Allumez le feu
Autrefois, la vie dépendait du feu qui brûlait dans l’âtre tout l’hiver. Il fallait le veiller, l’alimenter, et savoir le contrôler si on ne voulait pas périr dans les flammes. De plus, on devait faire des réserves suffisantes en prévoyant d’aller bûcher du bois un an à l’avance. Tout cela pour dire qu’il ne faut pas s’éteindre, qu’il faut garder la flamme en soi pour durer dans nos engagements et expérimenter le véritable bonheur de vivre.
Comme chacun.e sait, la joie ne se trouve pas dans les biens extérieurs, ni au magasin, mais il faut quand même combler ses besoins fondamentaux pour passer à travers l’hiver qui nous nargue à savoir s’il ne va pas nous terrasser. Vivre au-dessus du 40ème parallèle exige une volonté de fer et beaucoup de folie pour trouver de la poésie dans ce qui pourrait nous tuer. Il faut être entêté pour y habiter même si nous jouissons d’un confort que nos ancêtres n’ont jamais connu. Pour eux et elles, le grand luxe c’était d’avoir une belle église, comme s’ils avaient collectivisé le beau. C’était avant la société de consommation.
Autre temps, autres mœurs, délivré des entraves d’une morale étouffante et du contrôle social, l’individu moderne est parvenu au pinacle de la réalisation de soi, seulement, malgré la quantité d’air miles accumulés, il n’est toujours pas heureux. Le vide existentiel trouble sa quiétude et il souffre de ne pas trouver sa place en ce monde.
La période des fêtes est censée nous ramener à l’essentiel. Cette pause salutaire permet de remettre les compteurs à zéro, de régler nos dettes en quelque sorte, de remercier la vie pour ce que nous avons et de pardonner certaines rancœurs accumulées au fil du temps, enragés de vivre et éternels insatisfaits que nous sommes, prompts à juger et à condamner, et encore plus à désespérer quand nous n’obtenons pas ce que nous voulons. Sans doute que le renoncement serait une valeur à cultiver parce que lâcher prise peut étonnamment nous libérer de lourds fardeaux qui encombrent notre existence.
Enfin bref, souvenons-nous de ceux et celles à qui manque l’essentiel dont une présence bienveillante qui leur rappelle qu’ils existent encore pour quelqu’un.
Il y a aussi le père Noël de Coca-cola que je pourrais vilipender pour soulager ma conscience et me dire que finalement je ne suis pas si pire que cela. Mais à quoi bon, de nos jours c’est Amazon qui apporte les cadeaux et il n’y a plus de traineau dans le ciel.
Par-delà la colonisation de nos rêves et de nos espoirs perpétrée par Hollywood et la récupération sémantique des mots qui construisent nos imaginaires prisonniers de l’aliénation capitaliste, ne devrions-nous pas nous reconnecter au sens profond de la venue en ce monde d’un enfant dépourvu de gloire et de puissance pour annoncer à l’humanité que, si nous le voulions vraiment, nous serions capables de grandes choses, d’inventer la paix et la justice, de développer le respect et la dignité humaine, d’apprendre à vivre dans la contemplation du cosmos, dans la communion avec toutes choses. C’est mon souhait.
Yves Carrier
La dernière porte
Normand Breault
9 novembre 2022
Le propriétaire de la RPA Mont-Carmel à Montréal vient d’installer la dernière porte du dernier local commun de notre résidence dont il a pris la possession fin janvier 2022. Ainsi, ce monsieur et ses acolytes réussiront-ils à empêcher tout rassemblement des résident.e.s, en contravention flagrante de l’injonction émise en juillet, renouvelée en septembre, décrétée par les juges Lussier et Bienvenu de la Cour supérieure du Québec.
Vous imaginez la vie de ces personnes aînées, obligées, depuis plus de 9 mois, d’enjamber pots de peinture et obstacles divers, dès qu’ils/elles sortent de leur appartement, et qui doivent faire preuve de grande imagination pour pouvoir se rassembler afin de déterminer ensemble les meilleures façons de réagir aux coups bas de ce proprio et de ses sbires.
Toutes ces épreuves nous auraient été épargnées dès le point de départ, si la loi régissant les RPA avait été différente; si, en cas de vente de l’immeuble, cette loi avait véritablement protégé les octogénaires de ces déplacements forcés vers d’autres RPA où l’actuelle loi ne les protège pas davantage.
En effet, au printemps dernier, le gouvernement aurait pu apporter ce nécessaire changement en amendant sérieusement la loi 37 afin de vraiment protéger les personnes âgées, leur évitant ces démarches longues et épuisantes dans lesquelles se sont engagés les résident.e.s de Mont-Carmel. Grand merci aux nombreuses personnes qui leur manifestent un appui solidaire indispensable.
À la nouvelle ministre des aînées demande pressante est faite afin que le gouvernement refasse ses devoirs et, en dehors des maisons des aînées, fasse en sorte que l’ensemble des personnes âgées reçoivent respect et protection.
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Manifestation de solidarité avec les résidents de la Résidence Salaberry, acheté par le même propriétaire que la Résidence Mont Carmel dans le but de changer la vocation de l’immeuble en évinçant les locataires, Québec, 27 octobre 2022, crédit photo BAIL.
Le sauvetage des sorcières
Iris Boff, écrivaine, féministe et éco-pédagogue, Brésilienne.
22-11-2022, Amerindia
Remplies de sagesse, les anciennes sorcières continuent à vivre à l’intérieur de la femme moderne de ce nouveau millénaire qui avance de plus en plus.
Enterrées au fond des cathédrales patriarcales, lieu des sources d’eau où on adorait les déesses, elles ressurgissent. De la même manière, elles ressurgissent du fond du temple de nos corps, lorsque la mère, la fille, la sœur, la grand-mère, l’amie ou l’amante, se réunissent et lui prêtent leur voix dans le son des chants et des enchantements de nos danses, de nos discussions, de nos gestes et de nos rituels.
Elles marchent avec nous, nous donnent le souffle et l’inspiration dans cette recherche folle et tâtonnante de notre identité féminine encore naissante. Parce que nous fûmes ce que l’homme voulait, comme le démontra Simone de Beauvoir.
Désormais, les anciennes sorcières, comme des déesses éternelles, dans des corps jeunes, vieux ou d’enfants, hommes ou femmes, provenant de nos rêves ancestraux, nous inspirent à être ce que notre désir le plus authentique et honnête veut: être pleinement nous-mêmes en tant que femmes.
Non sans peine, assumant les équivoques et responsables de nos propres erreurs, nous ne tolérerons plus que quelqu’un nous surveille, nous dirige, choisisse ou dicte nos vies en tant que femmes. Nous prendrons notre histoire entre nos mains.
La magie noire, les sortilèges du mal, les mauvais augures, la figure laide et ténébreuse des contes de fée, écrits par le patriarcat, doivent disparaître avec lui. Au nom de ces figures, des milliers de femmes, prises pour des sorcières, sont mortes brulées sur les bûchers de l’Inquisition.
La sorcière de notre imaginaire infantile, inventée par notre culture machiste, constitue une grande illusion qui servit d’instrument de domination patriarcale sur la femme.
L’homme n’avait pas accès au contrôle et à la connaissance du pouvoir de créer et de recréer la vie, l ’emploi des herbes médicinales, le don de guérison, de bénédiction, le soin et la protection, dont la sage-femme, l’essence de l’être sorcière, était investie. Avec l’avènement du patriarcat, tout le pouvoir de la femme fut nié et on lui imposa une image déformée, qui convenait mieux à la domination machiste.
Par peur ou par envi de son pouvoir, la sorcière était vue comme mauvaise, répugnante, dangereuse, qui, ayant un pacte avec le diable, devait être bannie, châtiée, niée, oubliée. Sa rébellion méritait d’être exécrée et brûlée vive sur la place publique comme il arriva à Jeanne d’Arc en 1431, brûlée vive à peine âgée de 19 ans après avoir commandé victorieusement une partie de l’armée française contre l’occupation anglaise. Curieusement, en 1920, elle fut proclamée sainte et faite patronne de la France.
Ce qui était une bénédiction devint une malédiction. Mieux éduquées comme des femmes conscientes et libérées, les filles d’aujourd’hui commencent à récupérer une autre conscience de cette figure autrefois exécrable.
Endormant le bébé ou avec les seins à l’air libre pour allaiter cette nouvelle génération, la femme du 21ème siècle réinvente la vie, assume l’enseignement universitaire, la recherche et elle écrit, elle utilise la technologie et les médias sociaux pour réécrire son histoire, non pour la détruire ou la nier, mais pour la refaire et la compléter.
Ici, intervient une petite observation critique: reproductrice non seulement de l’espèce, lamentablement, de nombreuses femmes ont aussi été de serviles reproductrices de faux modèles de comportement, encore dictés par une culture machiste ou par les valeurs d’une religion misogyne et par la suprématie du masculin sur le féminin.
Mais assumant notre condition de sorcière bienfaitrice, nous allons chevaucher les balais de notre conscience pour balayer et bannir une fois pour toutes ces pièges pour notre bien et celui de nos enfants, et finalement aussi pour celui de la famille humaine dans son ensemble.
Il est temps de réécrire les contes infantiles, apprenant à gérer et à intégrer le mal plutôt qu’à le projeter dans un être servant de bouc émissaire comme le fut la sorcière. Dans la phase primordiale de notre histoire, l’humanité est née et a grandi autour de la femme et du pouvoir matriarcal. Après, par des voies mystérieuses, le mâle s’affirma avec son pouvoir patriarcal et obnubila l’héritage ancestral du féminin.
Maintenant, nous vivons un moment privilégié. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, le féminin et le masculin, l’homme et la femme comme des partenaires égaux, se réconcilient et créent une alliance bienheureuse.
La femme, gardienne de l’âme, à grande vitesse, est en train de sortir de la caverne tandis que l’homme, fatigué et désenchanté, veut rentrer à la maison, mais elle n’est plus comme avant. Les deux, homme et femme, vont nettoyer et réorganiser la maison. Ils comprendront leur nouvelle tâche, celle de la protection de la Maison commune, de la Terre-Mère, habitée par la nouvelle famille humaine, ni matriarcale, ni patriarcale, mais androgyne pour la santé et le bien des relations humanisantes et bienfaitrices pour l’humanité entière.
Traduit du portugais par Yves Carrier
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Lula, un juste parmi les nations
Par Leonardo Boff,
5 novembre 2022
Je connais un homme depuis plus de 40 ans. D’où vient-il? Il vient de la maison des serviteurs. C’est un homme du Nord-est, dédaigné par l’élite arriérée qui possède dans son ADN un lâche mépris des pauvres. C’est un fils de la pauvreté. Un survivant de la faim. Venant du sertao du Pernambouc, il s’est installé avec sa mère et ses frères dans la périphérie de Sao Paulo.
Cette famille nombreuse vivait dans l’annexe d’un bar, mais il avait une mère qui remplissait toutes les fonctions, père, mère, éducatrice, conseillère et modèle : Dona Lindu. Elle a su éduquer toute sa progéniture. À cet homme, elle inculqua dans son cœur et dans sa tête de ne jamais abandonner, de ne jamais voler et de ne jamais mentir.
Cet impératif éthique marqua toute sa vie. Lorsqu’enfant, travaillant dans un petit marché, il mourrait d’envie de voler un paquet de gomme américaine, il se rappelait le commandement de sa mère et il ne le faisait pas.
Je connais un homme, cet homme. Pendant longtemps il fut complètement étranger à la politique. Tout ce qui l’intéressait était le soccer et son équipe préférée, le Corinthien. Il parvint à faire un cours de métallurgiste. Il apprit d’expérience, sans connaître rien de Marx, ou de ce qu’était la plus-value. Au début, avec sa faible expérience, il produisait tel et tel produit. Puis, améliorant sa dextérité et sa vitesse de production, il fabriquait de plus en plus de pièces, mais son salaire demeurait le même. Mais à qui allait le bénéfice de la croissance de sa productivité ? Non pas à lui, mais au patron. C’est là que réside la plus-value et le mécanisme d’accumulation du propriétaire de l’entreprise. Il s’éveilla à l’injustice faite aux travailleurs. Il devint leader syndical. Il affronta la dictature militaire. Il fut emprisonné. Une fois libéré, il lâcha l’aigle qui dormait en lui. Apparut alors son charisme de leader. Il savait négocier honnêtement avec les patrons selon la logique gagnant-gagnant. Et il se fit cette réflexion : Les puissants ont toujours gouverner ce pays dans le sens de leurs intérêts. Ils ne nous ont jamais inclus. Nous étions du charbon à brûlé dans la production de leurs usines. Pourquoi nous, les travailleurs qui sommes la majorité, nous ne pourrions pas gouverner ce pays et le faire mieux encore, pour tous et toutes, en commençant par les plus exploités et les plus marginalisés ?
Alors, avec d’autres, il fonda le Parti des Travailleurs (PT). Il se présenta au poste de gouverneur et à celui de président. Il perdit toujours, mais jamais il ne renonça à cette pulsion intérieure, inspiré pas sa mère : ne jamais abandonner. Lors de ses interventions publiques, il insistait : nous devons permettre à tous de manger au moins trois fois par jour, d’avoir une petite maison avec l’électricité, de pouvoir s’éduquer et d’envoyer ses enfants dans de bonnes écoles, d’avoir la joie de vivre et d’être ensemble.
Et le Mystère de toute chose voulut que lui, émergeant du plus bas niveau socio-économique, de la marginalisation et de l’exclusion, atteigne le pouvoir central du pays. Pour la première fois de notre histoire, un damné de la Terre organisa une politique où tous gagnaient, même ceux et celles qui avaient de l’argent, mais surtout ceux qui depuis des dizaines d’années étaient inscrit sur la carte géographique de la faim. Sous sa gouverne, on n’entendit plus les cris des enfants accrochés aux jupes de leur mère réclamant de la nourriture qui leur manquait.
Des millions de personnes furent inclus dans la société, des milliers de pauvres et d’afro-descendants, au moyen de quotas purent suivre des cours supérieurs. Des membres des Premières Nations, des communautés afro-descendante, des femmes et de personnes de la diversité sexuelle, rencontrèrent chez lui protection et compréhension. Davantage que mettre un terme à la faim, il leur rendit la dignité.
Puis, un homme se leva, non sans une certaine arrogance et proclama : « Dieu m’a choisi pour sauver le pays, c’est inscrit dans mon nom : Messie ». L’autre a seulement dit : « Je remercie Dieu de m’avoir permis de parvenir jusqu’ici et de pouvoir nourrir des millions de personnes ». Les discours ont des tons différents: l’un met l’emphase sur un prétexte appelé divin, indépendamment de son effort, l’autre lutta et s’efforça d’accomplir cette proposition. Et il remercie Dieu, après avoir traversé de nombreuses luttes et accompli d’innombrable sacrifices.
Le monde entier est au courant de cela. Lorsqu’il était président, les chefs d’État se bousculaient pour entendre ses expériences et ses conseils. Il fut l’un des plus grands leaders mondiaux. Invité à appuyer la guerre contre l’Irak, il répondit sagement : ma guerre n’est pas contre un peuple, elle est contre la faim et la misère de millions de personnes dans mon pays et dans toute l’humanité.
Tout ce qui est sain peut tomber malade. Des secteurs de son gouvernement furent affectés par la maladie de la corruption. Ils furent dénoncés et punis, mais jamais il n’a été démontré que cet homme ait tiré un bénéfice personnel de la corruption en tant que président.
S’il y a quelque chose qui le dérange profondément, c’est qu’on le traite de voleur. Où est son manoir ? (Il habite toujours la même maison qu’il habitait avant de devenir président.) Où sont ces comptes bancaires au Brésil ou à l’étranger ou dans des paradis fiscaux ? Est-ce que quelqu’un peut dire quand il a menti ? Comme candidat, sa vie a été révisée jusqu’au plus infime détail. On ne trouva rien. Ni un appartement où il n’aurait jamais vécu, ou le domaine d’un ami qui ne lui a jamais appartenu. Il vit dans un appartement comme n’importe quel citoyen qui a occupé le poste qu’il a eu, confortable, mais modeste.
Je le connais et je me porte garant de la transparence, de l’honnêteté et de l’intégrité de cet homme. Souvent il m’a dit : Toi qui parle devant des publics nombreux, dit en mon nom que je n’ai jamais donné cinquante sous à personnes et que je n’ai jamais reçu cinquante sous de personne. Je n’ai jamais rien pris à personne. Et ils continuent à prétendre que je suis un voleur, à dire que je suis un menteur. Et s’ils s’engagent à le dire, je les défie d’aller devant les tribunaux pour le démontrer, pour présenter les preuves pour m’accuser de voleur. J’ai déjà dit que j’accepterai les rigueurs de la loi. Je rendrai le double de la somme qu’ils prétendent faussement que j’ai volée et je consens à ce qu’ils m’arrêtent.
Je connais un homme qui a supporté toutes sortes de calomnies, de diffamations et d’humiliations. Sa femme est morte de peine. Quand son petit-fils est décédé prématurément, ils lui ont infligé mille difficultés pour assister aux obsèques de son être cher. Et quand son frère aîné, qu’il considérait comme son père, quitta ce monde, ils l’emmenèrent à la veillée funèbre entouré de policiers comme s’il s’agissait d’un dangereux criminel.
Ils sont entrés dans sa maison sans préavis. Ils ont tout saccagé, ils ont vidé les matelas et ont emporté jusqu’aux jouets de ses petits-enfants, sans rien rendre jusqu’à ce jour. Finalement, un juge fut reconnu partial par le Cour Suprême, et en raison de cela le procès mené contre cet homme fut invalidé.
Ce juge partial le condamna “pour un délit indéterminé”, quelque chose qui n’existe dans aucun code pénal, ni même dans le Code d’Hammourabi, plusieurs milliers d’années avant notre ère.
Pendant 580 jours, il fut incarcéré sous une surveillance stricte. Il aurait pu résister ou s’être réfugier dans une ambassade. En prison, il révisa sa vie, les bons coups et les erreurs de son gouvernement. Il étudia à fond les principaux aspects de notre pays et de la géopolitique mondiale. Il se spiritualisa et sortit remplit d’humanisme, d’espérance et de détermination. Mais son emprisonnement eut une conséquence perverse: il ouvrit le chemin à la présidence à une figure sinistre, un ennemi de la vie et de son peuple, mu par la pulsion de tuer et d’haïr. Par son négationnisme et son manque total d’empathie, au moins 300 000 personnes sont mortes du corona virus.
Ensuite sont venues les élections. Son opposant, remarquable pour son ignorance, sa brutalité et sa mentalité d’assassin, employa tous les moyens possibles et impossibles pour le vaincre, depuis la corruption d’un budget multimillionnaire secret, jusqu’à tout l’appareil d’État à l’intérieur duquel opérait le « cabinet de la haine ». Celui-ci diffusa des fausses nouvelles, des calomnies et des obscénités contre lui. Allant même jusqu’à utiliser l’appareil policier de l’État en faveur de sa candidature.
Heureusement, le bon sens gagna sur l’irrationalité, la vérité sur le mensonge et l’amour sur la haine. Il fut proclamé président du pays. Il fut reconnu par les plus hautes autorités du pays et du monde, de Xi Jinping à Biden, de Macron à Poutine. Avant même d’avoir prêté serment, il a été invité à la COP27 en Égypte, pour discuter le nouveau régime climatique et à Davos, où se réunissent les plus grandes fortunes du monde, pour entendre ses propositions sur l’économie puisque l’actuelle est à l’agonie.
Je connais cet homme, charismatique, cordial, incapable de ressentir de la haine dans son cœur et disposer à dialoguer avec tous. De sa bouche nous avons entendu, et de son exemple nous avons appris, que toujours il est important de défendre la démocratie, d’accorder la place centrale aux pauvres, de défendre l’Amazonie contre la voracité du capital, de chercher un monde bon pour tous et de faire en sorte qu’il le soit. Comme a dit un président : « Le monde a besoin de cet homme. »
Il mérite le meilleur éloge que la tradition biblique juive accorde à un citoyen du monde : c’est un juste parmi les nations.
Je le connais et je suis témoin d’un homme qui par sa vie, par son exemple et par le soin de son peuple, s’est converti effectivement en un homme juste parmi les nations. Son nom n’a pas besoin d’être mentionné. Le pays le connait, le monde le reconnait.
*Leonardo Boff, est un éco-théologien, un philosophe, un ancien professeur d’éthique et un membre de l’Initiative internationale de la Charte de la Terre des Nations Unies.
Des nouvelles du CAPMO
Masculinité positive
Le groupe d’hommes issus de l’immigration qui discutent des différents modèles de masculinité et jouent au soccer une fois par semaine au YMCA, organise un brunch pour leur famille au 435 du Roi le dimanche 4 décembre à midi. Ils y témoigneront de l’expérience vécue et des suites qu’ils entendent y donner. Le projet se poursuit jusqu’au 30 juin.
Collectif TRAAQ
Les rencontres avec la Ville de Québec pour préparer la mise en place de la tarification sociale du transport en commun, feront pause jusqu’à la fin janvier. Nous vous tiendrons au courant des futurs développements.
Émission jeunesse interculturelle sur les ondes de CKIA FM
Par manque de disponibilité de notre animateur vedette Mario Gil, nous avons mis un terme à cette émission et nous remercions la direction de CKIA pour leur accueil généreux tout au long de cette année.
La Guignolée
À l’invitation du Cercle citoyen de Ste-Foy, une brigade de jeunes issus de l’immigration va recueillir des dons au cours des deux premières semaines de décembre dans les restaurants participants afin d’organiser des activités sportives précédés de cercles de discussion. Cette initiative provient d’une demande d’un groupe de jeunes femmes immigrantes souhaitant imiter le projet Masculinité positive. Ça promet.
Identité positive
Le projet se poursuit jusqu’à la mi-décembre pour reprendre après les fêtes au centre Saint-Louis et à l’école secondaire Boudreau. Les témoignages, réflexions et commentaires, recueillis lors des ateliers thématiques hebdomadaires confirment la pertinence et la nécessité d’offrir aux jeunes des espaces de discussion sécuritaires permettant d’approfondir des questions de sens et des difficultés inhérentes à la vie adulte lorsqu’on ne correspond pas aux modèles de réussite dominants. Souhaitons que cette expérience puisse faire école et se répandre dans de nombreux milieux comme méthode d’apprentissage et de connaissance de soi susceptible de motiver les participant.es à s’investir dans leur projet de vie et à aller de l’avant.
Yves Carrier