’hui, quand la société québécoise a la tentation de se refermer sur elle-même, la participation pour un monde ouvert prend tout son sens. Dans la fondation du CAPMO, il y avait ce désir de faire Église avec le peuple, avec les pauvres, en opposition avec un cléricalisme bourgeois au service des élites conservatrices de la Ville de Québec. D’ailleurs, les membres des années 1975 à 1990 étaient souvent d’anciens missionnaires ou coopérants près de la Théologie de la libération, Guy Boulanger, Léo Anctil. Ensuite, les réfugiés latino-américains, chiliens et salvadoriens, sont venus grossir nos rangs, Hortensia Valle. Le groupe étant démocratique, nous avons toujours été à contre-courant du conservatisme religieux. L’exemple du Pavillon Saint-Dominique où des travailleurs luttaient contre l’employeur qui était l’Église catholique, fait foi de l’appui solidaire du CAPMO. À cette époque, le groupe se concevait comme un espace de liberté à l’intérieur de l’Église.

Il y a une dizaine d’années, nous avons choisi d’adopter un visage non-confessionnel afin d’être davantage accueillant envers la diversité sociale et la pluralité des croyances qui apparaissaient dans la société. Cela correspond davantage à ce que la société québécoise est devenue afin d’être sur la place publique à l’écoute de ce qui monte du cœur du monde. Aussi, nous avons préservé la spiritualité des personnes engagées socialement comme l’un de nos quatre axes favorisant l’expression des valeurs, du vécu et des personnes. Nos quatre axes sont : 1) Le projet de société, 2) La solidarité ici et ailleurs, 3) L’actualité et la vie populaire et ouvrière, 4) La spiritualité des gens engagés socialement. L’option de classe pour les personnes en situation de pauvreté, et maintenant nous pouvons aussi dire avec les immigrants qui vivent certaines formes d’exclusion, demeure la valeur primordiale de notre regard sur le monde et de notre analyse sociale devant les promesses et surtout les oublis des politiques gouvernementales. C’est ce qui nous a conduit à rêver d’un projet de loi pour l’élimination de la pauvreté, à construire un coalition régionale puis nationale avec d’autres organismes qui luttaient contre la pauvreté, donnant naissance au Collectif pour un Québec sans pauvreté. Ce travail titanesque n’aurait jamais été possible sans l’investissement personnel de Vivian Labrie, ancienne coordonnatrice du CAPMO.

Le CAPMO s’oriente selon des valeurs progressistes, c’est un organisme d’éducation populaire et de défense collective des droits. YC

 


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Étymologie et sens

Petit jeu créatif à partir du radical «mot» qui consiste à trouver le plus de mots en ajoutant un préfixe ou un suffixe.

Mot
Mot-eur
Mot-o
Mot-ricité
Mo-bilisation
Mot-us
Mot-ion
Mot-if
É-mot-ion
É-mot-ivité
Mot-ivateur

L’idée de l’exercice consistait a souligné le lien entre le mouvement et l’émotion qui suscite l’engagement. Refaisons l’exercice avec le mot «communauté». À noter que le préfixe «com» ou «con» signifie « avec » en latin.
Communauté
Communautaire
Commun
Communication
Communiquer
Communier
Communisme
Commuer
Communautarisme
Comme
Commentaire
Communalisme
Commune /communes
Communaliser

Ni le groupe, ni l’animateur ne l’a vu, mais dans le substantif «commun» il y a « avec » et « un », comme si la communauté était l’unité des semblables dans la complémentarité.


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Communautés

Nommez différents types de communautés :

Communauté religieuse
Communauté des nations
Communauté urbaine ou rurale
Communauté économique
Communauté de base
Communauté historique
Communauté économique
Communauté scientifique
Communauté culturelle ou ethnique
Communauté LGBT + Q
Communauté corporelle
Communauté spirituelle
Communauté par-et-pour
Communauté thérapeutique
Communauté autochtone
Communauté de proximité
Communauté utopiste
Communauté d’esprit
Communauté sportive
Communauté familiale
Organisme communautaire
Chambre de commerce ???


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Caractéristiques :

Nommez différentes caractéristiques attribuables à des communautés :
– Elle a des liens.
– C’est un groupe.
– C’est faire du «Nous» avec des «Je». Le capitalisme nous incite à être individualistes.
– Ils existe deux sortes de communautés : les deux ont des intérêts communs.

– L’une fonctionne par affinités avec des gens qui se ressemblent; l’autre fonctionne par proximité, elle est fondée sur des interdépendances territoriales.

– Cela correspond davantage à une vraie communauté, un village, un quartier.
– C’est un lieu d’apprentissage.
– Elle a ses propres codes de procédures et de prises de décisions.

– Pour qu’une communauté existe, il faut qu’elle ait des buts communs.
– Cela prend aussi un esprit de corps. Et parfois, le corps est souffrant.
– C’est un lieu de partage et d’échanges.
– Elle tend vers un bien commun, collectif, vers un idéal constructif. Elle représente un bienfait.
– Une communauté est soit inclusive, soit exclusive.
– Elle contribue à l’édification de la Maison commune.
– Chacun consent à produire du bien qui sert à tous et à toutes pour que la communauté subsiste et grandisse.
– On y pratique des rapports de gratuité et de réciprocité. Dans une civilisation vouée à l’accumulation, le don combat l’inertie et initie de nouveaux dynamismes collectifs. Il redémarre le véhicule du bien commun immobilisé au bord du chemin en attente qu’il se produise quelque chose.

– Une communauté est fondée sur des rapports d’altérité.
– On y prend soin les uns des autres. Il s’y vit de l’entraide et de la compassion. C’est l’égalité entre tous et toutes qui prévaut, nul n’est plus important que l’autre.
– Si on n’y prend garde, toute communauté est susceptible de se replier sur elle-même. Il faut avoir un horizon social pour contrer cela. (Une mission)
– La communauté apporte un sentiment d’appartenance. L’être humain est grégaire et il cherche toute sa vie à appartenir à un groupe.
– Une communauté à un membership. On y est reconnu en tant que membre.
– Les membres d’une communauté se sentent proches les uns des autres. Cela donne naissance à une certaine proximité affective. On se sent concerné par le sort de l’autre. Il s’y vit une co-naissance de l’autre, un vécu commun qui est aussi une révélation.
– Il s’y vit du secours mutuel et de la compassion. C’est un lieu d’échange avec différentes aptitudes. C’est une complémentarité dans la diversité, un enrichissement réciproque.
– C’est un lieu d’échange, d’acceptation mutuelle et d’équité, qui va au-delà du partage égalitaire puisqu’on tient compte des différents besoins et des circonstances de la vie. Dans l’histoire de l’humanité, la communauté représente un moment où l’on accepte de prendre soin des personnes plus vulnérables. La communauté a besoin d’altérité et de diversité, sinon elle est condamnée à la mort. C’est une communauté de vie parce que la diversité représente la vie. La nature où la diversité génétique serait absente et la complémentarité des différents acteurs biologiques est le principal facteur qui favorise l’épanouissement de la vie. Même au niveau cellulaire, s’il n’y a pas de différenciation, c’est la mort. C’est cela même qui permet la naissance d’une communauté.

– Cela prend une vie de l’esprit où est cultivé une qualité des relations interpersonnelles dans une finalité qui est le bien commun et la convivialité.

– Cela me rappelle les deux premières communautés qui sont apparues au début de l’histoire, les nomades et les sédentaires. L’Ancien Testament est un livre d’anthropologie où l’on raconte l’évolution des sociétés humaines, avec l’histoire de Caen et Abel, un agriculteur jaloux d’un chasseur-cueilleur. C’est l’histoire de l’opposition entre les nomades libres de leurs mouvements et les sédentaires prisonniers de leur territoire. Les nomades étant moins nombreux, auraient fondé les religions pour manipuler les sédentaires. La Tour de Babel parle un peu de cela.

– Dans une communauté, il faut qu’il y ait du plaisir et du rire, de la convivialité.
– Toute communauté est d’abord fondée sur l’écoute et le partage.

– Ce que j’ai compris de ma lecture du texte de la tour de Babel, c’est que le fait que la division naisse des différences, cela nous ramène à notre impuissance, à notre interdépendance. Nous interprétons ce passage de la Bible comme une abomination, une punition divine à l’ambition humaine. En fait, ce qui s’est produit après la confusion provoquée par la diversité des langues, ce n’est pas une punition, mais un retour à des communautés à échelle humaine, plus horizontales que verticales.

– Le mythe de la Tour de Babel fait référence aux ziggourats, des tours érigées pour se rapprocher de dieu, pour toucher le ciel, qu’il y avait en Babylonie. Selon la Bible, le péché originel, c’est vouloir se faire semblable à Dieu. La Tour de Babel représente cette volonté humaine d’égaler dieu. L’État, c’est une tentative d’établir un ordre uniquement humain, sans l’aide de dieu, tandis que le peuple lui recherche une relation spirituelle avec la divinité, alors que le dictateur veut être dieu à la place de dieu. D’après moi, la diversité représente davantage une diversité des idées et donc des divergences sur les différents modèles d’organisations politiques. Dieu nous a punis en nous donnant des idées différentes et nous nous opposons les uns aux autres pour être dieu à la place de dieu. C’est ce qui amène à la confusion puisque nous sommes tous et toutes divisés et que nous ne réussissons pas à rétablir une qualité des relations interpersonnelles qui existaient dans les sociétés primitives de chasseurs cueilleurs parce que c’était lié à leur survie. L’unité du genre humain demeure à construire. À partir du moment où l’on veut une certaine uniformité, qu’un groupe recherche la similitude, c’est d’ailleurs la volonté des États totalitaires, c’est plus facile à diriger et à contrôler.


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Quel type de communauté nourrit et soutient mon engagement ?

– Je pourrais dire le CAPMO en partie. J’aspire à être parfait comme Dieu, mais j’en suis encore loin. Ce qui nourrit mon engagement, c’est mon désir de justice et d’équité entre les humains et j’y travaille comme je peux de façon plus ou moins ordonnée et consciente, mais j’aspire à cela.

– Est-il possible d’avoir un engagement sans communauté ? C’est presque impossible. Il faut avoir une communauté de gens qui pensent comme moi et qui se partagent des idées. Cela nourrit mon propre engagement. Le partage d’engagement des autres, je suis plus faible sur ce point. Je crois qu’il est absolument nécessaire d’avoir une communauté pour nourrir mon engagement social.

– Cela aide beaucoup à avoir des intérêts communs quand on est en société pour parvenir à un but commun.

– Moi, c’est le fait de pouvoir faire partie d’une société. Je sens que je fais d’avantage partie de la société depuis que je suis militante dans des groupes. Le fait de pouvoir partager, échanger, apprendre et comprendre, je pense que c’est un peu cela aussi une communauté. Cela naît du partage qui se produit entre nous, c’est comme une école de vie en quelque sorte. C’est ce qui nourrit mon engagement dans le mouvement communautaire, le fait de voir que même si je suis une personne en situation de pauvreté, même si je n’ai pas un diplôme d’études secondaires, collégiales ou universitaires, j’ai quand même des valeurs, du bagage et des expériences de vie qui peuvent aider la communauté d’une manière ou d’une autre. Alors, je me dis ce n’est pas parce que je ne suis pas diplômée que je ne vaux rien. Je vaux quelque chose quand même parce que pour faire une communauté cela prend toutes sortes de monde, cela prend des riches et des pauvres, des rationnels, des manuels, des artistes et des intuitifs, en plus de gens de toutes origines. Les communautés se forment à partir d’un intérêt commun que quelqu’un a et qu’il souhaite mettre de l’avant.

– C’est dans le regard des autres que nous existons. Si nous demeurons seuls à la maison et que personne ne sait que nous sommes là, nous cessons d’exister car c’est au contact des autres que nous acquérons une consistance. C’est aussi à travers le regard des autres qu’on apprend à se connaitre soi-même. Nous avons besoin de liens sociaux et la communauté est un lien social plus fort et mieux structuré. Appartenir à une communauté, c’est sortir de l’anonymat et de la massification pour devenir quelqu’un reconnu par ses paires. C’est un lieu où la présence ou l’absence de chacun, chacune, est perceptible. J’ai réalisé cela en vivant à l’étranger puisque là-bas nous n’existons pas véritablement tant que nous ne parvenons pas à établir des contacts avec les locaux. Donc, notre existence est tributaire des liens sociaux que nous parvenons à tisser au cours de notre vie en un endroit de la planète. On tisse des liens à l’intérieur d’un groupe, mais aussi entre les différents groupes d’un même mouvement. Je prends l’exemple de la Marche contre le racisme où nous étions 300 à 500, cela nous a permis de tisser ou de refaire des liens avec les membres d’autres communautés culturelles présentes dans la Ville de Québec. Nous faisons une activité le 26 mars pour célébrer la diversité et dénoncer le racisme, en poursuivant ces liens déjà entrepris avec différentes organisations communautaires. Je pense que nous fabriquons de la communauté lorsque nous tissons des liens signifiants avec les gens en apprenant à les connaître. Je conçois mon rôle de coordonnateur du CAPMO comme quelqu’un qui s’efforce de tricoter des liens avec des gens, des organismes, des communautés d’appartenance. Cela demande de l’écoute, du partage, de l’attention à l’autre, de donner l’impression à l’autre que sa présence a de la valeur à nos yeux.

– C’est vrai que la vie est difficile sans communauté. C’est quelque chose que je vis jusqu’à un certain point. J’ai des liens partiels ou fractionnaires avec deux ou trois communautés, ici en particulier. Je ne dirais pas que c’est ma communauté. Je l’aimerais autrement cette communauté. Il y a des gens avec qui je travaille différents dossiers. Sans doute, je vivrais plus paisiblement, moins angoissé, plus calmement, plus efficacement peut-être?, de l’intérieur d’une communauté un peu forte comme celle à laquelle Jim faisait référence. Mais présentement, je n’ai pas de communauté. Je ne suis pas jésuite ou dominicain.

– Mais tu as déjà connu la vie en communauté ?

– Ce sont demeurés des liens partiels avec des gens. J’étais dans leur communauté. Ce n’étais pas ma communauté. Je n’étais qu’un pensionnaire. Quand je dis que c’est difficile, c’est parce qu’il nous faut trouver l’énergie en soi-même seulement. C’est parfait pour un burnout. J’ai connu cela au travail par exemple. Mais j’appartiens à une communauté spirituelle que j’appellerais la communauté des saints, c’est la communauté de ceux ou celles qui n’ont jamais accepté le monde dans ses imperfections et qui ont voulu enligner leur propre désir de faire quelque chose avec autre chose que l’état du monde tel qu’il est. Donc, des gens engagés, il y a une communauté spirituelle des engagés d’aujourd’hui et depuis le début de l’humanité pourrait-on dire. Même si je n’ai pas à mon avis de communauté humaine forte à laquelle j’appartiens et de l’intérieur de laquelle je peux vivre mon engagement, j’ai conscience d’appartenir à cette communauté spirituelle.

– Tu as raison de dire qu’il est toujours difficile de faire communauté. Les difficultés que nous expérimentons en communauté sont toujours les difficultés de notre croissance personnelle. La difficulté est aussi d’avoir à écouter quelqu’un que l’on trouve agaçant ou ennuyant, mais en l’écoutant, je m’ouvre aux autres, je m’ouvre au reste du monde. Cela représentante une croissance personnelle très importante et sans cela nous n’avons plus de communauté, nous nous isolons chacun dans notre petite bulle. Il faut nous ouvrir pour écouter les autres, pour partager avec les autres. C’est très difficile, mais en faisant cela nous nous ouvrons à la présence de Dieu en ce monde et c’est le sens véritable de la communauté des saints.

– Cela m’amène à une certaine réflexion. Je me souviens à un moment où j’ai vécu une retraite et je trouvais que je manquais de souffle et de motivation dans mes engagements sociaux. Ce qu’on pourrait appeler en termes plus chrétiens comme étant la vocation, le charisme et la communauté, versus la mission qui sont des choses différentes à mon sens. C’est à ce moment que j’ai vraiment senti que si je voulais continuer à être impliquée dans des engagements sociaux et avoir un souffle, il me fallait une communauté, un lieu de ressourcement. Je me disais que cette vocation pouvais être vécu en famille et dans le couple, mais en même temps, c’est plus large que cela. C’est peut-être d’avoir une communauté. Pour moi, le CAPMO c’est un peu cela au niveau de l’engagement social, un lieu de ressourcement et une communauté qui nourrit notre engagement social. Je me faisais cette réflexion au niveau spirituel, mais je pense que cela s’applique également à l’engagement social.

– Dans les trois interventions précédentes, je reconnais des allusions au rôle prophétique que peut avoir le CAPMO. Qu’est-ce qu’un prophète ? Le prophète est celui qui remet en cause l’ordre établi, c’est celui ou celle qui intervient pour dire que nous ne sommes pas corrects, que nous sommes en train de dévier et qu’il est temps de revenir aux véritables valeurs. En ce sens, il y a beaucoup de prophètes aujourd’hui et je considère que les caricaturistes de Charlie Hebdo qui ont été assassinés, étaient des prophètes parce qu’ils critiquaient l’ordre établi, ils critiquaient tout ce qui va mal dans le monde. Avec raison, ils n’épargnaient pas la religion, et ils ont payé de leur vie pour cela. Un prophète, c’est aussi un témoin et ce mot veut aussi dire martyr. Alors, nous sommes à la fois des témoins de la société dans laquelle nous vivons et nous voulons aussi la transformer. Il faut trouver un moyen entre la spiritualité (les principales valeurs de référence), la politique (les formes d’organisations sociales) et l’économique (le contrôle des moyens de production), pour transformer la société. Cela correspond en quelque sorte à la mission du CAPMO. Avec la Loi sur l’élimination de la pauvreté nous avons fait un effort en ce sens, mais il nous reste un travail de prophétisme à poursuivre et cela peut se faire avec l’un des axes du CAPMO qui s’appelle le projet de société. Je crois sincèrement en cela et j’ai besoin de beaucoup de courage pour croire en la valeur de ce que j’avance. Il faut se donner des moyens pour mettre en œuvre cette conviction. Entre la foi et la politique, la courroie de transmission est la recherche de justice sociale. C’est ce qui unit la spiritualité et la politique et il nous faut vraiment arriver à cela. La société civile est cette espèce de coin enfoncé entre trois grands pouvoirs que sont : la politique, la religion et l’économie. Alors la société civile doit enfoncer son coin et devenir autonome vis-à-vis des autres pouvoirs et prendre tous les pouvoirs qu’elle revendique et qu’elle est capable d’exercer bien sûr. C’est à cela que je crois. Quand Jésus a dit : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu, » il a inauguré la séparation des pouvoirs et la désacralisation du politique. C’est la tâche de la société civile de séparer les deux pouvoirs. L’athéisme a permis de faire ce chemin et d’établir une critique des pouvoirs religieux et politiques. Cela nous aide à nous débarrasser des fausses conceptions que nous avons de la divinité.

– Alors, quel type de communauté nourrit mon engagement social ? Il y a quelques années, je participais à des exercices avec un groupes et les conclusions auxquelles nous sommes parvenus c’est que le type de groupe que nous avions besoin pour nous impliquer, c’était un groupe radical de gauche. Cela impliquait qu’on s’assoyait autour d’une table et qu’on en parlait. C’est vraiment un besoin que j’ai pour pouvoir m’engager socialement dans un groupe. Il me faut un espace, un endroit, un moment où nous pouvons en discuter, où nous pouvons vivre nos conflits et échanger sur nos différentes visions, sur les enjeux, la réalité, et les solutions envisagées, que l’on choisit ou rejette d’un commun accord. Quelles vont être les conséquences de nos actions. J’ai besoin d’une communauté pour discuter, pour assumer cet exercice pour pouvoir m’engager. Sinon je me sens un peu perdu, j’ai de la misère à créer des liens pour pouvoir participer à la société comme elle est pensée et conçue. Si je n’ai pas ce moment de réflexion collective, j’ai l’impression de travailler dans le vide. Pendant un certain temps, je militais dans les différents mouvements à Québec, je n’avais pas véritablement de lien avec les gens, je me promenais d’un événement à l’autre, je faisais acte de présence et j’essayais de m’informer. C’est à partir du moment où j’ai commencé à m’impliquer davantage dans les groupes et que j’ai participé à ces réunions-là que je me suis rendu compte que j’avais un réel impact sur le groupe. Sur le gouvernement, je ne sais pas jusqu’à quel point ? C’est à partir du moment où j’ai décidé de sortir de l’espèce de trip du jeune qui se promène avec sa pancarte en criant après la police, que j’ai réalisé que les manifestations devaient être réfléchies et organisées. Il faudrait s’organiser de façon intelligente et travailler en groupe, c’est à partir de ce moment que j’ai eu la sensation d’être nourri par mon engagement social en tant que militant.

– La délibération en groupe permet aussi de valider ses idées versus quelqu’un qui réfléchit de manière isolée sans jamais les partager. Normalement un groupe va te ramener les pieds sur terre.

– Dieu n’est pas parfait. J’ai lu une biographie de Dieu, écrite à la fin des années 1980 par un auteur américain qui est un ancien religieux. Ce qui est très intéressant, c’est que cet auteur prend Dieu tel qu’Il est décrit dans la Bible. Il découvre que Dieu est ombrageux, qu’Il a mauvais caractère, qu’Il est hypocrite, parce que lorsqu’Il demande à Caen : « Où est ton frère ? », mais Il le sait très bien puisque Dieu sait tout. Il est rusé, Il est vindicatif, jaloux. D’ailleurs lorsqu’Il détruit presque l’ensemble du genre humain, Il fait une sainte colère. Pour revenir sur l’isolement de personnes et la disparition progressive du lien social et des communautés, que pensez-vous des communautés virtuelles comme une réponse à cela ? Beaucoup de gens ont l’impression qu’il n’y a plus de communautés physiques auxquelles ils pourraient participer, est-ce qu’internet viendrait compenser pour ce manque ? On peut s’inscrire à des groupes d’intérêts pour suivre leurs publications. Est-ce que les communautés virtuelles sont en train de se substituer aux communautés d’appartenance traditionnelles ? Les gens ne sont jamais en présence physiquement, même si on y échange des idées.

 Êtes-vous au courant de l’importance que Voltaire a eu à son époque ? Chez-nous, j’ai un livre d’une partie de la correspondance de Voltaire. C’est un livre de sept cents pages. Il écrivait des lettres au monde entier. Aujourd’hui, internet a remplacé cela. C’est une forme de correspondance.

– C’est une bonne question. Je ne pense pas que cela créée des communautés au sens où il y avait des communautés avant sur un territoire. Ce sont souvent des gens qui se ressemblent sous un angle ou l’autre, sans qu’ils ne soient interdépendants. Dans le village d’autrefois, les différentes fonctions sociales occupées par chacun étaient au service des besoins de tous et de toutes. ChacunE contribuait à l’intérieur de ce système d’interdépendances. Il me semble que c’est cela une communauté. L’autre c’est une collectivité virtuelle, je dirais. Je pense que nous sommes tous et toutes plus ou moins isolés dans nos communautés virtuelles avec des gens qui nous ressemblent. Cela semble un effet du genre de système dans lequel nous vivons depuis un bon moment déjà. Peut-être qu’aujourd’hui pour nous libérer des effets pervers du capitalisme, nous devrions effectuer une réflexion stratégique qui aille dans le sens de retrouver une vie de communauté au sens ancien, mais d’une nouvelle manière. Ce que Robert appelle la société civile, sur une base régionale ou locale, cela fait partie de nos axes d’intervention depuis l’an passé. Repenser et travailler à la réinstauration de quelque chose qui serait de l’ordre de la communauté à partir de la société civile.

– J’ai essayé une fois de créer des communautés de base virtuelles sur internet. Ce fut une expérience très étrange parce que je ne savais jamais si l’autre personne disait la vérité. C’est un grand problème avec Facebook. On raconte ses exploits au reste du monde sans jamais parler de ses échecs. Alors il y a quelque chose à voir avec la présence physique qui est très nécessaire dans une communauté. Notre langage corporel communique énormément d’information à notre insu, encore plus que nos mots.

– C’est vrai ce que tu dis au niveau de la présence physique. Sur Facebook, je suis membre d’un groupe de personnes qui ont les mêmes problèmes de santé que moi et lorsque nous avons la chance de nous rencontrer, c’est une joie immense que nous éprouvons. La rencontre physique est 100 fois plus enrichissante et valorisante que la conversation virtuelle. Le fait de voir le visage des gens et ce qu’ils expriment lorsque nous parlons, ce que tu exprimes avec ton cœur lorsque tu parles. Dans un groupe, nous avons le support des membres lorsque nous partageons sur les problèmes que nous vivons. Cela permet aussi en même temps de valider des choses. Cela fait du bien de briser son isolement et de sortir de son appartement pour aller à la rencontre des autres.

– Qui dit communauté, dit : communion. Quand je suis en présence d’une autre personne, je la vois incarnée devant moi. La présence physique avec toutes ses expressions, c’est aussi accepter une fragilité et une vulnérabilité. Dans nos expression peut paraître certaines de nos blessures morales ou physiques. À quelque part, même si je peux parfois porter des masques, c’est plus difficile que si je ne suis là que virtuellement. Il y a quelque chose d’intéressant à amener dans cette discussion sur le monde virtuel.


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Évaluation

– Je pense que ce soir nous n’avons fait qu’effleurer le sujet de la communauté. Cela reste à creuser.

– J’ai trouvé intéressant que tu oses changer un peu la formule d’animation et de profiter de l’occasion que nous étions un plus petit groupe. J’ai bien aimé la soirée. C’est vrai que nous ne sommes pas encore rentrés dans le vif du sujet de ce que nous avons besoin, sur ce qui nous nourrit dans la communauté. J’aurais aimé que nous parvenions à mettre le doigt dessus. En même temps, je n’ai pas trop le goût de me flageller lorsque je viens au CAPMO. Mon objectif premier lorsque je viens ici c’est de discuter et d’échanger et j’ai trouvé cela intéressant ce soir parce que même si nous sommes demeurés en surface en ce qui a trait au sujet, je trouve que nous avons abordé des questions très intéressantes. Bravo pour l’animation.
J’ai aimé la soirée, surtout vers la fin. C’est toujours vers la fin que je préfère la soirée. C’est là qu’il y a un peu plus de profondeur, même si on reste à la surface, je pense que nous avons touché certains points importants avec l’aide de tout le monde et de Dieu tout imparfait qu’Il soit. Je pense que nous sommes peut-être sur une bonne voie. Ce que Jonathan avance, c’est l’une des raisons d’être du CAPMO, un lieu pour échanger et se ressourcer. Ceci dit, il va falloir partir des choses avec cela parce que le CAPMO créée aussi des choses à partir des ses propres réflexions.

– Je trouve que nous avons perdu du temps avec l’exercice des mots au début de la soirée. J’aurais aimé qu’on aille plus directement au vif du sujet, à la question de la soirée. Nous aurions eu davantage de temps pour approfondir la question. Cela commençait à peine à devenir intéressant et nous sommes rendus à l’évaluation.

– Il faudrait que l’introduction soit plus courte au début. J’ai l’impression que nous passons à côté du sujet.

– J’aime l’idée de l’animation introduction au début, mais je n’ai pas compris l’utilité de commencer avec le mot « mot » ? Nous aurions pu commencer avec le mot communauté et nous aurions compris le concept. Par contre, je trouve que de vouloir soigner l’animation en amenant un truc de plus pour apporter de l’originalité, c’est vraiment bien. Je te lève mon chapeau pour cela.

– Moi, j’ai beaucoup apprécié ma soirée, j’ai bien aimé les échanges, j’ai trouvé cela intéressant et enrichissant à la fois. Je repars avec une soif parce que nous n’avons pas vidé la question. Ce sont des sujets très intéressants et très élaborés pour moi. J’ai entendu de beaux partages. Des discussions comme ce soir nous permettent de réfléchir sur nos actions et de nous remettre à jour. Il faudrait creuser davantage parce que je suis certaine qu’il y a quelque chose à faire avec ça.

– Tous les enregistrements intégraux qu’Yves fais et qu’il retranscrits, c’est évident qu’il y a de la matière. Cela pourrait évidemment servir à quelque chose effectivement. Ce qu’il ne faut pas oublier c’est que nous échangeons pendant deux heures. C’est sûr que nous ne pouvons pas vider le sujet. C’est normal que plus nous avançons dans l’échange, plus nous devenons profonds. Il n’y a rien de dramatique là-dedans. Nous restons en surface parce que ce sont de grand sujets. Pour aller plus en profondeur plus rapidement, il faudrait que chacun se prépare en réfléchissant au thème de la soirée, mais n’oublions pas que chacun a sa responsabilité dans le degré de superficialité dans lequel nous restons. J’apprécie l’effort de diversification de l’animation.

– J’ai bien aimé la ludicité de l’animation.

– Moi aussi, le mot : « mot » était un peu difficile. Je remarque que depuis quatre ou cinq rencontres nous tournons autour de l’engagement social. Nous sommes dans une sorte de projet avec cela? Avec nos discussion quelle intervention faisons-nous ? Dans quel projet est-ce que cela se situe?

– L’idée, c’est que nous cherchons en même temps que nous creusons le lien entre spiritualité et engagement social. Nous faisons le bilan de la soirée en comité et nous décidons en fonction des résultats obtenus du sujet des deux prochaines rencontres en nous réajustant au fur et à mesure. Nous négocions ensemble quelle est l’étape suivante en fonction de la visée annuelle. J’éprouve une difficulté dans la prudence que nous avons à aborder directement la question de la spiritualité. La rencontre du 14 avril qui se veut une journée de réflexion portera sur l’Éco-spiritualité, un concept qui nous vient d’Amérique latine. L’idée est de proposer une spiritualité non-confessionnelle en accord avec les orientations prises par le CAPMO depuis 2007. Il y a une vie de l’esprit quand même qui existe et comment pouvons-nous la vivifier pour nous en servir comme carburant dans nos engagements sociaux. En s’inspirant du projet que nous avions présenté à Saisons Nouvelles, nous commençons à réfléchir au programme de l’an prochain, en préparant un projet pour la Fondation Béati. Mais en raison de ce qui s’est produit à la mosquée de Ste-Foy, nous irions également sur la question de la rencontre avec l’autre comme forme d’engagement social. La lutte contre le racisme en région apparait comme un enjeu de société pour lequel le CAPMO est déjà positionné avec le REPAC. La spiritualité non confessionnelle pourrait être un élément intéressant pour entrer en relation avec les différentes communautés culturelles. Dans une enquête réalisée par le MTC il y a deux ans auprès de 200 immigrants, ce qu’ils trouvaient le plus difficile en arrivant ici, toutes confessions confondues, c’est de vivre l’expérience d’un désert spirituel. Plusieurs ont l’impression que les Québécois n’ont pas d’âme. C’est une tâche énorme qui ne sera jamais achevée, mais je crois aux contacts individuels que chacun établit ne serait-ce qu’avec une seule personnes immigrante parce qu’à ce moment-là, dans la tête de cette personne que nous touchons, nous sommes le visage accueillant du Québec.

– Est-ce que le CAPMO ne doit pas viser un public à l’extérieur de ses murs ?

– Nous collaborons avec le REPAC à l’organisation de la Journée contre le racisme à Québec le 26 mars, nous organisons avec la communauté salvadorienne l’Événement Romero le 25 mars. Les 30 et 31 mai, nous serons présents à une rencontre qui réunira plus de 200 autochtones au Cap-de-la-Madeleine. Nous préparons quelque chose aussi avec l’Entraide missionnaire et Développement et Paix, à Québec le 26 mai sur la Justice sociale et la solidarité internationale. Pour le moment, c’est à travers ces collaborations ponctuelles que nous sommes présents dans l’espace public. Nous sommes représentants au Collectif pour un Québec sans pauvreté, à la Coalition Justice sociale avec qui nous organisons présentement la marche du 01 mai et au Réseau du Forum social pour le Printemps des Alternatives, le 22 avril.

– Le CAPMO fait parti d’un événement officiel dans lequel le REPAC est impliqué avec d’autres organismes.

– Pour revenir sur le mot « mot », je trouve que c’était un très bon choix de concept, parce que tu nous as fait travailler un schéma de concepts : la motivation, l’émotion, le mouvement. Ici, nous essayons d’intellectualiser nos savoirs et nos compétences, je trouve que c’est une bonne façon de travailler, mais si tu nous avais fait un dessin, les gens auraient sans doute plus apprécié le choix du mot : « mot ». Je trouve que c’était très fin de ta part de choisir le mot : « mot ». Cette motivation qui mène vers l’émotion et vers le mouvement, c’est parti d’un « mot ». Il fallait bien le choisir et je trouve que tu as fait un bon choix.
Merci beaucoup.

– Les comptes-rendus contiennent beaucoup de matière. Je ne sais pas ce qu’on pourrait faire avec cela, mais je suis persuadée qu’on pourrait en faire quelque chose, extraire la matière, la mettre en ordre, faire des documents d’animation ou des synthèses, développer des problématiques. Je suis persuadé qu’on pourrait faire quelque chose avec cela qui pourrait être une des formes de visibilité du CAPMO. Il ne faudrait pas que les résultats de nos rencontres demeurent à diffusion très restreinte comme c’est le cas actuellement. (Nous avons une liste d’environ 250 lecteurs et lectrices à travers le Québec). Je pense que cela fait partie de notre rôle de réflexion sur la société et d’engagement dans la spiritualité. Nous pourrions nous dire de tout ce qui se dit ici pour alimenter une réflexion sur la spiritualité au sein de la société civile. J’aimerais collaborer à cela en tant que spécialiste de la langue.

Notes prises par Yves Carrier

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