#252 – Le Forum social des peuples à Ottawa
Les origines du Forum social se situent au Brésil, en 1999, à Porto Alegre où tout a commencé à une échelle nationale, pour faire contrepoids au discours hégémonique néolibéral qui sacrifiait les valeurs sociales aux aléas du marché, nouveau maître que nous devions suivre aveuglément. Puis,l’année suivante, le Forum social est devenu mondial et a connu un développement exponentiel. Les ateliers fort nombreux sont présentés à l’initiative des différents groupes participants selon de grandes thématiques préétablies. Les groupes, mouvements sociaux, syndicats, coopératives,etc. qui y participent ont en commun d’être porteurs de projets alternatifs à l’économie néolibérale. Les partis politiques ne sont pas admis au Forum social, mais des individus membres de partis peuvent y participer.
L’idée, c’est que cela part du local et que cela se fédère en montant vers le régional, le national, le continental et le mondial. Depuis, il y a eu de nombreux Forum sociaux portant même sur des sujets spécifiques comme l’éducation, l’environnement, la santé alternative, etc.
À Québec, nous avons eu le Sommet des peuples au printemps 2001 qui précédait de quelques jours la rencontre pour donner vie à la ZLÉA (Zone de libre-échange des Amériques). Cet accord a été rejeté par plusieurs pays d’Amérique du sud qui ont élu des gouvernements de gauche comme le Venezuela, le Brésil, l’Uruguay, la Bolivie, l’Équateur et l’Argentine. Cet accord signifiait l’abandon des barrières tarifaires douanières pour protéger les industries de ces économies émergeantes au profit des multinationales nord-américaines. L’ALBA, soit l’Alliance bolivarienne pour l’Amérique latine est née sur les cendres de la ZLÉA. L’ALBA constitue un contre projet de construction d’un bloc politique, économique, culturel et social, vis-à-vis de l’hégémonie occidentale.
Maintenant, j’aimerais que nous parlions du Forum social des peuples qui a eu lieu à Ottawa du 19 au 23 août 2014 et qui avait pour but de rassembler les forces progressistes du Canada issues des trois solitudes : les Premières nations, la société civile du Canada anglais, et les forces vives de la société québécoise.
– Yves Carrier