Enquête conscientisante sur l’accessibiité sociale du transport en commun

ENQUÊTE CONSCIENTISANTE SUR L’ACCESSIBILITÉ SOCIALE DU TRANSPORT EN COMMUN

SUR LE TERRITOIRE DU RÉSEAU DE TRANSPORT DE LA CAPITALE (RTC)

version pdf de l’enquête

Le CAPMO est un carrefour d’actions et de réflexions ainsi qu’un organisme d’éducation populaire autonome. Il favorise le regroupement, l’implication, le ressourcement et la formation des personnes provenant de milieu populaire et de celles qui leur sont solidaires. Le Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert vise la construction d’une culture et d’un monde plus juste dans une perspective de refus de la misère, d’exercice d’une citoyenneté reposant sur la dignité des personnes et la reconnaissance de toute contribution à la société.

Le cœur de la vie du CAPMO, ce sont ses rencontres mensuelles. Quel que soit le sujet, la présentation «magistrale» est très courte. Après celle-ci, un cercle est formé et toute la place est laissée à la prise de parole des personnes. Les nouvelles connaissances sont ainsi co-construites parce qu’elles proviennent de la subjectivité et du vécu des gens. C’est lors de l’une de ces rencontres en février 2012 qu’a germé l’idée de lutter pour l’accessibilité sociale du transport en commun. Cette soirée mensuelle, animée par le Regroupement en éducation populaire et en action communautaire, le RÉPAC 03-12, portait sur la défense collective des droits. Invités à identifier une problématique sociale orpheline, la cherté du transport en commun est apparue comme une situation affectant considérablement les conditions de vie des populations les plus vulnérables. Histoire de se donner une base commune de discussion, les deux rencontres suivantes furent consacrées à ce thème. L’option de la gratuité du transport en commun, thème de la rencontre de mars 2012, fut rapidement écartée pour des motifs stratégiques, les membres préférant envisager une revendication plus rassembleuse auprès de l’opinion publique. La rencontre du 13 avril 2012 permit de parler de stratégie d’action, en reconnaissant les alliés à cette cause représentés par le mouvement écologiste, tout en en affirmant la priorité pour nos membres de venir en aide aux personnes en situation de pauvreté puisqu’il ne semblait pas y avoir d’instance organisée dans la société civile pour défendre le droit à l’accessibilité sociale du transport en commun. C’est à cette fin, qu’en avril 2012, fut fondé le Comité du CAPMO pour l’accessibilité sociale du transport en commun.

Réalisant le besoin de nous documenter sur le vécu des personnes en situation de pauvreté, la nécessité d’une enquête est apparue évidente. De fait, nous avons constaté qu’à Calgary, le recueil de témoignages avait constitué une stratégie gagnante pour l’obtention d’une tarification sociale. L’approche de l’enquête conscientisante a été retenue pour accomplir cet exercice. Elle a été précisée à la suite d’une rencontre mensuelle animée par le Collectif québécois de conscientisation en avril 2014. En effet, si nous voulions mobiliser les gens autour d’un enjeu comme l’accessibilité sociale du transport en commun, une recherche-action participative réalisée dans une approche de conscientisation permettait aux participants de partager leur perception sur la pauvreté tout en effectuant une analyse sociale.

Au cours des pages suivantes, nous aborderons d’abord la problématique générale dans ses dimensions géographiques, environnementales et sociales, puis nous explorerons quelques exemples de politiques favorables à l’accessibilité sociale du transport en commun réalisée à l’extérieur des frontières du Québec, en Alberta, en France et en Suisse. Nous effectuerons un bref rappel des bases juridiques pouvant permettre de revendiquer ce droit légitime à la mobilité. Ensuite, nous expliquerons les raisons de la méthode choisie, celle de l’enquête conscientisante qui donne la parole aux personnes directement concernées par cette problématique car celles-ci sont davantage susceptibles d’apporter des témoignages crédibles sur les impacts quotidiens du manque d’accessibilité du transport en commun. Le dernier chapitre constitue le cœur de la recherche proprement dite, il concerne les résultats obtenus auprès des participantEs à notre enquête. En dernier lieu apparaissent nos recommandations.

La vision du Comité est que le transport en commun constitue un besoin essentiel à une vie décente, un service public indispensable pour permettre la participation économique, politique, culturelle, sociale, des citoyennes et citoyens.

Les objectifs généraux du Comité sont de dénoncer la pression vers une logique marchande du RTC (Réseau de transport de la Capitale). À court terme, nous voulons voir réduites les inégalités sociales en matière de mobilité et, dans une perspective à long terme, les éliminer. À moyen terme, nous travaillerons pour qu’une tarification sociale, au bénéfice des personnes en situation de pauvreté, soit implantée sur le territoire du RTC.

Dans notre ville, l’enjeu de l’accessibilité sociale du transport en commun n’avait pas beaucoup été abordé de façon aussi ciblée et approfondie. Nous pouvons donc considérer que le travail réalisé en est un de pionniers. Créer une animation et mettre sur pied un questionnaire accessible aux personnes en situation de pauvreté, constituait un défi de taille. À travers cette démarche, nous avons construit une animation, un modèle d’éducation populaire pouvant être repris par d’autres groupes par la suite.

Tout en reconnaissant les limites de cette recherche-action participative, nous avons espoir qu’elle saura éveiller les décideurs et l’opinion publique en général à la question de l’exclusion pour plusieurs personnes d’un service public essentiel à leur bien-être et à leur épanouissement.

Bonne lecture !

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