Document-synthèse et de réflexion d’un processus de trois ans sur un projet de société
Présentation
Depuis le début des années 1980, à la faveur du déclin du communisme, l’idéologie néolibérale s’est renforcée et a teinté notre rapport au monde : montée de l’individualisme, de la compétitivité, de l’efficacité, etc. au détriment des valeurs comme la solidarité et la dignité humaine. Cette idéologie influence les choix politiques de nos gouvernements qui sabrent dans les programmes sociaux et le bien commun. Ainsi, les conditions de vie des personnes se détériorent ce qui limite de plus en plus leur capacité à s’impliquer socialement.
Les reculs que nous vivons dans les acquis sociaux effritent l’espérance et la foi en la possibilité de transformer le monde. Ce contexte ne vient qu’amplifier les difficultés personnelles liées à la militance (la souffrance de certaines prises de conscience, la recherche de cohérence entre les valeurs espérées et la réalité, la frustration des limites aux possibilités de transformation sociale, etc.).
Au Québec, une bonne partie de la population est en rupture avec l’Église et tout ce qui est associé de près ou de loin à elle. Par ailleurs, les positions qui sont prises par cette dernière freinent le sentiment d’appartenance et entretiennent plutôt l’image d’une Église hors du monde, sans cohérence avec le message évangélique. Cependant, nous pouvons remarquer que les personnes ont besoin encore de croire, que ce soit en l’humanité, en Dieu (pas nécessairement catholique), en des valeurs profondes, des convictions… ce qui nous amène à parler de spiritualité.
Soyons honnête, ce mot fait frissonner encore plusieurs personnes qui le relient inévitablement à la religion. Mais lorsque ces personnes vont un peu plus loin que leur première interprétation de ce mot, elles se rendent vite compte que la spiritualité fait partie d’elle car cette spiritualité se compose de tout ce qui nous fait croire en quelque chose, en une certaine espérance qui s’expriment par certaines pratiques d’intériorité.
Comment nommer la spiritualité dans laquelle des militantEs se reconnaîtront, qui n’est pas spécifiquement la spiritualité de l’engagement chrétien, mais qui l’inclut, tout en s’inspirant d’autres traditions spirituelles, incluant la tradition humaniste laïque? Mais qu’est-ce qui nourrit cette foi, cette espérance qui pousse les militants et militantes à s’engager? Qu’est- ce qui inspire les militantEs à exercer leurs droits et à remplir leurs devoirs de citoyenNEs à travers leurs engagements? Alors, quelle est cette spiritualité de la citoyenneté?
Téléchargez la version PDF pour lire le document.