#256 – Pour nommer les maux qui nous tourmentent, atelier de poésie engagée

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Pour nommer les maux qui nous tourmentent, atelier de poésie engagée

L’idée d’une soirée de poésie engagée m’est venue suite à l’écoute de la sociologue bolivienne et aymara Silvia Rivera Cusicanqui. Ce qu’elle dit simplement c’est que l’univers sémantique, les mots, les expressions, des luttes des peuples et des classe populaires des différentes nations, sont sans cesse récupérer par les élites intellectuelles, les politiciens et les médias, qui en désamorcent le sens et les rendent inefficaces avant même qu’ils produisent un changement dans la société. La rhétorique des puissants se construit toujours à l’inverse des intérêts de la majorité, en récupérant inlassablement ses expressions et ses idées de génie pour en faire de nouveaux instruments de contrôle de la pensée. En Bolivie, ce qui a fait la différence, c’est que la   majorité du peuple s’exprime dans l’une des principales langues autochtones que sont le Quechua et l’Aymara. Cela a permis de construire un discours révolutionnaire en constante délibération qui était totalemenpour les élites blanches parce qu’elles ne le contrôlaient pas.t irrécupérable.

Devant cette impuissance des mots à nous délivrer de notre aliénation, je suis demeuré pantois. Que faire si nos mots sont récupérés contre nous dans une perversion permanente du langage ? Vers qui se tourner s’il faut se défier de nos propres mots et donc de nous-mêmes ? À cette récupération du verbe engagé, il fallait répondre par une tirade subversive du désordre établi. C’est ce qui nous amène à redécouvrir la poésie engagée comme moyen de renverser l’ordre des puissants, sa raison irrationnelle, sa logique démentielle, sa pensée petite et son absence de compassion, sauf lorsqu’il s’agit de nous trahir parce que les bons sentiments ont toujours un effet bœuf sur notre inconscient collectif. Mais la colère des exploités du système des profits à court terme, des oubliés de l’histoire et des errants naturels, finira bien un jour par éclater comme le levée du jour sur nos angoisses et nos peurs. L’effort créatif des opprimés est plus puissant que le langage réfractaire au changement et à la justice sociale. Vendeurs de bonheur en bouteille, négateurs de ce que nous sommes, gardez-vous d’empoisonner les sources originelles du langage,     fondements de l’unité première et espoir de dépassement d’un horizon en béton armé.

Yves Carrier

 Dans cette édition:
 Paroles au coeur
 Le chiffon rouge
 Le coeur est un oiseau
La rose et le réséda
Boutique Hilton / Repas de gratte-ciel
Compagnon d’Amériques
 Bonne raison pour ne rien faire / Vivà ma depresiòn
 Sarajevo
Poème malgache

Paroles pour le coeur

Par Placide Gaboury

Chapitre : La fin du monde

Et comme ce qui commence peut seul avoir une fin, un jour dans un numéro de la revue Question de, consacrée à la fin du monde, il y avait une photo de deux galaxies se heurtant de front. Mais ce n’était pas la fin du monde, pas plus que la désintégration d’une culture n’implique la fin du corps entier.

C’est la mode d’être affecté par ce qui s’appelle la sinistrose. Cette croyance négative qui voit tout en noir et qui interprète tous les événements de façon néfaste et destructrice.

Si je vois le monde comme piégé, puisque mon mental émotif ne verra que les aspérités, les échecs, les laideurs et les peurs, on n’interprète le monde, on ne le voit pas tel qu’il est aussi longtemps qu’on entretient des passions, de la peur et des culpabilités. Mais c’est connu que la peur est un désir renversé, on veut inconsciemment ce que l’on craint. Des personnes disposées à voir comme incompétentes, pleines de faiblesse et manquant de confiance en elle-même, attireront des accidents, des gestes manqués, des oublis, des gaucheries. Craignant le pire, elles l’attirent.

Mais si on pense pouvoir y réussir, la possibilité est alors ouverte. Mais on est moins porté à croire que nos discussions, où on émet des pensées ou simplement nos réflexions, nos passions, nos chicanes et critiques qui répandent l’une après l’autre des ondes de négativité, soient réellement nocives, que ces choses là soient même réelles. Mais c’est la réalité, penser à la guerre, en parler, entretenir des idées de mort, ce n’est pas que le déferlement d’effets négatifs qui iront en augmentant, soit un mal définitif. Cette purification est nécessaire, et elle ne peut se faire qu’une fois le négatif exprimé.

Un furoncle doit grossir avant d’éclater et ainsi purifié le corps. Pendant qu’il grossit, ce n’est pas le mal qui augmente, c’est le corps qui enserre le mal afin de le faire aboutir. Après la purification surgit d’un être purifié comme de la peine après l’enfantement surgit un être nouveau.

Commentaires :

  • Je trouve que cela représente un peu la réalité de ce que nous vivons.
  • Il part de deux galaxies pour arriver à l’individu et les pensées que nourrissent son cœur.
  • Même lorsque tout est détruit, il y a quelque chose qui reste.

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Le chiffon rouge

Paroles : Maurice Vidalin, 1977 –  Pour écoute :  https://www.youtube.com/watch?v=-u9ScA4F8Vk

Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge
Une fleur couleur de sang
Si tu veux vraiment que ça change et que ça bouge
Lève-toi car il est temps

Allons droit devant vers la lumière
En levant le poing et en serrant les dents
Nous réveillerons la terre entière
Et demain, nos matins chanteront

Compagnon de colère, compagnon de combat
Toi que l’on faisait taire, toi qui ne comptais pas
Tu vas pouvoir enfin le porter
Le chiffon rouge de la liberté
Car le monde sera ce que tu le feras
Plein d’amour de justice et de joie

Accroche à ton cœur un morceau de chiffon rouge
Une fleur couleur de sang
Si tu veux vraiment que ça change et que ça bouge
Lève-toi car il est temps

Tu crevais de faim dans ta misère
Tu vendais tes bras pour un morceau de pain
Mais ne crains plus rien, le jour se lève
Il fera bon vivre demain

Compagnon de colère, compagnon de combat
Toi que l’on faisait taire, toi qui ne comptais pas
Tu vas pouvoir enfin le porter
Le chiffon rouge de la liberté
Car le monde sera ce que tu le feras
Plein d’amour de justice et de joie

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Le cœur est un oiseau

Louis-Félix Côté, chanté par Richard Desjardins – Pour écoute : https://www.youtube.com/watch?v=ZSSe-DFYBsY

Par delà les frontières 
Les prairies et la mer
Dans les grandes noirceurs
Sous le feu des chasseurs
Dans les mains de la mort
Il s’envole encore
Plus haut, plus haut
Le cœur est un oiseau

Dans les yeux des miradors
Dans les rues de nulle part
Au milieu des déserts
De froid de faim et de fer
Contre la tyrannie il refait son nid
Plus chaud, plus chaud

Le cœur est un oiseau

Oh, libertéCe n’était qu’un orage
Ce n’était qu’une cage
Tu reprendras ta course
Tu iras à la source
Tu boiras tout le ciel
Ouvre tes ailes
Liberté, liberté
Liberté

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To be or not to be la vie

Gilles Carle, 1999, Chloé St-Marie, album Je pleure tu pleures – Pour écoute : https://www.youtube.com/watch?v=ieIOWcrxZO8

Le doigt sur la gachette
Le pied sur le gaz
L’œil en extase
Je m’anglicise lentement
Lentement je m’anglifie

L’arme sur la tempe
La tête sur l’oreiller
L’âme au plancher
Je me décompose lentement
Lentement je me fuis

To be or not to be la vie

Je dis see you
Je dis damn
Je dis fuck you madam
Les mots sont les oiseaux d’automne
Mort pour la patrie

Je dis shoot
Je dis shit
Je dis bullshit madam
Les mots sont des larmes d’acier
Trempés dans le sang

Misère noire
Mi-carême
Langue trop belle
Je ne sais plus te dire
Ne t’en vas pas
Reste là
Là ici
Ici là-bas

Je cherche mes mots au bord de l’abîme
Je me vide de tout
Je m’accroche à un clou
J’implore le destin
Belle langue sans fin
Sans pareil tu nous rends fous
Langue d’enfant de chienne
Il ne me reste que toi

Lettre morte
Peine perdue
Mots de mon enfance
Je ne vous verrai plus
Adieu Villon
Adieu Miron
Mots de ma jeunesse
Je ne vous chante plus
Mots de ma jeunesse
Je ne vous entends plus

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La rose et le réséda

Poème de Louis Aragon (1943-44) – Pour écoute : https://www.youtube.com/watch?v=Gq01vENbmPc 

Ce poème de Louis Aragon, dont sont issus les six vers qui figurent sur le bandeau, est le symbole de notre action au travers du site vineyardsaker.fr.

C’est un appel au rassemblement pour la liberté, un hommage aux résistants emprisonnés et tombés pour la France, durant la Seconde Guerre mondiale. Il célèbre le courage des hommes qui réussirent à dépasser leurs petites convictions personnelles, que ce soit de religion ou de politique, afin d’œuvrer ensemble pour une noble cause : la libération de la France pendant l’Occupation. Communistes et catholiques se retrouvèrent alors pour combattre, pour souffrir et pour mourir ensemble dans l’espoir de jours meilleurs. Lui-même communiste et clandestin, Louis Aragon rend ici un hommage à tous ces hommes et leur apporte l’espoir de retrouver un jour la joie dans les foyers

La rose, par sa couleur rouge, symbolise le communiste anticlérical, celui qui ne croit pas au ciel, c’est-à-dire à Dieu. Le réséda figure, lui, la couleur blanche, celle de la noblesse.

La rose et le réséda fut d’abord publié en 1943, puis en 1944, cette fois avec la dédicace suivante « À Gabriel Péri et Honoré d’Estienne d’Orves, comme à Guy Môquet et Gilbert Dru ». Quatre hommes. Deux communistes et deux catholiques. Tous des résistants, tous morts fusillés par les Allemands.

Guernica, Pablo Picasso

 

La rose et le réséda

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l’échelle
Et lequel guettait en bas

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas

Qu’importe comment s’appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l’un fut de la chapelle
Et l’autre s’y dérobât

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du cœur des bras

Et tous les deux disaient qu’elle
Vive et qui vivra verra

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au cœur du commun combat

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l’un chancelle
L’autre tombe qui mourra

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas

Ils sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l’autre gèle
Lequel préfère les rats

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Deux sanglots font un seul glas

Et quand vient l’aube cruelle
Passent de vie à trépas

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu’aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Il coule il coule il se mêle
à la terre qu’il aima
Pour qu’à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat

Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas

L’un court et l’autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L’alouette et l’hirondelle
La rose et le réséda

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Boutique Hilton

Robert Lapointe, 1976

Poème-fleuve des centres d’achat comme musique sans voix banale qu’on n’entend plus si ce n’est en bruit de fond pareil aux tiroirs-caisses qui chantent leur joie d’accueillir l’argent qui roule et qui glisse d’une poche à l’autre sans jamais s’arrêter commandé par l’intense circulation créant l’inflation comme la trouble produit l’équivoque à laquelle on doit mettre fin dans les plus brefs délais si l’on ne veut pas finir ses nuits noyé dans le fleuve St-Laurent en se jetant du tablier du pont Pierre-Laporte ainsi nommé en l’honneur de l’un des gangsters du Parti qui a permis la construction de cet abominable édifice et de quelques autres qui charcutent le ciel de Québec et sous lequel je me trouve à présent pour une promenade triste et désœuvrée même si j’ai rencontré une bonne amie dans l’une des boutiques du Hilton.

Repas de gratte-ciel

Robert Lapointe – L’équivoque assassinée, mai-juin 76, Québec.

Et si on faisait du Hilton haché
Avec une moulinette à béton
En y ajoutant du Concorde fracassé
Puis, comme légume, de la purée de Complexe G
Mêlée à un peu de Place Québec;
En guise de dessert, l’auberge des Gouverneurs renversée
Et Place de la Capitale en crème ou en gelée
Sans oublier une salade de blocs à appartements;
Pour le café on détournerait le St-Laurent dans notre tasse
Saupoudrée de bitume et de ciment.
Ah ! Le bon repas que nous ferions.

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Compagnon des Amériques

Gaston Miron – Pour écoute : https://www.youtube.com/watch?v=u_7LDvgqFwE

Compagnon des Amériques
Québec ma terre amère ma terre amande
ma patrie d’haleine dans la touffe des vents
j’ai de toi la difficile et poignante présence
avec une large blessure d’espace au front
dans une vivante agonie de roseaux au visage

je parle avec les mots noueux de nos endurances
nous avons soif de toutes les eaux du monde
nous avons faim de toutes les terres du monde
dans la liberté criée de débris d’embâcle
nos feux de position s’allument vers le large
l’aïeule prière à nos doigts défaillante
la pauvreté luisant comme des fers à nos chevilles

mais cargue-moi en toi pays, cargue-moi
et marche au rompt le cœur de tes écorces tendres
marche à l’arête de tes dures plaies d’érosion
marche à tes pas réveillés des sommeils d’ornières
et marche à ta force épissure des bras à ton sol
mais chante plus haut l’amour en moi, chante
je me ferai passion de ta face
je me ferai porteur de ton espérance
veilleur, guetteur, coureur, haleur de ton avènement
un homme de ton réquisitoire
un homme de ta patience raboteuse et varlopeuse
un homme de ta commisération infinie

l’homme artériel de tes gigues
dans le poitrail effervescent de tes poudreries
dans la grande artillerie de tes couleurs d’automne
dans tes hanches de montagne
dans l’accord comète de tes plaines
dans l’artésienne vigueur de tes villes
dans toutes les litanies
de chats-huants qui huent dans la lune
devant toutes les compromissions en peaux de vison
devant les héros de la bonne conscience
les émancipés malingres
les insectes des belles manières
devant tous les commandeurs de ton exploitation
de ta chair à pavé
de ta sueur à gages
mais donne la main à toutes les rencontres, pays
toi qui apparais
par tous les chemins défoncés de ton histoire
aux hommes debout dans l’horizon de la justice
qui te saluent
salut à toi territoire de ma poésie
salut les hommes et les femmes
des pères et mères de l’aventure

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Bonne raison pour ne rien faire

– Michaël Lessard (micles.biz) – 24 février 2013 – Petite chansonnette composée un dimanche matin, pour publier sur mon profil Facebook pour le plaisir.

L’injustice est sans fin
Est-ce que je lutte en vain
A tient voilà j’ai trouvé
Une bonne raison pour ne faire rien
Un jour sur mon lit de mort
Je vais me raconter des histoires.

C’est que je n’ai plus envie de lutter
A tient voilà ma vérité

Les abrutis croient qu’on lutte pour le plaisir
C’est juste qu’ils n’entendent pas
leurs frères et sœurs souffrir

Les abrutis croient qu’on lutte pour le pouvoir
C’est juste que la compassion
ne semble pas les mouvoir

S’il n’y en avait pas tant
pour appuyer le mensonge
Il me ferait bien plaisir
de rester dans mes songes.
__

Viva ma depresión !

Michaël Lessard – À Québec, 23 juin 2010 (v0.4 éditions 2013/2014).

Foutu devant l’abime

Faudrait surtout pas que je déprime.

L’amour a échoué

Faudrait surtout pas déprimer.

Ils vont te disqualifier

Au jeu des courses insensées…

On cour peut-être à l’autodestruction

Mais ça serait fou d’en faire une dépression

Voici ta médication ___

___ Tu dois faire comme tout le monde et avancer sans raison !

La véritable aliénation

C’est vos hosties de prescriptions

Suppression… de nos passions…

Moi j’veux vivre ___ ___ __ _ !

Vive, ma dépression !

Oui j’les trouve belles ses raisons

Ben, c’est l’amour comme de raison.

Pour remonter à la surface

Faut se dépressuriser doucement.

Ces eaux profondes sont si chaudes

Je m’y baigne depuis si longtemps.

Ils vous diront que vous avez contracté une terrible maladie

Et que tous ses pilules, c’est surtout pas fini.

L’ennemi, c’est la peur !

Et la blessure, c’est nos mensonges !

Ça fait que j’vais me soigner par l’amour et la vérité ___ !!!

Moi j’veux vivre ___ ___ __ _ !

Vive, ma dépression !

Oui j’les trouve belles ses raisons

Ben, c’est l’amour comme de raison.

Si tu peux voir leurs mensonges

Tu peux aussi voir tes vérités.

On nous demande de nous mentir

Pour nous divertir.

Ils n’en croiront pas leurs oreilles

Quand tous ces enfants téléconditionnés crieront quand même la vérité.

Ils veulent que nous ayons peur des Chinois

Ce sont pourtant nos ami-e-s dans la perdition.

Une seule Humanité

C’est ensemble que nous tomberons.

Et moi j’crois en cette révolution

pleine d’amour et de compassion.

Nous sommes des millions,

qui sans se savoir,

changent leur vie et changent le monde.

Un jour à leur grande surprise

L’Humanité verra une nouvelle aurore.

Un jour à leur grande surprise

Leurs avoirs n’auront plus de pouvoir ____ !

Moi j’veux vivre __ __ __ _ !

Vive, notre libération.

Oui j’la trouve belle ses raisons

Ben, c’est l’amour comme de raison.

J’ai décidé de lutter

De ne pas être leur salarié.

Ma seule autorité est la recherche de vérité

Pour ça on me dit mésadapté.

Faut faire ce que doit

Tu sais ce qui est juste, n’entends-tu pas un cri fort en toi !

Il faut que je crois en moi

Parce que y’a une lumière qui chauffe en soi ! _________ en soi !

Moi j’veux vivre __ __ __ _ !

Vive, notre libération.

Oui j’la trouve belle ses raisons

Ben, c’est l’amour comme de raison.

Ma dépression

À’me demande de cessez de tourner en rond

Et de suivre mes vraies passions

Et ensemble on va la créer___ la libération.

© Michaël Lessard (micles.biz) – Le copyright est un droit d’auteur qui ne vous interdit pas de l’interpréter pleinement ou en partie, pouvu que cela ne génère aucun profit et que l’auteur soit mentionné. Mon objectif n’est pas capitaliste, au contraire justement: je désire toutefois être respecté comme l’auteur de ces paroles. – Pour questions ou demandes de droits, contactez Michaël Lessard au 418-254-6448 (Québec, Canada) / mic [arobas] micles.biz.

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Sarajevo

Dan Bigras – Pour écoute : https://www.youtube.com/watch?v=dHCtfJGHPs0

On veut pas voir que ça existe
C’est juste un show pour la télé
Une invention des terroristes
Chaque soir pour nous réconforter

Chez nous chez vous il y a des fleurs
Il y a la télé pour les idiots
Et la prison pour tous les tueurs
Chez nous c’est loin de Sarajevo

La vie c’est un écran couleur
Le viol le meurtre l’amour aussi
L’indifférence ça cache la peur
On a rien fait on a rien dit

Les meurtres d’argent n’ont pas d’odeur
Chez nous chez vous c’est tellement beau
Un soir j’en ai perdu mon cœur
Je l’ai retrouvé à Sarajevo, Sarajevo

Chaque fois que tu dis pas dans ma cour
Pour toi l’horreur c’est pour ailleurs
La journée où ça sera ton tour
Les powerfreaks paieront tes fleurs

Dans un jardin c’est beau les fleurs
Il n’en reste plus pour les tombeaux
Il y a plus de morts qu’il y a de fleurs
C’est un peu triste Sarajevo

J’en ai eu le cœur arraché
Je peux juste le recoudre avec des mots

Toujours l’horreur et la beauté
Vivront mariés à Sarajevo

Si tu fais pas mal au malheur
Quand un enfant a le cœur gros
À chaque fois c’est toi qui meurs
C’est dans ton cœur Sarajevo
Sarajevo

Ils sont entrés par la petite porte
Les chiens passent toujours par la cour
Leur religion était plus forte
Alors la nuit a mangé le jour

Ils ont sortis les petits enfants
Encore vivants du ventre des femmes
Pour s’amuser ils ont tué le temps
Une vie un petit envoyé dans les flammes

Depuis les corps sont enterrés
Debout le soleil en pleine face
Les morts ne peuvent même plus se coucher
Pourrir debout ça prend moins de place

C’est quoi dis-moi c’est quoi la guerre
C’est juste un meurtre un million de fois
Un tueur qui fait pleurer sa mère
À Montréal ou Sarajevo

Sarajevo
Les pauvres sont toujours en avant
Il n’y a aucun remède aux grands mots
Qui rendent les riches plus puissants
Plus riches à chaque Sarajevo

s’il y a une tuerie dans ton cœur
Arrête de croire tous les salauds
Qui n’ont ni tendresses ni douleurs
Sinon c’est toi Sarajevo

Après le massacre ils sont rentrés
Et ils sont tous devenus fous
Et les seuls qui en ont réchappés
Les powerfreaks ils sont chez nous

Vu d’un salon la guerre c’est loin
Mais aujourd’hui c’est un peu moins beau
Un enfant stoned est mort de rien
Ça sera toujours Sarajevo

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Poème malgache : Ny Tononkira

En quête de l’oiseau caché (mikatsakany voromiery) d’après Jean Joseph Rabearivelo (Presque songes), Robert Lapointe, décembre 1975, Québec.

Parole pour chanter d’une langue à venir,

Langue qui ne fut que parler par le passé;

Et tu prends le flambeau de ces mots difficiles,

Chantant à tes oreilles comme l’alizé.

Tu habilles de mots l’essaim de tes idées,

Mots d’usages divers et vierges de grammaire;

Le poème pour toi est chant vêtu de mots,

Traduisant les idées et les souffles de l’âme;

Ton chant cherche les mots qui vont traduire enfin

Ton esprit et ton cœur, pour séduire les âmes

Par des gerbes de fleurs jetés aux bords des lèvres,

Lèvres soudain peuplées de fils de la mémoire,

Qui rendent compte encore des morts qui leur sont chers.

(Fils, pluriel de fil)

 

Parce que les paroles sont parfois des armes qui servent à réveiller des peuples.

Poèmes recueillis par Yves Carrier

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