#270 – Choisissons ensemble l’avenir du CAPMO

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Choississons ensemble l’avenir du CAPMO

Faire ensemble l’exercice de se projeter dans l’avenir est assez laborieux. Il faut d’abord se demander d’où l’on vient pour savoir où l’on veut aller. Reditus ad fontes disaient les Romains, « retourner à la source » pour se connecter à l’essentiel, à nos valeurs primordiales, afin de susciter l’adhésion du groupe aux mêmes orientations. Comme un miroir nous renvoie l’image de nous-mêmes, réfléchir est un acte d’introspection favorisant le retour sur soi. Par ce reflet nous imaginons des perspectives nouvelles et des manières différentes de se situer devant la réalité. À la manière de la catapulte tendue vers l’arrière avant de projeter sa charge vers l’avant, la planification organisationnelle cherche de nouveaux déploiements permettant la régénérescence de l’acte primordial. Cela fait penser à une cérémonie vers laquelle les gens convergent pour recevoir confirmation et orientation avant de se déployer à nouveau dans les actes du quotidien. Les rituels ressoudent les liens que le temps dissipe, nous apportant la conviction renouvelée de l’appartenance à plus grand que soi, tout en transformant notre qualité d’être parce qu’ils transcendent nos limites. La relecture des expériences partagées permet l’émergence d’une méthode fidèle à la tradition d’authenticité qui nous habite. Les différents projets de société civile s’articulent autour de la poursuite de la justice sociale. L’esprit et les valeurs qui nous animent s’affirment dans l’agir solidaire aux contacts des autres. L’écoute de l’actualité ouvrière et populaire, de l’expérience de vie des gens ordinaires qui se révèlent extraordinaires, de leurs aspirations et de leurs difficultés, et des luttes des autres peuples à travers le monde, nourrit notre militance et notre espérance.

Pour appréhender le monde dans sa globalité, il faut savoir s’arrêter un moment pour le contempler dans toute sa complexité. Penser en termes de complémentarité permet d’apprécier les différents talents présents chez chaque personne comme un potentiel social. Désormais, il ne s’agit plus de construire l’unanimité d’un discours qui épuiserait la symphonie du réel, mais d’appréhender la diversité des sujets s’exprimant de manière autonome. Cette voie est à la fois recherche de la vérité et quête de sens partagé. Par effet d’osmose, elle transforme ceux et celles qui s’y engagent en renonçant à eux-mêmes pour engendrer un noyau de relations nouvelles qui irradient et interpellent tous ceux dont la satisfaction existentielle n’est plus auto-référentielle. C’est alors qu’une conscience de groupe émerge, fondée sur le senti et l’intelligence du cœur, délivrée des peurs et des angoisses, pour s’investir dans un monde ouvert à la diversité des expériences humaines mesurées à l’aulne de la solidarité la plus belle. Catharsis individuelle et collective, être membre du CAPMO, c’est appartenir à une communauté vivante.

Yves Carrier

 


 

Table des matières :

Présentation du thème
 L’histoire du CAPMO
 1 – La justice sociale
 2 – La société civile
 3 – L’expérience spirituelle

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Présentation du thème de la soirée par Denis Auger

C’est la deuxième soirée de brassage d’idées pour éventuellement, d’ici janvier 2017, essayer de produire un plan stratégique pour le développement du CAPMO au cours des trois, quatre, cinq, prochaines années. Aujourd’hui, nous allons essayer de produire des idées qui vont ensuite être utilisées dans des groupes de travail. À l’assemblée générale de septembre un rapport sera fait sur l’état du projet, puis cela sera l’objet d’une assemblée générale spéciale en cours d’année. Le projet soumis à cette assemblée aura été conçu à l’intérieur d’un processus de travail effectué par un CA élargi à une quinzaine de personnes. Globalement, les membres intéressés sont invités à participer comme ce soir et lors de l’Assemblée générale spéciale qui aura lieu à cette fin.

Nous avons dans nos documents de fondation quatre idées fondamentales que nous appelons les axes du CAPMO. 1– La culture et la vie spirituelle des gens engagés socialement; 2– La solidarité sociale ici et ailleurs; 3— L’actualité sociale et ouvrière; 4—Le projet de société. Ces quatre idées sont traitées ici comme inspiratrice de vision. Cela résume les perspectives, les valeurs, l’idéal du CAPMO, mais cela ne nous donne pas de façon spécifique ce qu’on appelle des domaines de mission. Ces domaines sont représentés par les trois ronds partiellement superposés dont l’ensemble représente les domaines d’intervention du CAPMO. Nous allons travailler ce soir à partir de cette figure et pour ce faire nous allons nous subdiviser en petites équipes pour permettre à tout le monde de s’exprimer.


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L’histoire du CAPMO

Le CAPMO aura bientôt 42 ans d’existence. Il a été fondé par des prêtres ouvriers, comme Guy Boulanger, qui étaient engagés dans la communauté pour travailler à la transformation sociale. Au début, le CAPMO était une association catholique qui voulait former par la pratique de l’engagement militant des religieux et des laïcs à la réalité sociale. Son nom signifiait Carrefour d’animation pastorale en monde ouvrier. Ses membres se voulaient des acteurs de l’actualité ouvrière en marche et non de simples spectateurs des décisions politiques ou économiques qui affectaient la vie de l’ensemble des citoyens. Il y a eu toutes sortes de péripéties en cours de route jusqu’en 2007-2008 où le nom a été sécularisé pour devenir le « Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert ».

Aujourd’hui, le CAPMO est un organisme séculier, non religieux, dont la culture demeure fortement inspirée par son passé. Les gens qui fréquentent aujourd’hui l’organisme sont intéressés par les questions spirituelles, pas spécifiquement en terme religieux, mais comme un espace où les motivations profondes de chaque être humain, ce qui les fait vivre, peut être exprimé librement. DA

À travers les époques, les champs d’actions du CAPMO ont été très varié. Avec la méthode du Voir-Juger-Agir, nous analysions la société une fois par mois, qu’il s’agisse des grèves chez Vaillancourt ou au Pavillon Saint-Dominique, au Hilton également avec les luttes syndicales menées par Jean-Paul Asselin et Benoit Fortin, des enjeux locaux ayant des répercussions dans toute l’industrie hôtelière au Québec. Mais il y avais aussi des enjeux internationaux parce que les missionnaires, puis les coopérants, qui revenaient d’Afrique, du Brésil, du Chili, du Nicaragua, du Pérou, devenaient membres du CAPMO pour se réinsérer dans la vie militante au Québec. Vivian Labrie, Pierre-André Fournier, Laurette Lepage, Jean Piché, Jacques Bélanger, Jacques Archibald, Paul-Yvon Blanchette, Léo Anctil, Laurent Desaulniers, et combien d’autres encore, constituaient les forces vives du CAPMO. YC

Pendant les années 1980, les réfugiés salvadoriens sont arrivés au Québec, ils avaient été précédés des réfugiés chiliens dans les années 1970, et seront suivis des réfugiés colombiens au cours des années 1990. Ceci a renforcé nos liens avec les luttes populaires en Amérique latine et a mené à la fondation du Comité de solidarité avec l’Amérique centrale qui a été très actif dans la décennie 1980-1990. Les Salvadoriens se sont beaucoup rassemblés autour du CAPMO jusqu’à la signature des accords de San Andrès en 1992. Hortensia Valle de Lopez était celle qui s’impliquait le plus au CAPMO notamment avec l’organisation de l’Événement Romero qui a été souligné pendant 20 ans au Québec et à Québec. Le CAPMO était alors membre de la Coalition Romero dont faisait partie l’ACAT, Développement et Paix, le Centre Wampum, Jeunesse du Monde, le CPMO, et différentes pastorales sociales à travers le Québec. À travers cette coalition, le CAPMO était membre du Secrétariat internationale de solidarité avec l’Amérique latine, le SICSAL, qui avait pour membre les plus illustres évêques de la Théologie de la libération comme Pedro Casaldaliga, Samuel Ruiz, Leonidas Proaño et Sergio Méndez Arceo. YC

À la fin des années 1990, c’est la loi pour un Québec sans pauvreté qui émerge des rencontres au CAPMO. Le concept sera approprié et développé avec d’autres, mais la mèche semble s’être allumée ici au 435 rue du Roi. Souvent, des idées novatrices de mobilisation sont nées ici dans cette salle telles que : « Le Jeûne à relais du refus de la misère » en 1996 ou « Le Parlement de la rue », en 2000. Plus récemment, en 2009, le CAPMO a permis la naissance d’Engrenage St-Roch, en administrant les premières subventions qu’il recevait. Certains sont même devenus des organismes bien plus important que le CAPMO. Il y a donc une fonction d’incubateur d’organismes ou d’initiative sociale qui peut être attribuée au CAPMO. YC

Le CAPMO n’a pas de frontières territoriales définies même si nous rayonnons surtout dans la région de Québec. DA

Moi, c’est la dimension éducation populaire qui m’a amené au CAPMO. J’étais membre de l’ADDS (Association de défense des droits sociaux) et il y avait une formation sur l’analyse du budget du Québec qui était donnée ici avec Vivian Labrie.

1—Le CAPMO, c’est surtout ses soirée mensuelles qui ont lieux depuis une quarantaine d’années pour échanger sur un sujet d’actualité.
2—Nous avons un projet d’intervention en lien avec la justice sociale qui est le Comité du CAPMO pour l’accessibilité sociale au transport en commun.
3—Un nouveau projet qui va démarrer en septembre vise à faire vivre une expérience d’exploration et d’approfondissement des racines spirituelles chez les personnes engagés socialement ou qui souhaiteraient s’engager. C’est le rapport à leur expérience profonde que l’on pourrait appeler expérience spirituelle même si cela n’est pas nommée ou vécue religieusement. Nous pensons utiliser la différence culturelle permettant à chacun de s’approprier son identité. Il y a des gens de culture autochtone, de culture musulmane. Nous allons chercher à recruter des gens qui pourront manifester les uns pour les autres des différences et à découvrir comment chacun se situe par rapport à son expérience humaine et spirituelle.

Ce soir, nous cherchons ce que nous pourrions être d’autre dans l’avenir ? C’est le plan stratégique que nous allons essayer de produire par étape et de façon très participative. À partir de janvier, ce sera la mise en œuvre des modifications que nous aurons jugées utiles et nécessaires pour le CAPMO. Des transformations qui seront implantées progressivement sous la forme de projets. Le « brainstorming » d’aujourd’hui vise à créer un réservoir d’idées. La semaine dernière, il s’agissait de s’exprimer sur ce qu’est le CAPMO et sur ce qu’il pourrait devenir. Ce soir, la question générale porte sur les changements nécessaires à effectuer dans la société et au CAPMO pour promouvoir le changement social. Aujourd’hui, nous allons nous demander de quelle manière nos axes de vision informent, déterminent, inspirent ou devraient déterminer les actions que nous réalisons déjà et d’autres que nous pourrions éventuellement instaurer ? De quelles manières nos axes de vision qui caractérisent notre culture informe et devrait déterminer ce que nous allons chercher à faire dans la société en terme de justice sociale, de société civile, d’expérience spirituelle ? Au CAPMO, il y a l’idée fondamentale d’être en quête d’un projet de société, d’être à l’œuvre pour produire un projet de société.

1—Projet de société : L’importance de se donner des mains, des pieds, qui avancent dans l’Histoire pour un projet porteur d’espérance pour tous et chacun. Notre projet de société repose sur la dignité des personnes pour se libérer de l’exploitation et de l’oppression.

2—La solidarité ici et ailleurs : Ce sont ces mains qui s’unissent entre elles, ces pieds qui cheminent ensembles. La solidarité, du local à l’international, est l’expression de notre volonté d’être ensemble. Elle s’exprime également par un parti pris pour les personnes exclues, isolées, des gens pour qui survivre (ou sous-vivre) est une réalité quotidienne.

3—L’actualité et la vie populaire et ouvrière : Concerne l’actualité et la vie populaire et ouvrière, que nous pouvons connaître par nos engagements et les médias courants, marquées par les questions locales, nationales et internationales.

4—La culture et la vie spirituelle des personnes engagées socialement : Concerne la quête de sens, de nos motivations, de nos valeurs, de l’esprit qui nous anime. C’est faire mémoire des échecs, des victoires, de se rappeler d’où l’on vient pour savoir où l’on s’en va. La vie spirituelle et culturelle des personnes engagées socialement c’est d’abord le vivre ensemble, le plaisir d’être ensemble, en toute amitié. DA

Comment réaliser cet idéal dans le domaine de la justice sociale ?
Quelles sortes de changements nous souhaitons voir dans la société à partir des activités du CAPMO ?
Que voudrions-nous produire dans la société qui indique un changement, une transformation, autre chose que ce que nous avons présentement et que nous jugeons insatisfaisant ?

Dans un deuxième temps, il s’agit d’indiquer les changements réalisables au CAPMO pour effectuer ses projets de changement.

On peut se rendre compte que certaines de nos idées sont trop ambitieuses pour les faibles moyens que nous avons.

Quels effets, résultats ou impacts, faut-il chercher à produire dans la société compte-tenu de notre vision en quatre axes ? Comment faire cela ? Quels types de projets, quels type d’activités ? S’enligner sur la façon dont nous pourrions produire des effets dans la société. Cela implique aussi de se demander pour qui est-ce que nous désirons faire cela ? Pour quels individus, pour quels groupes, pour quels organismes, pour quelles institutions, on voudrait produire des effets et des impacts dans la société ? Éventuellement, il va falloir avoir des groupes cibles, des priorités en termes de qui est-ce que nous souhaitons affecter ?

Dernier élément, avec qui est-ce que nous allons faire cela ? Quels alliés, quels partenaires ? Les bailleurs de fonds mais aussi les groupes alliés ou éventuels alliés.
Que faudrait-il changer au CAPMO pour mieux réaliser notre vision, notre idéal dans ce domaine de mission, la justice sociale, et comment devrions-nous nous organiser ? Ce qu’on souhaite changer dans la société implique des choses pour le CAPMO et l’état actuel du CAPMO implique des possibilités de changements réels dans la société.

Le CAPMO a trois sources de subvention principales présentement. Le Secrétariat à l’action communautaire autonome et aux initiatives sociales, (SACAIS) les communautés religieuses et du financement par projet. L’exercice que nous allons faire ensemble consiste à émettre des hypothèses de projets que nous pourrions entreprendre au cours des prochaines années qui seraient susceptibles de devenir des sources de financement pour la poursuite des activités du CAPMO. L’idée n’est pas d’augmenter la charge des permanents, mais d’avoir une croissance qui favorisent l’embauche d’une ressource supplémentaire par exemple. C’est d’avoir une stratégie de développement de projet pour financer les opérations de base du CAPMO en prélevant un pourcentage d’opération pour chaque projet à partir de sources de financement diversifiées. La nature même des projets est susceptibles d’intéresser les bailleurs de fonds pour qu’ils sentent qu’avec nous ils accomplissent leur propre mission. Pour réussir cela, nous devons prendre conscience que les organismes communautaires se trouvent désormais dans un environnement turbulent et compétitif en ce qui concerne leurs sources de financement. Il faut qu’on améliore notre portrait sans renier notre mission. C’est pour cela que nous relisons nos 4 axes de vision. DA

Attention, il est plus difficile d’obtenir des sous pour la défense collective des droits que pour toute sorte d’œuvre de bienfaisance. Si nous prenons l’exemple de la lutte contre le cancer, tout le monde est prêt à donner pour cela. Mais quand il s’agit de faire des actions en solidarité avec les pauvres et les exclus, certains refusent d’être remis en question. Alors, il y a des fondations qui sont beaucoup moins intéressées à financer le CAPMO. Du côté gouvernemental, suite aux revendications des groupes populaires, le SACAIS a été créé à l’époque où le PQ avait une ouverture envers la défense collective des droits. Il y a parfois des contradictions entre ce que nous sommes et ce que les sources de financement peuvent apporter. GD

Comment les quatre axes doivent nourrir nos réflexions d’intervenants dans les trois domaines ?

Moi, ce que j’ai compris, c’est que ces trois volets : « Culture et vie spirituelle des gens engagés socialement, actualité populaire et ouvrière, solidarité ici et ailleurs », nous aident à structurer et à concrétiser les quatre axes. Cela met en valeurs nos axes.

Plus précisément, les trois flèches qui traversent les axes se situent à des points d’intersection entre ceux-ci. Ce sont trois ronds partiellement superposés. Autrement dit, il y a une relation entre l’expérience spirituelle et la société civile, il y a une relation entre justice sociale et société civile, et les trois axes qui convergent vers le projet de société n’ont pas été choisis n’importe comment pour les faire traverser les trois ronds. Ils ont une pertinence particulière en qui concerne les intersections des différents axes ou domaines. Il s’agit de se servir des axes pour concrétiser nos actions dans trois domaines. Cela correspond au discours que l’on entend ici de façon régulière. Nous avons eu une soirée sur la société civile, et nous avons vu que cela pouvait être porteur pour organiser des interventions du CAPMO. La constitution citoyenne peut aussi être considéré en lien avec la société civile. L’économie bleue c’est aussi un projet particulier qui pourrait être porteur. La société civile c’est la dimension structurelle de ce système par rapport à des choses qui concerne surtout l’individu, comme la justice sociale, ou la dimension spirituelle. La justice sociale c’est beaucoup la défense des droits individuels et collectifs. Mais l’axe de la société civile s’adresse à l’organisation de la société, aux buts et aux finalités que nous nous donnons collectivement. Comment cela est-t-il organisé sur une base territoriale pour donner une capacité, un pouvoir d’agir aux communautés ? DA

 

Si vous permettez, je vais dire cela très concrètement par rapport au CAPMO ? La justice sociale s’exprime au CAPMO par le volet de la défense collective des droits. L’intersection rejoint la société civile, lieu où se déroule une action de solidarité. Pour réaliser la justice sociale, le CAPMO n’est pas seul. Hors des organisations de l’État et des partis politiques, il y a le REPAC-0312, le Collectif pour un Québec sans pauvreté, il y a l’ADDSQM, il y a le BAIL, les Amis de la Terre et ainsi de suite. Le CAPMO est représenté au Collectif pour un Québec sans pauvreté et au REPAC, le Regroupement d’éducation populaire et d’action communautaire. L’expérience spirituelle, dans le passé le CAPMO a mis sur pied la Nuit de la Spiritualité qui rencontrait des gens de toutes les traditions religieuses y compris les humanistes athées autour du sens de l’action social. Encore aujourd’hui cet axe recoupe celui de l’actualité et de la vie populaire et ouvrière parce que dans la démarche prévue avec notre projet portant sur la spiritualité et l’engagement social, il y a des gens de la base qui seront conviés à expliciter les raisons pour lesquels ils s’engagent socialement au lieu de rester chez-eux à se replier sur eux-mêmes. Alors on peut mettre partout des choses qui se font actuellement au CAPMO et qui pourraient se développer même si parfois des choses qui peuvent sembler contradictoires. La question du projet de société devrait être portée par un parti politique, mais le CAPMO qui est financé pour la défense collective des droits, a l’obligation vis-à-vis du SACAIS de ne pas faire de politique partisane. Nous avons le droit de faire de l’analyse politique, mais pas de l’action politique. GD

Personnellement, je trouve que c’est une très bonne chose. Cela évite que les organismes de défense des droits soient récupérés par les partis politiques. YC

Il y a un guide du SACAIS qui nous informe de ce que nous avons le droit de faire comme action. Par exemple, aller rencontrer les députés pour leur faire part de nos revendications en faveur des populations appauvries. À une autre époque, le CAPMO a été le mouvement qui a amené les pétitions jusqu’à l’Assemblée nationale pour une loi sur l’élimination de la pauvreté. Sur le transport en commun vous avez assisté au conseil d’administration du Réseau de transport de la capitale. C’est là que le CAPMO a découvert que le président du RTC prétend que son organisme n’a pas de mission sociale. Alors il nous arrive de faire apparaitre ces contradictions des organismes publics qui sont là pour rendre des services à la population. De même, sur la question du transport en commun, le CAPMO va chercher des alliés avec d’autres comités qui existent. C’est tout cela qui se passe autour de ce schéma dans le CAPMO. Ce schéma nous permet de conceptualiser ce qui se fait sans être toujours pensé de façon stricte. Il y a beaucoup d’intuition et de stratégies dans la manière de nous organiser. Nous ne répondons pas toujours à un plan prédéterminé car cela nous empêcherait de profiter des opportunités et des occasions qui se présentent à nous. GD

Pour moi, la spiritualité, c’est d’abord et avant tout une façon d’être au monde. J’écoutais Enrique Dussel, un philosophe mexicain qui disait : « Pour les peuples autochtones andins, la spiritualité c’est penser à la rivière, à la montagne, qui sont vivantes, aux animaux qui vivent avec eux comme des membres de la communauté. C’est penser que cette dernière n’est pas juste constituée des êtres humains qui y habitent, mais qu’elle comprend l’air, l’eau, les animaux. Une spiritualité, un rituel, un acte sacré pour un autochtone, c’est chaque respiration qu’il prend, chaque geste qu’il pose, chaque pas qu’il fait sur cette terre sacrée. » Dans la pensée occidentale, nous avons tout séparé. Pour nous la spiritualité, cela se passe entre 9h00 et 10h00, le dimanche matin. Pour eux donc, la spiritualité est une présence au monde et aux autres, une qualité d’être qu’il faut vivre et comprendre dans chacun de nos gestes. Je dis cela par rapport au schéma qui nous aide à saisir certaines choses sans nous empêcher de percevoir la globalité des différents axes d’interventions d’abord fondés sur des valeurs et une manière d’être ensemble. YC

Vous rappelez-vous en 2001 lorsque nous avons vécu notre première Nuit de spiritualité avec l’Église Unie ? C’était le Sommet des Amériques avec la présence des chefs d’État, les clôtures, la police, les manifestants, les gaz lacrymogènes. Les manifestants venaient se reposer dans l’Église St-Roch et les participants les accueillaient, leur donnaient de l’eau, du café, de la nourriture. CG

Ça c’est être spirituel, c’est vivre la spiritualité.
J’aimerais parler de la vision du monde que nous portons et de la manière d’être au monde que cela implique. Avec la pensée linéaire, nous avons tendance à segmenter les différents éléments qui constituent la complexité de la vie sociale. Mais si la vie émane de nous, la vie spirituelle c’est être au monde. Nous avons fait de notre spiritualité quelque chose de temporel, alors qu’il s’agit en fait de quelque chose de spatial. C’est presque géographique comme conscience. Les peuples orientaux ou autochtones vivent leur spiritualité comme quelque chose qui émane et qui est toujours présent. ML

Il y a d’autres façons aussi. Quand on est chrétien, ce n’est pas nécessairement une série de croyances et d’observances. La spiritualité se vit à travers un récit et une personne. Jésus-Christ, guérisseur, utopiste social, libérateur des consciences, qui devient une personne de référence qui guide ta démarche spirituelle. L’un des problèmes contemporains que nous avons actuellement, c’est qu’il y a des voies spirituelles, mais il y a beaucoup de gens qui sont dans le flou spirituel et qui n’ont plus de mots pour nommer leur spiritualité. L’avantage des voies spirituelles, que ce soit le christianisme, le bouddhisme, le judaïsme, l’islam, si cela ne devient pas sectaire, c’est que cela donne des mots pour nommer l’expérience spirituelle. Au lieu de dire une religion, on devrait plutôt dire une voie spirituelle. Parce qu’une voie c’est un chemin et sur un chemin on est en mouvement, alors qu’une religion au sens traditionnel, cela te campe dans un système de vérités fermées. Tu adores ou tu n’adores pas, tu adoptes ou tu n’adoptes pas. Et si tu n’adhères pas exactement au code, tu es exclu ou de seconde zone. Si tu es gay ou si tu es divorcé-remarié, si tu n’es pas conforme au code moral, tu es en-dehors. Si tu le prends comme une voie, cela peut être inspirant. Je connais des juifs étroits, strictes, qui ne serrent même pas la main d’une femme parce que c’est une impureté, et j’en connais d’autres qui sont extraordinaires, libres d’esprit, ouverts. Dans toutes les traditions spirituelles, on retrouve la droite et la gauche comme en politique, mais il y a aussi la voie médiane. GD

Lorsqu’on demande : Que faudra-t-il changer au CAPMO ? Pour arriver là, je pense qu’il est important de se demander d’abord qu’est-ce qui fonctionne et qu’est-ce qui ne fonctionne pas actuellement pour pouvoir avoir un regard ensemble ? Sinon, on va se chicaner tout le temps parce que dans les solutions chacun possède une vision différente selon l’élément qu’il ou elle priorise. Il faut avoir une analyse collective qui ne soit pas seulement l’opinion d’une personne. GB

En terme de cheminement pour produire ce regard commun, j’utilise une méthode inductive. On cherche d’abord ce qu’on peut dire, après cela on fait le tri et on s’aperçoit de ce qui est commun dans tout cela. Si des conflits de visions apparaissent, nous en discuterons à ce moment-là. Cela ne m’apparait pas productif que nous ayons forcément une même vision ce soir pour ensuite déduire des choses. Ce soir, nous procéderons à l’inverse. Nous recueillons des idées, concernant ce qu’il faudrait bien changer, pour être capable de changer ce que nous souhaitons changer dans la société. DA

Ce texte a été préparé par un homme, mais ce n’est pas de sa faute. En 1918, Rosa Luxembourg, une femme remarquable, fondatrice des partis communistes polonais et allemands, a critiqué la Révolution russe dans un livre du même nom. Effectivement, elle se posait la question : « C’est un groupe d’hommes qui décident ce qui est bien pour les autres. » Tandis que la femme est beaucoup plus consciente de ce qu’il faut protéger, de ce qu’il faut préserver. C’est ce qu’il manque dans le texte. Que faut-il garder et que faudrait-il changer au CAPMO pour mieux réaliser notre mission ? Je pense que c’est ce qu’il faut ajouter. Lénine n’a pas aimé les critiques de Rosa Luxembourg. Il lui a répondu : « Il peut arriver qu’un aigle vole au ras des poules, mais jamais les poules ne voleront aussi haut que les aigles. » RL (Rire général)

Je remercie les nouveaux qui par leur question préalable nous ont permis de refaire le parcours du CAPMO et de ses raisons d’être. Alors nous allons travailler en petites équipes pour favoriser la multiplication des idées. DA


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1 – La justice sociale

Changements dans la société
« Le projet néolibéral est contre tous les projets de société de tous les peuples. » Un projet de société cela signifie société civile, histoire, organisation sociale, prise en main du milieu par les gens qui l’habitent. Nous devons être conscients de l’idéologie qui est en face de nous. Le mode de production industrielle extensive dans tous les domaines est un système extractiviste qui désorganise les unités de production locale, les communautés et les rapports humains. Donc, il y a une déshumanisation contre laquelle le CAPMO se bat, à sa petite échelle microscopique, en créant du lien et du communautaire.

Comme d’autres groupes nous n’avons pas le monopole de cela. Le changement de société dans l’axe du CAPMO ne consiste pas à la poursuite d’une chimère révolutionnaire, d’un grand soir qui changerait par magie l’ensemble des rapports sociaux, mais davantage un projet de société que nous portons dans notre vision, dans notre cœur, déjà à l’œuvre à travers des milliers d’initiatives dans le monde. Demain est déjà en train de naître sous nos yeux. Les changements se font ensemble en réalisant des projets qui vont à l’encontre de ce système, en donnant une chance égale à chacun de faire entendre sa parole.

Changements et continuité au CAPMO
Le CAPMO est un lieu de résistance et de résilience. Citant Vivian Labrie : « Il s’agit d’initier une spirale vertueuse qui défait les chaînes de la pensée dominante. » Un mouvement auquel s’identifie symboliquement le CAPMO c’est celui des zapatiste qui appelle leurs groupes locaux des « caracoles », mot espagnol qui signifie « escargot ». Nous sommes zapatistes sans le savoir. D’ailleurs le sous-commandant Marcos affirme que tous ceux qui adhèrent à leur vision du monde et de la société sont des zapatistes. Les organisation de base de ce mouvement sont construites sur le consensus et l’agir commun.

Changements dans la société
Pouvoir décisionnel aux citoyens, démocratie participative, services publics accessible grâce à une redistribution de la richesse, économie au service des personnes, monnaie alternative.

Changements au CAPMO
Expérimenter les changements que nous souhaitons socialement; développer et expérimenter une démocratie intégrale qui laisse l’espace aux dimensions objectives et subjectives.
Concernant ce qui vient d’être dit, j’ai l’image des cercles autochtones qui me vient. Le cercle est un lieu rituel qui a ses codes objectifs pour encadrer les prises de parole tout en laissant une grande liberté d’expression aux participants. On ne sort pas d’un cercle qui est commencé, on écoute celui qui a la parole sans l’interrompre et on peut s’exprimer aussi par un chant ou une danse. L’idée est de communiquer le mieux possible son message. Je trouve que nos sociétés occidentales ont une lacune en utilisant un langage dichotomique et binaire qui cherche davantage à avoir raison qu’à entendre ce que l’autre essaie de lui transmettre. La démocratie intégrale signifie qu’elle intègre l’ensemble des dimensions humaines en prenant en compte la dimension suggestive de chaque personne. Je pense qu’il y a de nombreux peuples qui ont une longueur d’avance là-dessus.

Changements dans la société
Réduction des inégalités socio-économiques, égalité hommes-femmes, sens de l’interdépendance, inclusivité, sens de l’équité, sens du partage des richesses et des ressources de la planète, partage intergénérationnel, respect de la capacité des écosystèmes, société juste et équitable, humanité humaine. Cela a rapport aux rapports existant entre les changements personnels et le changement collectif. « Soyez le changement que vous souhaitez voir advenir. » Mahatma Gandhi. Équilibre entre droits et devoirs en rapport avec cette citation de Serge Gaboury : « Le cri des droits, le silence des devoirs. » les Québécois ont découvert tardivement leurs droits. Avant la Révolution tranquille, nous n’avions que des devoirs. Même le principal journal indépendant au Québec s’appelle Le Devoir. Avant, sa devise était : « Fais, ce que dois. » Également nous avions des choses à améliorer dans la société concernant l’accès à la santé et la forme de médecine que nous vivons. Au niveau du comment nous avons : l’éducation populaire, la défense collective des droits, l’engagement politique personnel, le partage des savoirs, des outils conviviaux comme des groupes d’achat, disponibilité personnelle à servir, groupes participatifs et démocratiques. Les changements doivent être fait au profits de tous selon leurs nécessités et sans discrimination, option préférentielle pour les personnes appauvries, les exclus et les marginalisés. Nous n’avons pas abordé le second point.

Changements dans la société
Dignité, partage, santé préventive, un monde végétarien pour le respect de l’environnement. Écrire une constitution à partir de la communauté. Accès à l’aide juridique, accès à de la nourriture saine, santé physique et mentale pour les personnes en situation de pauvreté. Reconnaître à chacun le droit de vivre sobrement tout en ayant la possibilité de s’épanouir. (Accès à la culture et aux loisirs sans avoir à débourser à chaque fois que l’on veut faire une activité.) L’accessibilité aux services, notamment en ce qui concerne les remboursement des frais de déplacement pour certains.

Au CAPMO
Développer une culture inclusive sur le terrain fondée sur des relations interpersonnelles. Garder ce qui marche et développer des projets.

Commentaires généraux sur ce que nous venons d’entendre :
L’ouverture sur l’international m’apparaît important pour éclairer nos luttes parce que nous luttons contre le libre-capitalisme qui est partout le même. Que ce soit la Grèce, l’Espagne, l’Italie, bientôt la France, les nations font face à un adversaire commun qui utilise des stratégies assez semblable, à des degrés divers selon les pays, alors cela nous aide à comprendre. Nous ne pouvons pas uniquement réfléchir en vase clos sans regarder ce qui se passe ailleurs. Nous sommes comme la poule dans le coin que le renard se garde pour la fin. YC

L’escargot m’inspire. Je trouve cela fatiguant d’avoir toujours à se dépêcher pour faire des affaires. FD

J’aime l’idée de spirale. Comme Michel le dit, ce n’est pas quelque chose linéaire. EFC

Au fond, c’est une dynamique de renforcement à partir de l’apport de chacun. YC

D’où l’importance de l’évaluation à l’intérieur d’un processus stratégique. EMC

Au CAPMO, nous ne pouvons pas tout couvrir ce que nous avons énoncé comme changements souhaitables dans la société. Ce qui est important, c’est que cette dimension de la justice sociale reste toujours présente dans notre organisme et qu’elle s’exprime dans des initiatives. L’accessibilité sociale du transport en commun est un créneau étroit comme enjeu, mais large aussi parce qu’il concerne tout le monde. Il faut être conscient qu’il existe des associations qui se définissent comme groupe communautaire sans porter la dimension de la justice sociale. Elles refusent d’en avoir parce qu’elles ont le sentiment que plaider pour la justice sociale, c’est faire de la politique. Ces gens se disent constructifs et positifs et ils fuient les polémiques pour défendre les droits des plus vulnérables dans notre société. Dans ces groupes, les femmes ne sont pas féministes et ainsi de suite. Donc, la dimension de la justice sociale est un trait important qui caractérise le CAPMO. GD

Je pense que le premier élément de justice sociale comme par soi-même. Être responsable vis-à-vis de soi-même, vis-à-vis de son corps, de son âme, en prenant soin de notre vie intérieure, et cela automatiquement cela rayonne jusqu’aux autres. Le point de départ, c’est que nous ne sommes plus obligés de vivre comme des chasseurs-cueilleurs, nous ne sommes plus obligés de manger autant de viande.


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2 – La société civile

Changements dans la société
Les gens doivent se concerter pour atteindre des objectifs communs tout en tenant compte des opportunités offertes par le réel. « Il faut rêver logique! » (Yvette Muise)
« Il vaut mieux allumer quelques bougies que de maudire les ténèbres ! » (Lao Tseu)
Comment initier le changement social envers les mauvaises habitudes de consommation ? Comment changer les esprits ?

Changement au CAPMO
Le CAPMO est en lien avec de nombreux groupes communautaires d’où il tire son insertion dans la société québécoise. On peut élargir le cercle des groupes avec lesquels nous sommes en lien.

Les membres du CAPMO sont timides envers les actions de désobéissance civile. Parfois, nous manquons d’audace et avons peur de déranger, mais ce n’est pas juste le cas au CAPMO. Renforcir notre leadership auprès des autres organismes, convaincre les gens d’être moins timides, d’être plus audacieux. Quand il se produit des événements qui demandent de l’audace, apprendre à vivre la société civile à travers des actes publics.

Changements dans la société
Que chacun prenne conscience de sa responsabilité envers l’environnement, de composter, de faire de la sensibilisation auprès des autres, développer l’autosuffisance alimentaire en pratiquant l’agriculture urbaine. Pour sauver la planète, mais aussi comme une alternative viable pour ne pas encourager l’agriculture industrielle et les pratiques de monoculture. Au niveau de la société civile, créer une économie qui est tricotée serrée, une économie locale. Comme société, il faut apprendre à ralentir les rythmes du travail et de la consommation. Il y a une aliénation produite par la rapidité de la vie. Tout va trop vite et nous avons de moins en moins de temps pour penser à ce que nous faisons. Juste prendre le temps de s’auto-suffire, de créer, de vivre.

Changements au CAPMO
Nous pourrions être victime des luttes de pouvoir qui sont présentes dans la société. D’ailleurs, ce n’est pas juste au CAPMO. Nous avons discuté d’autres organismes à Québec où cela semble se produire. Des luttes de pouvoir entre les bénévoles et les salariés et une reproduction de l’injustice sociale envers des bénévoles. Il semble avoir une division sociale entre les statuts des uns et des autres. En raison du manque de financement, les organismes sont contraints d’adopter une vision entrepreneuriale de leurs actions.

Au CAPMO, il est important de préserver les cercles de discussions que nous faisons où il se vit une égalité du droit de parole entre les différents participants.

Changements dans la société
Ceux qui comme moi ont un certain âge, se rappelleront que la société québécoise était autrefois une société où il y avait très peu de participation de la base de la population. Tout était décidé par les notables et le clergé. Pour les gens, participer c’était être membre de, mais très peu prendre part aux décisions. Ce qui a éclaté à partir de 1960 c’est une formidable croissance de la société civile, de la démocratie participative et très concrètement, l’apparition de groupes de citoyens dans tous les domaines. Cela a commencé par les comité de citoyens de quartier. Avant cela, bien sûr, il y avait eu les syndicats et les coopératives, mais à partir des années 1960, nous avons assisté à un renouveau des syndicats et des coopératives, des comités de citoyens, des groupes de défense des droits, il y a eu le formidable mouvement des femmes avec des fédérations et des centres, etc. Le changement, ce serait de relancer cette démocratie participative qui depuis une trentaine d’années bat de l’aile. Les groupes essaient de survivre. Aujourd’hui également, la démocratie participative inclut l’éco-communauté. Comment faire cela ? En créant du lien, en brisant l’isolement, pour tout le monde, mais en priorisant les personnes qui vivent dans l’isolement. J’ai lu hier un article sur le nombre de personnes qui, au Canada, vivent seules. C’est vraiment très impressionnant. Il ne faut pas seulement briser l’isolement des individus, mais également celui des communautés repliées sur elles-mêmes. Dans un pays comme la France où les immigrants n’ont pas été intégrés au reste de la société, on les a mis dans des banlieues à part, c’est devenu un enjeu de société. Il faut aller chercher les gens là où ils sont.

Au CAPMO :
Maintenir et renforcer nos liens avec les autres organismes communautaires. Il faut connaitre leur terrain et le faire remonter au CAPMO. Il ne s’agit pas de simples représentations formelles. Inviter les différents groupes à venir présenter leur travail lors de nos soirées mensuelles. L’accueil des délégations étrangères. Il est très important pour le CAPMO de maintenir l’enracinement dans la communauté.

Quand un groupe traverse une période difficile, le risque c’est le repli sur soi, s’analyser lui-même, et pendant qu’il fait cela, il perd ses liens avec la communauté. Si nous faisons une démarche de planification stratégique, il ne faudrait pas que cela se fasse au détriment de nos implications dans le milieu. Il ne faut pas s’isoler du reste de la communauté. Il faut que les liens soient maintenus et nourris.

Changements dans la société
Développer un discours qui défend les intérêts. Comme groupe organisé, nous devons porter attention aux éléments qui échappent aux décideurs, à l’État, au marché, à la religion. Veiller à ce que les tâches soient respectées. Écrire une constitution civile. Unis pour se mobiliser au lieu de se diviser. Cela se fait pacifiquement. En Island et en Tunisie, ils ont écrit une constitution à partir des opinions exprimées par le peuple. Il faudrait se baser sur des choses qui existent déjà.

Changements à faire au CAPMO
Porter un discours favorable au développement de la société civile et au changement. Travailler, au moins théoriquement, à penser à des institutions de la société civile.

Réactions
Quelle est la place des femmes dans la société et au CAPMO ? Conscientiser les femmes du pouvoir qu’elles ont par la puissance de la parole pour influencer les prise de décisions dans leur propre communauté. Rappeler aux femmes d’aujourd’hui qu’elles ont un droit de parole et que ce qu’elles ont à dire est important, leur rappeler que leur présence ici est un vecteur de changement. LR

En tant qu’homme, nous avons tendance à oublier le rôle des femmes. Mais en réalité les femmes sont au cœur de la société civile et si un gouvernement veut faire plier une population, il s’en prendra aux femmes. Elles savent davantage que les hommes ce qu’il faut changer et ce qu’il faut préserver dans une société. Il y a une puissance de discernement chez les femmes qui est extraordinaire. Les hommes eux sont orgueilleux, ils veulent tout changer du jour au lendemain. Les femmes sont beaucoup plus conscientes de ce qui est important à changer et à ne pas changer. RL


 

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L’expérience spirituelle qui produit des quêtes de sens et des engagements

 Quelles sortes de changements aimerions-nous atteindre dans la société en rapport avec ce domaine ? Quelle est notre mission au CAPMO en rapport avec ce qui se passe ou ne se passe pas dans la société ?

L’expérience spirituelle, c’est apprendre à être ensemble en empathie et en harmonie. C’est une présence au monde, une présence aux autres, et c’est aussi un refus des rapports de domination. Une citation de Pierre Vadeboncoeur : « L’époque contemporaine a ouvert un éventail de possibilités sauf une qui est devenue tabou et inaccessible. C’est l’intériorité. » Aujourd’hui, tout nous pousse à aller à l’extérieur de soi, à vivre un certain éparpillement, au lieu de rechercher notre intériorité. Pour moi, au CAPMO, elle correspond en une identité collective profonde.
Il manque de silence. Nous sommes devenus une société verbomoteur qui ne prend pas le temps d’écouter. Nous devrions produire du silence à l’occasion. FD

Cela fait 16 ans que je fais du jardinage, de la permaculture. Ça semble être un loisir, mais moi j’y ai fait une très grande découverte qui est la spiritualité. Cela m’a amené à m’ouvrir à autre chose qu’à l’être humain parce qu’il y a d’autres formes de vie. J’ai aussi appris à respecter ces formes de vie qui habitent sous le sol où il existe des centaines de milliers de formes de vie. Depuis que l’humanité est là, nous les bafouons et nous ne respectons pas la Terre-Mère qui nous donne la nourriture dont nous avons besoin pour vivre. Actuellement, nous vivons un problème planétaire d’érosion des sols qui est urgent et inquiétant. Cela me fait un grand plaisir de partager avec vous. Je viens juste d’arriver au CAPMO. Pour parler de mon expérience personnelle, cela fait quelques années que je produits très peu de déchets dans ma vie quotidienne et que je fabrique du sol. Mes déchets alimentaires servent à nourrir mes vers pour mon vermicomposte. Je suis très actif là-dessus parce que je crois que le changement passe beaucoup par là. Je pense que demain il va y avoir bien des gens qui vont cultiver sur leur toit et sur leur balcon. On va créer de l’oxygène, on va créer de la communauté, on va s’intéresser à autre chose qu’à notre nombril. Il y a plus que l’être humain sur Terre. L’anthropocentrisme nous fait oublier tout ce qu’il y a autour de nous. SR

Je voudrais dire deux choses :
1—Revendiquer la libre expression de toutes les voies spirituelles, religieuses et non religieuses. Actuellement, à cause des excès des religions organisées, il y a comme un tabou sur la libre expression pour les voies spirituelles ou religieuses. Dans la société, il y a beaucoup d’agressivité à l’égard des religions instituées. On favorise davantage des recherches spirituelles plus floues. Aux Nuits de spiritualité, pendant plusieurs années, il se vivait un respect mutuel assez impressionnant.

2—Du côté du CAPMO, il faut absolument maintenir notre axe spiritualité. En ce qui concerne les demandes de subventions publiques, c’est tabou. Heureusement que nous avions un financement autre parce que nous n’aurions pas pu maintenir cela dans notre charte et nos règlements. C’est une espèce de norme qui s’est instituée au niveau de l’État. Ce que nous avons vu avec la tentative de la Charte des valeurs du Parti Québécois, une culture revancharde vis-à-vis les voies spirituelles. GD

Je viens de vivre ce soir quelque chose de super important. Je suis écœurée d’entendre l’animosité envers le passé religieux du Québec. C’est passé. Est-ce que je vis cela aujourd’hui ? J’ai des amis prêtres, j’ai une église qui est ouverte pour aller me reposer, pour aller prier et il n’y a personne qui me juge ou me pose des questions. Je me rappelle que ces églises ont été construites par nos pères et nos grand-pères à la force de leurs bras. Je suis contente, ce soir, que vous ayez présenté le CAPMO comme n’étant pas religieux, tout en ayant un respect des croyances de chacun. C’est vrai que le mot spirituel passe mieux, il est plus universel entre autre à cause des guerres de religions, mais nous n’avons plus cette guerre. Il serait important de changer de discours concernant la religion québécoise parce qu’en réalité ce que nous faisons présentement, s’assoir en cercle pour s’écouter parler, c’est très spirituel. LR

Je reviens au symbole de l’escargot. Qu’est-ce qu’il fait ? Il marche droit, sans jamais reculer, il transporte sa maison sur son dos, il laisse une trace, il avance lentement et il est baveux. Effectivement, la spiritualité c’est subversif. Pour moi qui était athée, plus ou moins agnostique, mais croyant toujours à une puissance supérieure, la spiritualité demeure l’arme la plus puissante que nous ayons pour lutter contre le néolibéralisme, contre l’injustice. C’est par la spiritualité que nous allons y arriver parce qu’elle nous donne des moyens. L’autre jour, lorsque nous avons parlé d’orientation, il y a quelque chose qui est ressortie. D’abord, nous sommes dans la vie parce que nous avons tous et toutes des expériences. Celles-ci sont ressenties par les sens, c’est sensoriel d’abord, nos cinq sens. Parfois il y en six ou sept, cela dépend des personnes ? Cela renvoie à une autre définition du sens qui est la sensibilité. Être sensible, avoir des sentiments, avoir des émotions. Et cela encore à une autre définition du sens qui est la signification, le sens. Je suis géographe, alors le sens supérieur, pour moi, c’est la direction : Vers quoi on s’en va ? RL

À travers mes recherches, j’ai découvert que nous sommes comme un espèce de radeau sur un océan. Celui-ci représente nos déterminations, mais en même temps que nous sommes limités sur cet océan, il nous porte. Alors, les déterminations si on ne les connait pas, si on ne connait pas les courants qui traversent l’océan, peuvent nous empêcher d’être libres. Mais on peut pendre une rame et choisir d’aller dans une direction. Ce qui nous libère véritablement, c’est la finalité. C’est le sens vers où on s’en va. Et je pense que c’est ce qui va aider le CAPMO dans les années à venir. C’est aller dans le sens de la libération de chaque individu pour régler le problème du rapport entre l’individu et la société, le problème symbolique de la violence entre la théorie et la pratique, et c’est la spiritualité qui peut résoudre ces problèmes-là. Nous avons besoin d’une théorie, mais cette dernière doit être justifiée par une spiritualité qui transcende le politique, l’intellectuel, l’économique. Cette spiritualité doit aussi être capable de susciter de l’espoir. RL

Pour ce qui est de la spiritualité. Au début de la soirée, quelqu’un a parlé d’animer. Selon le dictionnaire cela signifie : « Donner vie ». En service sociale nous avons une toute autre définition: Animer cela veut dire : « Gérer les peurs ». Face au groupe, ce sont deux incontournables: Donner vie et gérer les peurs. Dans notre société, c’est un manque cruel des deux côtés. Par contre, ici, c’est une force. JC

Je pense que nous pouvons être fiers de nos ancêtres, je suis une Québécoise d’origine française et irlandaise. Mes racines, je sais qu’il y a beaucoup de religiosité populaire qui n’est pas juste institutionnelle. L’importance de retrouver nos racines quelles qu’elles soient, en être fiers, pour toutes les générations, mais surtout pour les jeunes générations. Honorer ce que nos ancêtres ont planté ici, pas juste pour les idéaliser, mais aussi pour se reconnaître en eux pour vivre une certaine guérison de cette mémoire blessée pour pouvoir la réactualiser. Comment faire cela ? Je pense que dans la société il doit y avoir un changement, on manque de rituels de passage et d’appartenance. Dans les sociétés traditionnelles entre l’enfance et l’âge adulte, il y a des rites de passage qui sont très communautaires et très riches. Cela contribue à faire du sens. Comment construire des rituels communautaire ? Au CAPMO, peut-être qu’on le vit à chaque mois finalement ? Je pense qu’il y a quelque chose qui peut nous nourrir dans ce sens-là. Au niveau de l’articulation entre la théorie et la praxis, c’est la Théologie de la libération. Comment faire ici une Théologie de la libération qui s’inspire de nos racines québécoises ? Avec nos blessures, au Québec, il s’est fait beaucoup d’amalgames entre ce qu’est la culture populaire versus l’institution religieuse qu’est l’Église catholique. Mes souvenirs religieux me viennent de ma grand-mère irlandaise qui avait quelque chose de très profond chez elle, ce qui fait qu’au-delà de l’institution, j’ai des souvenirs de quelque chose de riche et de libérateur. EFC

Une pensée linéaire n’a pas besoin de cycles, elle est de causes à effets, elle exclut les cycles de vie comme ceux de la lune par exemple. (Tandis que les religions et leurs rites suivent des cycles annuels.) Les différents cycles de la nature, comme les saisons, auxquels nous sommes soumis, comportent des aspects extérieurs et intérieurs. Pour ce qui est de la science, il faudrait qu’il y ait un renouement entre la science et la conscience. Depuis les années 1980, il y a des grands colloques internationaux qui posent la question : Comment est-ce qu’on regarde ? La science n’est pas l’instrument adéquat pour la quête de sens puisqu’elle discrimine pour trouver sa voie, si bien qu’on finit par s’exclure soi-même et exclure les autres. La spiritualité est le ciment de la mosaïque cosmique et de la société civile. Chaque morceau de la mosaïque représente une société, un groupe ou un individu. Il existe des dômes de mosaïque qui ont trois milles ans et il n’y a pas un morceau qui est tombé grâce à ce ciment là qu’est la spiritualité. S’il n’y a pas une structure d’accueil, une structure qui est vide, il ne peut rien avoir. Comme sur les écrans d’ordinateur, les lettres apparaissent parce qu’il y a un espace vide pour les accueillir. ML

Il y a d’autres dimensions du groupe qui s’expriment à travers les arts, la peinture ou la cuisine par exemple. FD
À ce propos, je lisais tout récemment Edgar Morin, qui n’est plus très jeune. Il promeut un changement de civilisation. Selon lui : Le problème de la civilisation occidentale, cartésienne, rationnelle, capitaliste, impérialiste, patriarcale, c’est qu’elle est fragmentée. On appréhende le réel de façon rationnelle en séparant les choses, si bien qu’il n’y a presque plus personne ayant une vision d’ensemble de la société. Donc, la fragmentation du regard que nous portons sur le monde et de nous-mêmes par rapport aux autres et à l’intérieur de soi, conduit à une recherche de l’unité perdue. La spiritualité est la voie de l’intégration des fragments brisés à l’intérieur de soi, avec les autres, la communauté et le cosmos. Considérant cela, notre projet doit naitre de la spiritualité, c’est elle qui lui donnera du souffle pour durer grandir et se réaliser. Une révolution culturelle comme nous avons eu dans les années 1960, il y avait quelque chose en dessous de cela. Ce n’était pas seulement une décision rationnelle, il y avait quelque chose qui embrasait toutes les dimensions de l’être. YC

Un proverbe sanscrit dit que le bien extrême coïncide toujours avec le mal extrême. Autrefois, nous avons été élevés avec la culpabilité. C’est peut être cela qui est reproché à la religion. Par contre, l’extrême bien qu’il y avait dans la religion, c’était le pardon. Il n’y a pas d’instrument de guérison ou d’auto-guérison plus fort que le pardon. C’est un instrument de libération des peuples, de la femme, etc. Je pense que la spiritualité c’est ça. Cela devrait s’exercer par le pardon. Je ne sais pas quelle sorte de rituel il faudrait inventer pour le faire, mais je pense que les psychanalystes ont saisi ces instruments là et cela fonctionne. YL

C’est très global, mais je trouve qu’en général, dans la société, on accorde beaucoup d’importance à l’intelligence cérébrale qu’on mesure par le quotient intellectuel. Nous oublions toutes les autres formes d’intelligence comme l’intelligence relationnelle, l’intelligence sociale, l’intelligence manuelle. J’ai rencontré aujourd’hui quelqu’un qui avait de la difficulté à s’exprimer, mais qui avec ses mains peut faire des miracles. Si la société s’ouvrait un peu plus à toutes ces formes d’intelligence, je pense qu’il y en a sept ou huit, il y aurait des gens trisomiques avec nous ce soir. Ces gens ont l’intelligence du cœur. Nous vivons toujours dans notre tête, alors que ce n’est pas tout le monde qui a l’intelligence manuelle ou relationnelle, des gens qui sont capables d’entrer facilement en relation avec les autres. Ce sont des gens très intelligents même s’ils n’ont pas des bacs ou des doctorats. SR

On parlait de rituel ? Nous en vivons un ce soir. Nous sommes en communauté, nous sommes en cercle, nous avons un bâton de parole et il y a du respect et de l’écoute dans nos discussions. Les autochtones qui ont été isolés, bafoués, divisés, abusés, etc., comment aujourd’hui ils reprennent leur place et deviennent un exemple à suivre. Aujourd’hui, comment les autochtone sont présents dans la société québécoise, montréalaise, partout ? Moi, je vais dans des po wow, je vais un peu partout. Comment ont-ils réussi à intéresser les gens à leur façon de vivre ? Cela peut être une question fondamentale à aller vérifier avec eux. Comment sont-ils en paix avec le passé, en gardant leurs mœurs et leurs valeurs ? Justement, ils ont une belle spiritualité qui est celle de la nature et du respect. Alors le pardon existe, le respect de la nature, le respect de l’être humain, le respect existe. On retrouve absolument tout là-dedans et nous sommes de source et de souche autochtone. Combien de choses nous ont-ils enseignées pour que nous puissions vivre en ce pays ? Au niveau du droit de parole, d’influencer, de prendre part, de l’égalité ou quoi que ce soit. Je pense que nous sommes en plein dedans ce soir. Je vous remercie. LR

La spiritualité est déjà présente au CAPMO. Pour ce qui est du projet « Spiritualité et engagement social », cela serait une priorité de faire expliciter et exprimer la spiritualité des gens qui sont au CAPMO, ou près du CAPMO, au lieu de courir dans toutes les directions. Cela serait vraiment une priorité parce que il reste encore beaucoup de non-dits sur l’inspiration spirituelle qui porte les gens à venir au CAPMO et à s’engager dans la société. Je pense que ce soir nous assistons à ce genre de démonstration malgré l’heure tardive. GD

Dans la Théorie de la société civile, il y a quatre éléments stratégiques pour le changement social. L’un d’entre eux est le principe de liminarité que tu viens d’amener. C’est un militant philippin qui a trouvé ce mot pour parler de tous ceux qui se trouvent aux limites de la société, qui sont sur les marges de la société, qui ont été rejetés, qui ont eu des problèmes d’alcool, de prostitution, de drogue, de banditisme, etc. Tous ces gens qui essaient de se reprendre en main, représentent une richesse inouïe pour changer la société parce que le changement provient des marges. Il ne peut pas venir de ceux ou celles qui sont privilégiés. Il y a des études qui démontrent que si les privilégiés ont trop de pouvoir, c’est la société elle-même qui risque de disparaître. RL

En ayant participé à plusieurs planifications stratégiques, on va toujours chercher les consensus dans les équipes, et cela exclut les marges. Il devrait y avoir dans les processus de planification, un retour sur ce qui est sorti de la boîte. ML

Nous avons beaucoup parlé de la société, mais pas beaucoup de l’esprit dans la vie des êtres humains. Nous sommes un corps et un esprit et c’est à travers l’esprit que nous pouvons entrer en contact avec un créateur. Nous ne parlons jamais du Créateur. Qui nous a fait ? Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Que voulons-nous avec ce que nous avons ? C’est en ce sens que la dimension religieuse est présente, mais nous en tenons de moins en moins compte dans notre vie. On se préoccupe davantage de notre bien-être, donc de l’argent. C’est pourquoi nous avons tant de difficultés à lutter contre la primauté de l’argent dans le monde. De cet esprit, de cette dynamique qui ne vient pas juste des sens, ou des habiletés, ou des qualités de notre caractère, sinon qu’elle vient d’un Esprit qui doit nous animer et sur lequel on s’appuie réellement. Et cet Esprit pour ceux et celles qui ont toujours une affiliation religieuse, c’est ce Dieu qui est en nous et son Esprit passe en nous. Il nous a créé avec l’Esprit qu’Il veut nous communiquer. GB

On parlait d’animation. C’est l’Esprit qui nous anime et nous donne vie. EFC

Donc, c’est l’Amour. LR

Dieu est amour ! GB

Une chose que j’ai trouvé importante ce soir, c’est de garder nos contacts avec les autres groupes communautaires. Il faut garder les autres groupes autour de nous pour avoir une bonne solidité. CG

Le mouvement social, cela ne se fait pas tout seul et ces groupes viennent de la société civile. EFC

J’aime ça entendre les autres et j’ai vraiment aimé la formule de ce soir. Il y a plus d’interactions et on comprend plus les choses. Nous avons davantage le pouls du thème de la soirée. LR

J’ai aimé la participation de chacun et surtout l’écoute. YL

À chaque fois, je suis étonné de la richesse des personnes. FD

Je crois que les cœurs et les esprits vont gagner. Gramsci disait : « Il faut gagner les cœurs et les esprits de la société civile. » Alors l’Esprit qui nous anime est très présent et il fait un bon travail. RL

Compte-rendu rédigé par Yves Carrier

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