Ça roule au CAPMO, mars 2022

Guerre et Paix

Je me sens envahi d’une profonde tristesse à la vue des images de destruction en provenance de l’Ukraine. Je sens confusément que la haine se répand et qu’elle déborde sur l’Europe et l’Amérique. Ici et là, on entend déjà des appels à la guerre. J’espère que des négociations de paix mettent fin aux affrontements qui ne vont provoquer que d’avantage de souffrance, de haine et de soif de vengeance.

Étrangement, la résistance pacifique n’a jamais été mentionnée dans les médias. Les puissances occidentales s’empressant de fournir des armes au peuple ukrainien, mais est-ce seulement une voie raisonnable? Imaginez un instant que les États-Unis décident d’envahir le Canada et que le gouvernement nous propose de fabriquer des cocktails Molotov pour nous défendre. Ce serait commettre un suicide.

Les exemples des guerres en Syrie, en Irak et en Lybie, ne nous ont pas suffi. Des pays réduits en cendre, des centaines de milliers de morts et des millions de réfugiés sur les routes. Est-ce vraiment ce que nous souhaitons pour l’Ukraine? À qui sert la guerre ?

Je suis un pacifiste, un anti-impérialiste et un rêveur, mais nous courrons un grave danger d’enlisement dans ce conflit si un cessez-le-feu ne devient pas rapidement effectif. Les provocations, les imprudences et les erreurs stratégiques, contribueront à envenimer les choses et à rendre la haine encore plus aveugle. Les pays d’Europe de l’Est en ont gros sur le cœur d’avoir subi l’occupation soviétique pendant 50 ans. Ils voudront se défendre et aider leur voisin ukrainien. C’est là que le pire pourrait se produire, comme une chute où nous serions tous entraînés. Les exemples ne manquent pas. L’équilibre du monde est fragile, il ne tient qu’à un fil.

Pourquoi cette envie de destruction est-elle si forte chez l’être humain ? Partout, au nom de la démocratie, on s’entretue. Pourtant, les résultats ne reflètent pas ce qu’on espérait. Les guerres sont un feu qui nous dévore et laisse en héritage toujours davantage de haine entre les peuples. Souvent, on se déclare la guerre pour venger les victimes de la guerre précédente, sans jamais arriver au bout de la haine, mais il faudra bien un jour qu’on se réveille de ce cauchemar. La violence n’a jamais rien réglée de manière durable. Une tyrannie est remplacée par une plus grande, sauf en de rares exceptions comme ce fut le cas pour l’Allemagne nazi. C’est rare qu’on a la chance de combattre le mal absolu. Le plus souvent, ce sont des intérêts qui sont en jeu, mais pas ceux des peuples. On se fait la guerre pour occuper un territoire, s’emparer des ressources ou empêcher le pays voisin de devenir plus puissant que soi. Les haines ethniques, différences de langues ou de religions, ne sont que des prétextes pour la propagande guerrière. On diabolise l’ennemi pour être bien sûr que son extermination est le seul choix raisonnable. Hélas, à la guerre, la raison et l’objectivité sont les premières victimes.

Yves Carrier

      VRAIES NOUVELLES

par Robert Lapointe

Victor Orban, président de la Hongrie et droitiste notoire, a autorisé la construction d’une université shanghaienne à Budapest, travail effectué par des ouvriers chinois. Aussi, la municipalité a démontré son enthousiasme en rebaptisant certaines rues aux alentours : Rues du Dalaï-lama, de la Liberté-à-Hongkong et Route des Martyrs-Ouigours. Après les tanks russes en 1956, ceux de Chine s’inviteront peut-être au bord du Danube (d’après P. Chesnet, Charlie Hebdo, No 1507, 8 juin 2021, p.6).

Si l’on se fie à un rapport d’OXFAM, que presque personne ne soutient, la crise environnementale dissimulerait en fait une lutte de classes. Il s’agit d’un constat réalisé par le Financial Times de Londres. Les 50% les plus pauvres de la population mondiale seraient responsables pour 5% de la pollution. Horrible, n’est-ce pas? Les 40% moyennement aisés le seraient pour 49%. Et les 10% les plus riches, 46%. On voit l’hypocrisie des pays riches pour lesquels, selon le Club de Rome, la surpopulation serait le problème. Le gouvernement chinois a immédiatement répondu à cette assertion. Les pays du Tiers-monde ont aussi réagi par l’entremise de Samir Amin, sociologue égyptien, en créant le Club de Dakar, et en développant une pensée tiers-mondiste illustrée notamment par des intellectuels brésiliens et latino-américains. L’accumulation à l’échelle mondiale ne profite guère qu’à une petite proportion de la population. Le partage des richesses à l’échelle mondiale dépend du partage du pouvoir entre les riches et les pauvres.

La lutte des classes, cette horreur que l’on voudrait dissimuler, surtout depuis la fin de la guerre froide, se poursuit toujours et est encore sous-jacente à bien des contextes contemporains : lutte contre le terrorisme, crise sanitaire, réchauffement climatique. Il faut se méfier des discours les mieux articulés, surtout de ceux qui nous portent de la responsabilité à la culpabilité. Voir le paragraphe précédent. Les discours en vogue sont souvent tendancieux. Par exemple, l’emploi du terme « islamophobie » plairait à un certain monsieur Huntington, auteur du Choc des Civilisations, qui évite l’accusation de racisme en déplaçant l’attention sur les différences culturelles. Cela profite aussi aux islamistes radicaux qui peuvent se présenter comme défenseurs de leur religion alors que leurs coreligionnaires sont leurs principales victimes. Et est évacuée ainsi la lutte des classes qui pourrait tous nous réunir contre les riches et les puissants de cette planète.

Ah! C’est précieux la liberté! Le convoi canadien de la liberté est imité en France. La crise sanitaire nous entraîne dans un conflit entre plusieurs valeurs. C’est une crise spirituelle comme toutes les crises d’ailleurs. Y aurait-il des limites à la liberté? Assurément. D’abord il n’y a pas de valeurs dans l’absolu. Il y a toujours un contexte et notre appréciation dépend de notre degré d’évolution de notre conscience, laquelle, quoiqu’imparfaite, est souveraine dans notre capacité de voir, de juger et d’agir. La liberté se doit de vivre en couple et même en famille. D’abord, avec la responsabilité, promue par l’État, et, avec la liberté sous le nom d’autolimitation, principe directeur (avec celui de vérité) de l’action du syndicat Solidarnosc en Pologne. La liberté est également produite et limitée par des déterminismes d’ordre physiologique et culturel. La liberté est individuelle et collective, limitée et accrue par la collectivité. La liberté doit tenir compte de la nécessité et de la réalité, et de l’altérité en plus, des autres et du rapport à soi-même, responsabilité encore. Quant à la moralité, c’est personnel, c’est l’application dans la pratique de la spiritualité. J’en parlerai dans un autre article.

Assemblée populaire

LA CRISE CLIMATIQUE : UNE URGENCE SOCIALE

Le constat plus qu’alarmant du Groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du Climat (Giec) publié le 9 août 2021 nous glace le sang : l’espèce humaine est confrontée à ses limites.  Le climat est en train de changer partout dans le monde et plus rapidement que prévu. Même en limitant le réchauffement climatique, les catastrophes naturelles devraient se multiplier.

Des profondeurs de l’océan aux sommets des montagnes, de la fonte des glaciers aux événements météorologiques extrêmes incessants, les écosystèmes et les communautés du monde entier sont dévastés… conclut l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM).

« La crise climatique se dégrade, fragilisant toujours plus la santé des populations. Maladies, canicules, famines… le changement climatique promet un désastre sanitaire ». « The Lancet » sur la santé et le changement climatique. Les premiers à en payer le prix seront encore les personnes les plus démunies.

Alors que la COP26 se devait d’être un tournant pour les populations et la planète, rien de tel ne s’est produit. Aucune remise en question fondamentale du système qui nous amener à cette catastrophe. Aucun plan sérieux, encore une fois, pour faire face à la tragédie humaine et sociale qui s’approfondit.

Les problèmes sociaux et démocratiques liés à la transformation nécessaire de notre façon d’exploiter les ressources limitées sont complètement ignorés, alors que pourtant se pose la question du comment habiter notre planète sans creuser la tombe de celles et ceux qui y vivent comme le dit si bien Jade Lingaard. Quels besoins, quelle juste répartition des ressources en situation de pénurie, qui pour en décider ? La mise en cause du capitalisme et le mode de démocratie actuel

sont incontournables.

Ces questions sont ignorées malgré les revendications, les manifestations, les pétitions et les actions citoyennes constantes.

Le constat n’est pas joli joli. Le désespoir guette. Pourtant, l’espoir demeure. Nous (les citoyens et citoyennes) devons persévérer et poursuivre la bataille pour la justice climatique et sociale (pour reprendre la formule de Bruno Dalpra, Médiapart)

LA NÉCESSAIRE CONVERGENCE

Nous sommes plus de 400 personnes et 60 organisations à travers le Québec à avoir signé, en janvier dernier, la Déclaration de convergence pour une sortie de crise “ Justice sociale, justice écologique, même combat !”.

Face aux maigres résultats de ces revendications multiples, le comité à l’origine de la lettre de convergence pour une sortie de crise a lancé un appel de ralliement au mois d’août dernier à tous ses signataires afin de passer à la prochaine étape, soit l’organisation d’une véritable mobilisation politique et démocratique.

Depuis lors, nous avons tenu deux rencontres avec comme objectif de réaliser une Assemblée populaire au printemps prochain. Nous avons travaillé à l’élaboration d’un calendrier de travail et à la mise sur pied d’un certain nombre de comités pour construire ce rapport de force citoyen.

Notre objectif : (re) prendre le pouvoir.

Notre projet : organiser un événement d’envergure nationale déployé à l’échelle locale.

UNE ASSEMBLÉE POPULAIRE!

Pour préparer le monde d’après

  • Pour que les choses bougent et que les prochaines élections provinciales en 2022 soient l’occasion d’exiger des changements profonds pour sauver ce qui peut l`être encore.
  • Pour participer à construire une société québécoise plus juste et plus soutenable, tant localement que solidairement dans ses interactions à l’international.

Nous souhaitons y aborder les grands enjeux socio-écologiques actuels et prendre appui sur les dossiers ou revendications qui permettraient de mobiliser la population en fonction des réalités de chaque région dans de grandes revendications communes.

Nous souhaitons aussi mettre en lumière les réflexions et projets des différents groupes qui œuvrent dans différentes perspectives écologiques et sociales.

L’objectif étant d’organiser un événement d’envergure nationale, l’invitation est particulièrement lancée aux groupes des régions plus éloignées des grands centres urbains… même si évidemment tous les groupes intéressés à mettre l’épaule à la roue sont invités à le faire !

Il y a beaucoup d’initiatives au Québec et dans les régions. L’idée derrière le projet d’assemblée populaire est de regrouper nos énergies et enclencher un mouvement mobilisateur, uni et fort afin de faire avancer la cause de la justice sociale et environnementale. Pour ce faire nous avons besoin de vous.

VOUS JOINDREZ-VOUS À NOUS ?

merci de faire suivre à vos allié-es

LA CONVERGENCE POUR LA SORTIE DE CRISE (google.com)

PRÉPARER LE MONDE D’APRÈS 

Pour une relance juste, verte et démocratique

CONSTAT

La crise sanitaire a mis en lumière les défis auxquels il devient plus qu’urgent de s’attaquer. Au moment où les événements météorologiques extrêmes se succèdent, confirmant l’urgence d’agir, on constate que le filet social québécois a lui aussi été mis à mal au fil des ans et qu’il parvient de moins en moins à atténuer les inégalités sociales et économiques. Les inégalités ne cessent d’ailleurs de croître à travers le monde. Là aussi, il y a urgence d’agir. Or, nous connaissons bien ce qui nous a menés là où nous en sommes. La crise sociale et la crise climatique s’abreuvent à la même source : un système économique qui carbure au profit, faisant fi des limites des territoires et des personnes et ce, au détriment de toute forme de vie. Il est temps de prendre le virage qui nous permettra d’avoir un avenir viable, en particulier pour les personnes vulnérabilisées ou discriminées par ce système et qui en subissent le plus les contrecoups – personnes en situation de précarité ou de handicap, migrant-e-s,

Autochtones, femmes, personnes racisées, âgées ou isolées et autres. Pour y arriver, nous devrons décider ensemble des orientations à prendre. Nos décisions devront être éclairées et fondées sur des valeurs partagées, en plus de s’appuyer sur des principes de justice sociale et de justice climatique. Nous devons repenser notre démocratie et faire en sorte que toutes et tous puissent participer aux décisions. Une société plus verte, plus juste et plus démocratique, c’est ce à quoi nous devons aspirer pour espérer sortir de la crise.

Déclaration de convergence – 21 janvier 2021

 

VOUS JOINDREZ-VOUS À NOUS ?

merci de faire suivre à vos allié-es

bit.ly/Convergence-Liste-Envoi

Escargot

DES CHOIX À FAIRE ENSEMBLE

  • Le projet :

Organisation d’une assemblée populaire au printemps 2022

  • Un projet porté par :

La Convergence pour la sortie de crise

  • Ce qui nous unit :

Justice climatique, justice sociale : même combat!

  • Un élément fondamental qui nous permettra d’avancer :

Se réapproprier la démocratie pour qu’on puisse faire des choix éclairés qui respectent la vie et ne laissent personne derrière.

  • Objectif :

Développer un consensus le plus large possible autour d’une série d’orientations et de revendications sociales et environnementales qui viendront renforcer le rapport de force populaire en vue des mobilisations à déployer pour exiger des changements concrets et immédiats.

 

POURQUOI UNE ASSEMBLÉE POPULAIRE

En proposant la tenue d’une Assemblée populaire au printemps 2022, la Convergence pour la sortie de crise entend…

MOBILISER

  • Rassembler, sur la plus large base possible, des groupes et des personnes de partout au Québec qui partagent notre constat sur les fondements à se donner pour sortir de la crise.
  • Établir des liens avec les autres initiatives qui partagent les mêmes orientations et objectifs afin de nous renforcer mutuellement.
  • Préparer le terrain pour les actions à venir en appui aux revendications en matière sociale et environnementale.

ENGAGER

  • Tisser des liens de convergence durables entre les militant.e.s et les groupes engagés dans l’organisation de l’assemblée populaire ou qui y participeront.
  • Susciter un processus de réflexion collective et d’organisation populaire dans toutes les régions du Québec.
  • Remettre en question le système économique destructeur, fondé sur l’exploitation de l’humain et de la nature, qui a mené à la crise sociale et environnementale actuelle et discuter des alternatives.
  • Dénoncer un système que l’on refuse de réformer, inadapté pour effectuer le changement de paradigme nécessaire, et exposé à de potentielles dérives autoritaires.
  • Valoriser l’éducation populaire en s’assurant que tous et toutes aient des bases communes pour prendre des décisions éclairées.
  • Outiller la population afin qu’elle puisse exercer son pouvoir politique.

Sur les chapeaux de roues… nouvelles du TRAAQ

TRAAQ

De retour comme animatrice sociale du TRAAQ

Bonjour à vous tous.tes.

Après 1 an de congé de maternité  où j’ai pu accueillir et passer du temps de qualité avec mon petit Samuel, me voilà de retour !

Quelle période enthousiasmante pour revenir! Je n’étais pas peu fière de constater que pas moins de 10 groupes allaient débuter collectivement 3 séances de travail pour élaborer une feuille de route vers une tarification sociale. Cet outil, nous l’avons bâti ensemble pour partager notre vision de ce que serait une mesure de tarification sociale répondant de façon optimale aux besoins des personnes à faible revenu de notre ville. Croyez-moi, c’est une solide carte de visite pour nos représentations à venir! Pour 2022, elles ont d’ailleurs débuté en grand le 17 février dernier, par une rencontre avec la présidente du RTC Maude Mercier-Larouche.

Alors que notre revendication de tarification sociale a le vent dans les voiles, nous travaillons déjà à l’avancement d’une nouvelle revendication que nous nous sommes donnés à l’automne 2021:  la gratuité du transport en commun pour les 18 ans et moins. Dans le cadre de la prochaine Semaine d’actions Zen qui se tiendra du 28 mars 2022 au 3 avril 2022, collaboration avec la Corporation jeunesse l’Évasion l’Ormière et le Chantier Zén, le TRAAQ animera une conférence interactive le 31 mars prochain où il présentera un programme innovateur de gratuité pour les 18 ans et moins élaboré dans la ville de Kingston en Ontario.

Nous sommes aussi de fiers partenaires en collaboration avec Accès transports viables, du projet Femmes et mobilité 2, qui vise à mener des actions collectives afin que soient mieux reconnus les enjeux de mobilité vécus par les femmes à Québec.

Nous poursuivons en plus notre engagement dans la Coalition nationale pour un tarif social en transport (CNTST), fondée en 2021 et regroupant des organisations qui revendiquent la tarification sociale basée sur le revenu. Tel que nous l’avons fait à l’automne 2021 dans le cadre des élections municipales par l’élaboration d’une déclaration commune, nous nous préparons à faire front commun en vue des élections provinciales de l’automne 2022.

Que de chemin parcouru depuis le printemps 2012, alors que le CAPMO débutait une réflexion sur l’enjeu de l’accessibilité au transport en commun des personnes à faible revenu.

Après tant de travail et de persévérance, le Collectif TRAAQ est maintenant reconnu comme expert de la problématique de l’accès au transport en commun des personnes à faible revenu et comme référence en termes de connaissance des mesures de tarification sociale qui existent au Québec et au Canada. Cette reconnaissance, nous l’avons ressentie lors de cette première rencontre avec la présidente du RTC.

Je ne peux conclure ce mot qui marque mon retour au TRAAQ sans adresser mes remerciements les plus sincères à Catherine Rainville qui a pris la barre de l’animation de ce Collectif en mon absence. Sans son grand professionnalisme, son talent et son travail assidu, le TRAAQ n’en serait pas là où il est rendu!

Un grand merci Catherine et bonne continuation pour la suite de tes projets personnels et professionnels.

Emilie Frémont-Cloutier

Les groupes communautaires veulent se faire entendre

Promesses brisées, communautaire fermé

Communautaire

Communiqué de presse

Québec, 7 février 2022- Rassemblés à plusieurs intersections de la ville, des groupes communautaires de la région de la Capitale-Nationale sont dans la rue ce matin pour une action de visibilité dans le cadre de la campagne Engagez-vous pour le communautaire. À l’échelle du Québec, les organismes communautaires autonomes tous secteurs confondus ont besoin d’un réinvestissement dans leur mission de l’ordre de 460 millions $. Ils demandent également au gouvernement de cesser de s’ingérer dans leurs pratiques et de réinvestir dans le filet social.

Réinvestissement nécessaire

Malgré les engagements du ministre Boulet de réduire la paperasse et de mieux soutenir le communautaire, la question semble avoir été mise sous la pile des priorités du gouvernement. « Nous attendons toujours le nouveau Plan d’action gouvernemental en matière d’action communautaire promis par le ministre pour le printemps dernier, un plan qui doit impérativement contenir des réinvestissements importants », explique Vania Wright-Larin du Regroupement d’éducation populaire en action communautaire de Québec et Chaudière-Appalaches.

«Il manque toujours 460 millions de dollars dans notre réseau. Avec les budgets dont on dispose actuellement on peine à offrir des conditions de travail adéquates, on n’arrive plus à recruter des employé-e-s. Si on laisse la situation se détériorer, des organismes vont être forcés de réduire les services qu’ils offrent, c’est inévitable», poursuit Laurence Bolduc des Maisons des jeunes Capitale-Nationale.

Des groupes à bout de souffle

« Après presque 2 ans de pandémie, plusieurs groupes sont à bout de souffle, ils peinent à combler les postes vacants et en ont plus qu’assez de subir les décisions gouvernementales sans être consultés. En plus de répondre aux besoins de base de la population, les organismes communautaires ont dû répondre à des demandes grandissantes tout en réorganisant leurs activités pour s’adapter aux différentes contraintes sanitaires et aux défis financiers », a dénoncé Karine Verreault du Regroupement des organismes communautaires de la région 03.

Grève

Renforcer le filet social

Les groupes s’inquiètent également de l’état lamentable du réseau public de santé et de services sociaux. « Ce n’est pas aux groupes communautaires de boucher les trous béants créés par des décennies de compressions. Pour aider le communautaire, il faut aussi soutenir adéquatement les personnes les moins privilégiées qui ont été durement touchées par la pandémie et réinvestir dans notre filet social », revendique Anne Valérie Lemieux-Breton du Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale.

À l’approche du dernier budget du gouvernement Legault, les groupes de la région se préparent à une journée de fermeture le 24 février prochain et demandent au gouvernement de respecter ses promesses de réinvestissement dans leur mission. « Les groupes en ont vraiment ras-le-bol des fausses promesses. Plus le mandat de la CAQ s’achève, plus la colère monte, on a vraiment l’impression de se faire mener en bateau par les belles paroles du ministre Boulet », a dénoncé Vania Wright-Larin du RÉPAC 03-12. Lors de cette journée, une manifestation est prévue sur la colline parlementaire.

Engagez-vous pour le communautaire est une grande campagne nationale de mobilisation qui, depuis 2016, unit les différents secteurs de l’action communautaire autonome de partout au Québec. Elle vise une société plus juste où les droits humains sont pleinement respectés. Du 21 au 24 février, à travers le Québec, se tiendront quatre jours d’actions, de grèves et de fermetures rotatives https://engagezvousaca.org/.

Québécois, Canadien puis Indien

par Renaud Blais

Voici des éléments de mon parcours, exposant comment, un Québécois se voit reconnaître le statut « d’Indien inscrit », conformément aux termes de l’Acte des Sauvages selon son nom d’origine, devenu la Loi sur les Indiens. Celle-ci fut proclamée en 1876, moins de 10 ans après l’Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867 (AANB), adopté au parlement de Londres. Elle est grossièrement la résultante d’une synthèse des précédentes lois régissant les rapports avec les Premiers peuples qui existaient dans les diverses provinces réunies dans cet AANB, sur laquelle je reviendrai. L’Amérique du Nord britannique est aussi le moyen trouvé par le colonisateur britannique pour regrouper les restes de ses possessions au nord du nouvel état indépendant des États-Unis d’Amérique, ce qui a fait fuir chez nous bien des « Loyalistes » restés fidèles à la couronne.

Depuis très jeune, comme aîné, j’ai vécu avec ma grand-mère des moments agréables, surtout quand ma mère accouchait (11 fois en 14 ans), au début à la maison (4 sur 11) et ensuite à l’hôpital. Contrairement à bien des familles où on tait ce tabou, d’avoir des ancêtres indiens, celui-ci n’existait pas chez nous. Nous avions une grand-mère indienne et puis après… Ce que j’ignorais à l’époque, c’est que cette grand-mère maternelle, en mariant mon grand-père (Blais aussi) à la fin des années 1920, a perdu son statut d’Indienne…

Un brin d’histoire. La rencontre de 1603 entre Français et Autochtones marque les débuts de la Nouvelle-France. Cette date est considérée comme bien plus importante que la fondation de Québec par un nombre croissant d’historiens patentés. À la Pointe à Mathieu, incluse dans le Tadoussac d’aujourd’hui, a lieu une réunion entre des officiels Français et plusieurs membres et délégués de quelques communautés autochtones Innues, Malécites (Etchemins) et Algonquins. Les premiers, conformément à un mandat de leur roi (Henry IV), proposent à leurs interlocuteurs de formaliser leurs rapports. Finalement, les échanges ont donné lieu à une entente de collaboration. L’essentiel consiste en une certaine réciprocité. Les autochtones aident les Français à se familiariser avec le territoire, limité dans l’esprit de ces Premiers peuples, permettant aux Français de se procurer des fourrures. En échange, ceux-ci aideront les autochtones à se défendre militairement contre leurs ennemis. L’accès au territoire est limité, ce faisant, les Français ne pourront remonter le Saguenay avant longtemps, mais auront, notez-le, après l’entente de 1603…, la permission de construire l’Habitation à Québec, endroit choisi par les Innus, loin de Tadoussac… Ce qui manque encore cruellement dans les manuels et cours d’histoire, même les plus récents, et qui explique que les peuples autochtones réunis à Tadoussac « repoussent » jusqu’à Québec l’Habitation que Champlain projette d’ériger, c’est le commerce qui existe à Tadoussac depuis le milieu du 15e siècle, qui profite aux peuples qui s’y rencontrent annuellement. Cet élément encore absent des cours d’histoire que suivent nos enfants, et petits-enfants, aurait le tort de détrôner Colomb, et Cabot pour les anglophones, de leurs rôles « d’intrépides découvreurs » de l’Amérique, alors qu’ils ont effectivement suivi les traces des pêcheurs et chasseurs de « loup-marin » pour ramener en Europe l’huile qui éclaire les grands châteaux depuis le milieu du 15e siècle. L’entente de 1603 sera rapidement étendue à d’autres Premiers peuples.

Ce sera d’abord les Wendat et les Atikamekw. Les Iroquois ne s’y joindront que lors de la Grande paix de Montréal en 1701, qui regroupait largement plus de 1000 délégués de 39 nations. Cette Grande paix a été rendue possible grâce à l’important travail diplomatique acharné du Grand chef Wendat Adario « Kondiaronk ». Il mourra quelques mois avant la rencontre, et sa consécration formelle, à l’été 1701 à Montréal. On y apposera le symbole du grand Wendat reconnaissant ainsi l’énorme travail de Kondiaronk. En bref, cette paix ne durera pas. Les Iroquois recommenceront rapidement à intercepter les convois de fourrure, en provenance des « Pays-d’en-haut», sur l’Outaouais avant leur passage à Montréal et à l’embouchure du Richelieu pour ceux qui se dirigent vers les Trois-Rivières et Québec.

Beaucoup plus près de nous, en 1969, sous le jeune gouvernement Trudeau est publié un livre blanc qui prévoyait l’abolition de la loi sur les Indiens sans rien prévoir pour la remplacer. Ceci engendra un tollé (Livre Rouge 1970, aussi intitulé « Citizen Plus ») tel que ce projet n’aura pas de suite avant 1985, avec la loi C-31. La résistance des Premiers peuples est surtout due à la perte nette de certains avantages financiers et autres, gérés par le Conseil de bande (dirigeants selon les termes de la loi sur les Indiens). Je n’insiste pas sur les conflits qui existent souvent dans des communautés entre les leaders élus selon la loi sur les Indiens et les leaders désignés traditionnellement dans ces mêmes communautés. Rappelez-vous le conflit de ce type chez les Wet’suwet’en de l’an dernier. Ces dirigeantEs éluEs par leurs pairs reçoivent, et gèrent, du financement en provenance du gouvernement canadien. En prévision de l’abolition de la loi en question, ces minimes compensations pour la confiscation presque totale du territoire devront être longuement discutées, remplacées ou compensées d’une façon ou d’une autre dans une perspective de réconciliation…

Plusieurs amendements mineurs ont été apportés à cette loi depuis 1876. Pour les fins de ce court texte, je ne reviens que sur un des amendements qui ont mis fin au fait que, de 1876 à 1985, les femmes autochtones perdaient leur statut d’Indienne en mariant un Blanc. Le « p’tit gars de Shawinigan » ministre des Affaires autochtones dans le gouvernement Trudeau présenta finalement une loi pour modifier « ce petit élément » de la Loi sur les Indiens, mettant fin à la perte de statut des femmes qui marieront des Blancs à compter de 1985. Le législateur précise dans l’amendement que toutes les femmes ayant perdu leur droit le retrouveront, ainsi que leurs descendantEs, pour une seule génération. C’est à ce moment que ma mère a retrouvé son statut.

Ça ne s’arrête pas là. J’ai moi-même retrouvé mon statut qu’en 2011, et encore… La partie juridique se termine avec la décision de la Cour suprême qui refusa de remettre en question la décision de la Cour d’appel de la Colombie Britannique. Celle-ci avait donné raison à Madame Sharon McIvor qui prétendait être discriminée par la loi sur les Indiens amendée, parce qu’elle ne pouvait transmettre son statut à son fils puisqu’elle était une femme, contrairement à un homme. C’est le « McIvor Case ». Je n’ai pas trouvé de version française. Après avoir réclamé une confirmation écrite, je l’ai reçue. Je n’avais alors qu’un papier confirmant mon statut et un numéro. « Indien inscrit » signifie que nous sommes sur une liste avec un numéro personnel comme notre numéro d’assurance sociale.

Ce long numéro nous associe à une « bande » et au numéro de la bande quand il y en a plusieurs comme chez les Innus, qui sont 9 communautés seulement au Québec, ce qui n’est pas notre cas, il n’existe qu’une seule communauté de Wendats au Canada.

Je pourrais ajouter que oui, une seule communauté de Wendats existe actuellement au Canada, elle est le résultat des suites de la dispersion et de l’errance des nombreuses familles après ce que nous retrouvons chez les historiens sous le nom de la fin de la Huronnie. J’ai fait une recherche académique, non publiée, sur le sujet. Les Wendats qui se sont dirigés alors vers Québec et se sont vu attribuer par les Jésuites la Seigneurie de Sillery  (1) étaient surtout les convertis au catholicisme. D’autres familles, les actuels Wyandots, s’enfuirent, elles, vers l’ouest et le sud, où elles trouveront refuge dans les états actuels de l’Ohio, du Michigan, du Kansas et de l’Oklahoma.

Jusqu’au milieu du 17e siècle, la Huronnie située stratégiquement entre le lac Huron et la Baie Georgienne actuels était un carrefour de commerce avec les nombreuses communautés « nomades du Nord ». La confédération huronne procure à ces derniers en échange de fourrures, du tabac, les « 3 sœurs » que sont les haricots, les courges et le maïs et aussi les différents produits de la traite avec les Européens. La confédération iroquoise voyait ainsi son intérêt à se « débarrasser » complètement des Hurons-Wendats.

En quelques mots, de 1635 à 1650, la Huronnie (confédération de 5 nations d’agriculteurs-diplomates-commerçants wendats) a été complètement anéantie par les Iroquois avides de fourrures, épuisées sur leur territoire (grossièrement l’État de New York actuel) et seule monnaie d’échange pour obtenir des produits européens. Une conjugaison de divers éléments a aidé les Iroquois à disperser et anéantir les Hurons-Wendats. La présence des épidémies apportées par les colonisateurs européens en fut un important facteur. La division fratricide des familles par la conversion de certains les affaiblit grandement. La résistance à la conversion de « traditionalistes », tenants de leurs traditions spirituelles, consacre cette sinistre division (2). Pendant ces années cruciales, les Français, contrairement aux Anglais et Hollandais, n’acceptent de vendre des armes qu’aux convertis, avec des nuances…

Après la dispersion des diverses communautés de la confédération huronne, ce sont donc surtout des converties au catholicisme, qui se sont rassemblées à Québec. De très nombreuses autres familles ont rejoint des communautés d’autres nations voisines, Iroquoises incluses. Ceci comme des femmes et enfants kidnappés lors des attaques, où ils se sont assimilés. Le Wendake actuel date de 1697.

Comme individu, le fait de se voir restituer une identité de plus engendre nécessairement un cheminement… Voilà pourquoi, en titre je suis né Québécois, ai appris ensuite que j’étais aussi Canadien et récemment Indien en plus. J’ajoute ici que le fait que ma grand-mère ait perdu son statut d’Indienne nous aura permis de nous disperser chez les Québécois et m’a « sauvé » d’avoir dû fréquenter une école résidentielle (pensionnat)…Ma grand-mère fut complètement acculturée, ayant été adoptée à l’âge de 8 ans, par une famille de riches commerçants blancs.

1) Concession accordée par la Compagnie de la Nouvelle-France aux Sauvages d’une terre qui sera sous l’administration des Jésuites avec en plus le droit de pêche dans le Saint-Laurent », 13 mars 1651. ANQ, ZQ 123, Fonds Seigneurie de Sillery.

2) L’ethnohistorien Bruce G. Trigger, fait actuellement autorité avec ces éléments de théorie. Il faut voir aussi avec Denys Delage.

Impliqué durant plus de quarante ans dans le développement de l’entreprise familiale, François-Xavier Picard, au moment d’être nommé chef de guerre, reçoit alors le titre honorifique de Tahourenche, qui signifie « Point du jour », a utilisé abondamment son réseau de connaissances non seulement à faire grandir son entreprise, mais également au profit de l’ensemble du village (3). C’est grâce aux talents de François-Xavier Picard Tahourenche, à sa persévérance et à son industrie que son village prospère, et augmente dans des proportions notables. Ce “prince des Hurons”, tout en travaillant au bien-être de sa tribu, s’est créé une belle et indépendante fortune; et ce que j’admire en lui, c’est qu’il se rappelle avec orgueil que le sang huron coule dans ses veines (4).

Le village compte à peine 137 personnes en 1821, il en regroupe 295 en 1875 et 448 en 1899 (5). En 2015, la population wendate s’élevait à 3945 membres, dont 38% vivaient dans la communauté et 62% hors réserve. La population wendate qui vivait sur la réserve en 2008 s’élevait à 1 318 habitants (6). En 2015, en plus des 1526 Wendats sur la réserve, on peut également compter 200 personnes d’autres Nations et environ 500 allochtones vivants actuellement dans la communauté. Remarquez ici que « nous », le fruit du jugement McIvor, a ajouté près de 1000 Wendats, au total près de 40 000 nouveaux Indiens au Canada.

Après le prononcé du jugement de la Cour suprême, oui notre identité est reconnue, mais, pour recevoir le Certificat de statut d’indien, les démarches commencent. Un peu comme faire la demande d’un passeport, il faut produire une demande avec certificat de citoyenneté, celui de notre mère, une copie de son Certificat de statut d’Indienne, des photos signées par unE répondantE et on attend. Dans mon cas, après 18 mois d’attente on me retourne tous mes documents avec la mention : Votre demande, datant de plus d’un an, tous ces documents sont désuets. J’ai alors pris une grande respiration… J’ai tout repris et finalement obtenu ce Certificat de statut d’Indien, une simple carte sécurisée qui peut même nous servir de passeport pour traverser aux ÉU. Ceci est le résultat de la prise en compte, dans la constitution des ÉU, du fait que des peuples autochtones habitent des deux côtés de cette nouvelle frontière.

Je me suis vu reconnaître mon identité, comme membre d’un des 10 Premiers peuples du Québec en 2011. Ces gens sont « ce qui reste » sur ce territoire à l’Est de l’Amérique du Nord (la Grande Tortue), suite à la traversée à pied du détroit de Béring au début de la fin (14-15 000 ans) de la dernière époque glaciaire…, avant que le niveau des eaux ne monte considérablement. Aujourd’hui, il ne faut pas oublier les Inuits dispersés autour du Cercle polaire, il n’y a que 4-5milliers d’années, c’est pourquoi ils ne sont pas inclus chez les Premiers peuples…

Il s’agit d’un texte de vulgarisation presque dépourvu de références. Les termes soigneusement choisis permettront, à celles et ceux qui le désirent, de poursuivre des recherches. Sur ce, j’espère que ce court texte vous aura appris des éléments d’histoire et que les Blais, comme bien d’autres Québécois résidents sur la Grande Tortue, poursuivront leur ouverture à la question des Premiers peuples. Pour ma part, ce fut un exercice très heureux pour « écrire mon histoire ». Je remercie les dirigeants de l’Association de publier ce texte, et le lien vers l’Association me servira de lieu d’entreposage WEB, qu’il me suffira de communiquer à qui le voudra bien.

Merci pour toutes considérations.

Renaud Blais

M-373

Texte publié sur le site de l’Association des Blais d’Amérique,

https://www.blaisdamerique.com/

3) BEAULIEU, Alain et BÉREAU, Stéphanie Béreaudir., de la Chaire de recherche du Canada sur la question territoriale autochtone LES AUTOCHTONES ET LA MODERNITÉ, p. 207-8.

4) Philippe Aubert De Gaspé, Divers, Montréal, C. O. Beauchemin& Fils, Lib.-Imprimeurs, p. 129-130

5) Annual Report of the Department of the Interior for the Year ended 30th June, 1875 et 1899,

6) Institut sur le vieillissement et la participation sociale des aînés de l’Université Laval. (2014). Habitats, milieux de vie et participation sociale des aînés : constats et perspectives. Wendake. P.6

Les évincés de la résidence privée pour aînés Mont Carmel

Résidence

Par Ronald Charbonneau

L’auteur est président de l’ACROQ

Alertée par un membre, l’ACROQ (Association des Comités de Résidents Officielle du Québec) a examiné le processus d’éviction des résidents de la RPA Mont-Carmel, sise au centre-ville de Montréal.

Le nouveau propriétaire offre aux résidents de demeurer comme locataire de l’immeuble après la transition en signant un bail dont le loyer sera majoré de 3%, tout en n’offrant plus les services de RPA. Il informe les locataires qui désirent quitter qu’ils pourront recevoir, l’équivalent de trois mois de loyer de base comme l’exige la Loi.

Il passe sous silence que les résidents ont aussi droit à des frais raisonnables de déménagement et si le locataire considère que le préjudice qu’il subit justifie des dommages-intérêts plus élevés, il peut s’adresser au tribunal pour en faire fixer le montant.

Si le processus semble presque légal (certains points sont possiblement contestables), est-il pour autant moral?

Il est pratiquement indécent de constater la facilité pour un propriétaire de transformer une RPA en complexe locatif multigénérationnel et par la suite évincer ses résidents aînés en se servant de l’article 1959 du Code civil du Québec. Cet article donne le plein pouvoir à un locateur de changer l’affectation d’un logement sans aucun frein, exception ou restriction.

Par Ronald Charbonneau

L’auteur est président de l’ACROQ

Alertée par un membre, l’ACROQ (Association des Comités de Résidents Officielle du Québec) a examiné le processus d’éviction des résidents de la RPA Mont-Carmel, sise au centre-ville de Montréal.

Le nouveau propriétaire offre aux résidents de demeurer comme locataire de l’immeuble après la transition en signant un bail dont le loyer sera majoré de 3%, tout en n’offrant plus les services de RPA. Il informe les locataires qui désirent quitter qu’ils pourront recevoir, l’équivalent de trois mois de loyer de base comme l’exige la Loi.

Il passe sous silence que les résidents ont aussi droit à des frais raisonnables de déménagement et si le locataire considère que le préjudice qu’il subit justifie des dommages-intérêts plus élevés, il peut s’adresser au tribunal pour en faire fixer le montant.

Si le processus semble presque légal (certains points sont possiblement contestables), est-il pour autant moral?

Il est pratiquement indécent de constater la facilité pour un propriétaire de transformer une RPA en complexe locatif multigénérationnel et par la suite évincer ses résidents aînés en se servant de l’article 1959 du Code civil du Québec. Cet article donne le plein pouvoir à un locateur de changer l’affectation d’un logement sans aucun frein, exception ou restriction.

Là où le bât blesse encore plus, c’est que le changement d’affectation ouvre la porte à l’article 1955 du C.c.Q. qui lui, garanti au propriétaire la possibilité d’augmenter, à sa guise, les loyers sans possibilité de contestation pour les cinq ans qui suivront le changement d’affectation.
L’Assemblée nationale du Québec peut rétablir l’équité

Le législateur, lorsqu’il a créé l’article 1955 et 1959 du Code civil du Québec n’a sûrement pas cautionner un tel recours pour créer ce climat de quasi-maltraitance des aînés. L’ACROQ a dénoncé à plusieurs reprises les impacts négatifs de ces articles du C.c.Q.. L’article 1959 ne devrait pas exister dans sa forme actuelle, surtout pour modifier la vocation des RPA. Il ne devrait pas être possible à un propriétaire de transformer une RPA aussi facilement. Il appartient à l’Assemblée nationale et à ses élus de modifier le Code civil du Québec le plus rapidement possible et rétablir une équité sociale pour nos aînés.

Il y a fort à parier que si un promoteur ne peut plus se servir de l’article 1955 à la suite d’une réaffectation, que bien peu de RPA seront transformées en autre chose.
Et les 460 résidents de la RPA Résidence Château Beaurivage.

Qu’arrivera-t-il aux 460 résidents de la RPA Résidence Château Beaurivage, propriété du même investisseur, le groupe LRM dont le président est Robert Kunstlinger? Cette résidence aurait reçu depuis mars 2020 une subvention totale de 1 362 725,01$ pour faire face à la pandémie. Il semblerait que le même manège de changement d’affectation a été utilisé pour cette RPA. Que va-t-il se passer avec les autres RPA appartenant à ce groupe LRM (Château Royal à Dollard-des-Ormeaux, Domaine des Forges à Laval, la Résidence Laval et de la résidence Jardin Botanique, de Montréal? Vont-elles changer d’affectation?
Notre espoir

Nous espérons que nos élus, peu importe le parti politique, s’unissent pour corriger ces erreurs historiques qui affectent notre Code civil. C’est simple, juste modifier l’article 1955 pour qu’il ne s’applique qu’aux constructions neuves et non aux changements d’affectation. Ajouter à l’article 1959 des restrictions aux changements d’affectation, en particulier aux RPA.

Vous pouvez donner votre appui aux aînés en communiquant avec l’ACROQ. Visitez notre site web https://acroq.ca.

L’ACROQ a été fondée le 20 août 2020 et est une association vouée exclusivement à la défense des droits des aînés vivant en RPA et à leurs proches aidants. Notre site web https://acroq.ca fournit plusieurs informations essentielles aux résidents de RPA ou aux aînés qui s’informent sur ce type de milieu de vie. Nous intervenons auprès du gouvernent québécois pour représenter ces aînés et favoriser un milieu de vie respectueux. Nous préconisons la présence d’un comité consultatif de résidents et de proches aidants dans chaque RPA afin de collaborer à la mise en place et au maintien d’un milieu de vie propice au plein épanouissement des aînés.

Des nouvelles du CAPMO

Événement Romero 2022

De bonnes nouvelles d’Amérique latine

Table ronde précédée d’un repas salvadorien

Jeudi 24 mars à 18 h à 21 h

À la Maison de la coopération et de l’économie solidaire

155, Charest Est, Salle 2

Manifestation contre le racisme et le profilage racial

Québec, Parc de l’Amérique française (près du Grand Théâtre)

Dimanche 27 mars, rassemblement à 13 h

Chantier mobilité ZEN

Jeudi 31 mars à 13 h 30

Présentation du TRAAQ : La gratuité dans les transports pour les moins de 18 ans

Journée de ressourcement et de réflexion sur la paix dans le monde

Vendredi 15 avril, 9 h 30 à 15 h au 435 rue du Roi, 2ème étage

Assemblée générale du TRAAQ

Jeudi 19 avril à 13 h 30, lieu à confirmer

Soirée mensuelle du 21 avril à 18 h 30

Réseau d’aide aux travailleurs et aux travailleuses agricoles migrants du Québec

Solidarité interculturelle

Nous allons déposer une demande à Centraide pour le financement de ce poste à temps plein

 

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